Assez des pénuries, mobilisons-nous pour une transition écologique et solidaire !

S’il devait encore y avoir un doute : les évènements de cet été montrent que la catastrophe climatique n’est pas « juste » un problème écologique mais aussi une catastrophe sociale. Des inondations au Pakistan ont forcé un tiers de la population du pays à abandonner son foyer. En Europe, la canicule a causé des milliers de mort·e·s. En Suisse, en raison de la sécheresse, les lacs de barrage ne sont pas assez remplis. Conséquence : une possible pénurie d’électricité pour cet hiver. Cette pénurie est aggravée par la crise du marché de l’électricité européen, due entre autres aux pannes qui s’enchaînent dans les centrales nucléaires françaises, ainsi qu’à la pénurie de gaz.
Ces développements entraînent des répercussions directes sur nos portemonnaies : les coûts de chauffage et d’électricité s’envolent. Tandis que la majorité de la population doit s’attendre à se serrer la ceinture, les fournisseurs d’énergie et d’électricité vont au devant de profits record. Malgré cela, Axpo, un des principaux fournisseurs d’électricité de Suisse, a dû être sauvé par un prêt d’urgence de la Confédération, parce qu’il manquait de liquidités pour tenir sur le libre-marché. C’est bien la preuve des dangers de la privatisation de services essentiels, tels que l’approvisionnement en électricité !
Ces crises croisées mettent en évidence l’absurdité du système capitaliste. L’urgence de sortir des énergies fossiles est patente. Mais les « solutions » proposées par le Conseil fédéral pour faire face à ces crises écologiques, économiques et sociales mettent en évidence la complicité de l’État avec les grandes multinationales pétrolières et les personnes les plus riches du pays. Ainsi, pour pallier le manque d’électricité, le Conseil fédéral veut construire des centrales à pétrole et à gaz. C’est d’autant plus absurde qu’en raison de la pénurie de gaz, l’Union européenne vient de décider de réduire sa consommation de gaz de 15 % ! Enfin, au lieu de mettre en place des mesures concrètes qui faciliteraient la sobriété énergétique et la sortie des énergies fossiles, le Conseil fédéral nous demande de limiter la température de nos appartements à 19°C cet hiver.
Il est évident qu’il ne faut pas compter sur le gouvernement pour nous sortir de ces crises multiples. C’est à nous de nous mobiliser massivement pour exiger de réelles solutions : un programme d’urgence pour améliorer l’isolation thermique des bâtiments, la fin de la libéralisation du marché de l’électricité qui est la cause de l’envol des prix actuels, et des investissements massifs dans une production d’électricité locale et renouvelable qui peut satisfaire la demande locale. Ce n’est pas à nous de payer la facture d’une catastrophe qui a été orchestrée par les élites économiques et politiques et dont les plus riches ne cessent de tirer des bénéfices !
Rejoignons donc massivement l’appel à la mobilisation de la Grève du climat pour les manifestations du 23 septembre ! Contre les multinationales pétrolières, contre les appels creux à la « responsabilité individuelle », pour une transition écologique et solidaire ! Insistons sur la nécessité d’une solidarité internationaliste. La catastrophe au Pakistan montre encore une fois que ce sont les populations des pays qui ont peu contribué aux émissions de gaz à effet de serre mondiales qui sont les premières à en subir les conséquences. Ouvrons les frontières et mettons en place un système d’accueil pour les personnes déplacées en raison de la catastrophe climatique et les ravages de la mondialisation !
Franziska Meinherz