Retraites

La droite se prépare

Depuis plusieurs mois, un groupe de travail interpartis planche discrètement sur un « paquet bourgeois » pour réformer les retraites. Ce dernier s’attaque frontalement à l’AVS.

Alex Kuprecht
Alex Kuprecht (UDC) pilote le groupe de tavail interpartis.

Ce groupe de travail représente l’alliance standard UDC-PLR-PDC. Il est piloté par l’UDC Alex Kuprecht et la PDC Ruth Humbel. Le groupe vert–libéral a pris le train en marche. Leurs propositions ne font pas dans l’innovation. Elles ne font que reprendre l’orientation du projet gouvernemental AVS 21, mais à un moindre coût. Cela en rabotant tant les dépenses (mesures pour « compenser » l’élévation de l’âge de la retraite des femmes) que les recettes (augmentation maximale de la TVA limitée à 0,3 point). 

Le Parti socialiste dénonce une « provocation inacceptable qui remet fondamentalement en question le succès de la future réforme de l’AVS ».

Mais quelle réforme ?

Le but central de cette réforme est d’élever l’âge de la retraite des femmes à 65 ans, premier pas vers les 67 ans pour tout le monde. Cela est lourdement confirmé par une prise de position d’Économiesuisse publiée le même jour que les propositions du groupe de travail. Pour atteindre ce but, le message du Conseil fédéral propose une méthode : « L’expérience montre que des mesures bien conçues permettent de rallier au projet des personnes pourtant opposées par principe au relèvement de l’âge de la retraite des femmes »

Il faudra donc le marteler encore : tant que les salaires féminins sont inférieurs à ceux des hommes, tant que les femmes supportent l’essentiel du travail reproductif, il est impensable, au nom de l’égalité, de supprimer une année de rentes AVS.

Il faudrait également opposer aux préparatifs bourgeois un ambitieux « paquet populaire » pour renforcer l’AVS. Avec une augmentation de la rente minimale et maximale, une amélioration de la formule des rentes en faveur des petits et moyens revenus, l’introduction d’une 13e rente. En proposant également quelques pistes pour un financement supplémentaire : augmentation de la part de la Confédération à 25 % des dépenses, relèvement modeste de la cotisation sociale, taxation des gains en capital.

La commission sécurité sociale du Conseil des États planchera encore les 2 et 3 septembre sur les détails du projet. Le Conseil des États abordera AVS 21 en septembre et le national en décembre. Un vote final du Parlement est possible avant la fin de l’année.

Pierre-André Charrière