Combat contre la LME, préparons-nous au deuxième round!
Combat contre la LME:
préparons-nous au deuxième round!
Dans notre numéro de fin décembre nous prêchions la bataille référendaire nécessaire contre la LME. Aujourdhui, le référendum «Spéculer sur lélectricité? Non merci!» porté par un très large front politique, syndical et associatif, a en principe abouti. Plus de 60 000 signatures ont été centralisées en provenance de toute la Suisse. Leur validation est en cours dans les communes et nous serons, le lundi 9 avril à 10h00, au Palais fédéral à Berne, pour en assurer le dépôt en fanfare.
A Genève, en deux mois environ, ce sont plus de
10 000 signatures qui sont rentrées, dont pas loin de 3000 récoltées directement par notre mouvement, qui a en outre assuré le secrétariat et la coordination du comité unitaire local, grâce en particulier au travail acharné de notre camarade Olivier Salamin.
Nous ne résistons pas ici à rappeler avec un brin dautosatisfaction que ce résultat correspond à celui dune initiative cantonale – cest dans cette idée que nous avions fixés avec nos partenaires la barre du quota genevois à atteindre – et que le parti libéral genevois, dont les trois derniers initiatives cantonales de démontage social nont pas atteint cette barre fatidique, dans son organe de presse évoquait le conte de fée dun «soutien inconditionnel» de la population à la LME et sannonçait comme allant «inciter celle-ci à ne pas signer le référendum».1 Il na pas été suivi, cest de bonne augure, mais ce combat ne fait que commencer, il faut se préparer au deuxième round: la votation de décembre…
Dans cet esprit, la LME mérite quon lexamine encore de près. Ci-contre un survol pour mettre en lumière quelques uns de ses aspects inacceptables – en sus de ceux que nous avons déjà évoqués – et pour corriger certaines contrevérités.
En premier, il y a le but (art.1) de la loi qui vise un marché de lélectricité «axé sur la concurrence» qui doit servir «le maintien et le renforcement de la compétitivité internationale de lindustrie suisse de lélectricité». Même si nous devions nous placer sur le terrain néolibéral du primat de la compétitivité internationale, les entreprises californiennes peuvent témoigner que la folie dérégulatoire des fanatiques du tout-au-marché conduit à la catastrophe. LEtat californien quant à lui dépense aujourdhui plus dun milliard de dollars par mois pour subventionner les achats délectricité.2 Et les consommateurs connaissent à la fois des factures qui explosent …et des coupures de courant, des entreprises de production dénergie renouvelables sont acculées à la faillite par des distributeurs incapables de les payer.
Soigner la maladie libérale …par encore plus de dérégulation?
Daucuns propagent abusivement le mythe que ce serait une dérégulation «insuffisante» du marché californien qui serait la cause de la crise, ceci parce que les hausses de prix faramineuses induites par les manipulations de marché par les spéculateurs électriques, qui sont un fait incontestable, nont pas été intégralement répercutées sur les consommateurs, mais que ce sont les distributeurs qui sont poussés vers la faillite. Hormis le fait que ceux-ci doivent être soutenus à bout de bras par les pouvoirs publics pour boucher les trous dus à la spéculation, et quen dernière instance ce sont les contribuables qui passent à la caisse, la répercussion totale des hausses de prix sur les consommateurs/trices aurait saigné à blanc les plus pauvres ou les aurait contraint à se passer dun bien vital, sans dailleurs garantir un approvisionnement adéquat.
Ceux qui encensaient hier lexemple californien, «découvrent» dail-leurs aujourdhui, mais un peu tard, les tares du système qui avaient pourtant fait lobjet davertissements bien avant la crise de décembre. Ils ressemblent à ces nucléocrates qui encensaient la technique soviétique …jusquà Tchernobyl (présentée à lépoque comme beaucoup plus sérieuse que celle des cow-boys américains ayant conduit à laccident de Three Mile Island) et qui ont claironné tout à coup, après la catastrophe, que les Russes étaient des primitifs incapables du sérieux occidental régnant «chez nous».
Grande Bretagne : manipulations et millions…
Pour doner un autre exemple international en matière d«axe» sur la concurrence, regardons la Grande-Bretagne de Margaret Thatcher, pardon de …Tony Blair. Au-delà de la déconfiture de la privatisation du rail, la NZZ annonçait récemment que le marché de lélectricité anglais avait été contraint de repartir sur des bases «nouvelles», et indiquait ce qui suit à propos de sa mouture datant de 1990:
«Le pool de lélectricité a été mis en place aux premiers temps de la libéralisation du marché électrique britannique et sert de marché de gros et dinstrument de clearing dans le commerce du courant entre producteurs offrant de lélectricité et sociétés de distribution de courant. En tout état de cause, il sest montré, dans la durée, ne pas être un système efficient de commerce, fonctionnant plus comme un mécanisme de fixation des prix, quun marché fonctionnel. La critique principale émise par rapport à ce système est avant tout que les gros vendeurs délectricité étaient en situation de manipuler les prix de gros et que les preneurs étaient dans les faits contraints daccepter leurs prix.
Pour la réforme du marché électrique lOfgem [autorité de surveillance britannique] a, à elle seule, dû investir environ 100 millions de livres. Lindustrie à dû investir un multiple de cette somme pour la mise en place de systèmes électroniques complexes et pour la mise en place de plates-formes de marché occupées de manière permanentes.»3
On le voit cette concurrence idéalisée par les néolibéraux est une denrée mythique qui coûte très cher et dont on promet toujours la réalisation pour demain et ailleurs. En réalité évidemment, ce que favorise la libéralisation ce nest pas la concurrence mais son contraire les concentrations et les cartels. Welcome to Cartel California… – ainsi souvrait le dernier éditorial de léconomiste réputé Paul Krugmann dans le NY Times4, dans lequel il expliquait encore une fois la diminution volontaire de loffre, par des businessmen qui, nétant ni des philanthropes ni des crétins, suivant la règle normale du jeu capitaliste, celle de la recherche dun profit maximum.
La LME dans le camp des concentrations
En Suisse aussi, daucuns ont des moments où ils parlent clair, dans lAGEFI du 19 mars, le secrétaire général de la compagnie électrique Romande Energie, Olivier Rapin, nécrit-il pas:
«On voit bien que dans chacun des métiers de lapprovisionnement en énergie électrique, production, distribution (et transport) et commercialisation; on va vers des concentrations. On peut les appeler alliances, rapprochements, accords de collaboration, en bref exploiter toutes les ressources dun vocabulaire soft, cest vers des concentration très étroites que lon va.»
Et, à ce propos, on ne résiste pas à lévocation du très récent «pacte de solidarité» (ce sont les termes employés) par lequel se sont liés à léchelle européenne les six mastodontes électriques que sont EDF, e.on, Enel, RWE, Endesa et Electrabel… dans «un souci de cohésion du secteur énergétique européen»5 Bien sûr, ce pacte est présenté – de manière soft – comme étant au service …dun meilleur service du client, mais ces entreprises ont aussi et surtout le souci du service …des intérêts sur leur capital. Ainsi le but avoué de la LME, la concurrence, est à terme un leurre évident…
Un deuxième article «principiel» de la LME na pas attiré, pour lheure, lintérêt quil mérite. Il sagit de lart. 3 qui vaudrait à lui seul un référendum. Il dit ceci en son alinéa premier: «La Confédération et, dans le cadre de leurs compétences, les cantons, collaborent avec les organisations concernées, notamment les organisations économiques à la mise en oeuvre de la présente loi.» Ainsi ce nest pas la collectivité – à travers lEtat fédéral ou cantonal – qui serait en droit dexiger la collaboration des milieux économiques privés au service dun intérêt général supérieur, mais bien le contraire. Les milieux économiques sont ainsi fondés à requérir, la «collaboration» fidèle de toutes nos instances étatiques, pour assurer leur «compétitivité internationale» par exemple, en clair pour défendre leur taux de profit. Cest le monde à lenvers, ou plutôt la réalité crue du capitalisme quil faut renverser !
Le Conseil fédéral tient la chandelle aux milieux économiques
Ce même article, dans son deuxième alinéa est dans le même esprit: «Avant dédicter des dispositions dexécution, ils [les pouvoirs publics] examinent les mesures volontaires prises par ces organisations. Dans la mesure où cela est possible et nécessaire ils reprennent partiellement ou totalement dans le droit dexécution les accords conclus par ces organisations.» On voit ici lesprit dans lequel, à teneur même de la loi, devra être rédigée lordonnance dexécution que les dirigeants du PSS appellent de leurs voeux avant la votation pour clarifier (et censément améliorer) tout ce que la loi laisse ouvert. Même un partisan acharné – pour ne pas dire fanatique – de cette libéralisation le conseiller national socialiste R. Rechsteiner – dans un récent Service de presse du PSS6 – se sert de cette porte de sortie pour attaquer moins frontalement un référendum populaire (au deux sens du terme). Nécrit-il pas que celui-ci : «Malgré tout pourrait avoir une utilité…» car il «forcera le Conseil fédéral à préciser rapidement, au sens du service public, les modalités dapplication quil entend définir…» Or, de par les dispositions même de la loi quil défend, le Conseil fédéral serait tenu avant dédicter celle-ci, dattendre les «mesures volontaires» des milieux économiques pour, en principe, les ratifier post hoc ! Quant à ce que le Conseil fédéral aille «dans le sens du service public», cest une notion quignore la LME et les prestations de Moritz Leuenberger à propos de la Poste donnent un échantillon représentatif de ce qui nous attend.
La LME comme …que ComCo
A noter encore que les partisans de la LME – dont Rechsteiner – vantent la «Commission fédéral darbitrage» (art. 15-16) censée soccuper des «abus» dans le fonctionnement du marché électrique, notamment en matière de prix. A ce propos la récente décision dun commission fédérale sortie du même moule est révélatrice de ce quon est en droit dattendre de pareilles structures. La Commission fédérale de la concurrence (ComCo), a en effet déclaré tout à coup illicite – et ceci avant lentrée en vigueur de la LME qui doit être soumise au peuple – le fait que les EEF (régie électrique publique fribourgeoise) nouvrent pas dores et déjà leur réseau à lentreprise Watt qui a signé un contrat dapprovisionnement avec la Migros. Nous reviendrons dans un prochain article sur cette décision scandaleuse, antidémocratique et qui démontre une allégeance sans faille aux intérêts économique, mais aussi et surtout ici politiques, de la droite patronale. La ComCo a voulu accréditer lidée que la libéralisation est un fait accompli, au service des intérêts des ennemis du service public, demain au service de qui sera cette fameuse commission darbitrage ? La réponse coule de sources, les ficelles qui la tiendront seront les mêmes! Lidéologue libéralo-blairiste, Jean-Daniel Delley, membre du PS genevois, qui sétait illustré notamment comme lun des hérauts helvétiques du New Public Management censé soumettre le service public aux logiques régnant dans le secteur privé, partage dailleurs lavis de la ComCo. Nécrivait-il pas récemment – avant même la décision de celle ci: «La question fondamentale ouverture ou non du marché paraît déjà dépassée. (…) En quelque sorte le marché simpose avant même la mise en vigueur du cadre légal.»7
Mensonges ou méconnaissance ?
Ce même commentateur travestit la réalité de la loi, en essayant comme tous ces partisans de la présenter sous des couleurs vertes – par exemple quand il écrit quen matière écologique, contre le risque, quil est forcé dailleurs de reconnaître «dun dumping à base délectricité sale et bon marché» la LME «prévoit une cautèle puisque, si nécessaire, le Conseil fédéral peut fixer la proportion délectricité provenant dénergies renouvelables que doivent transporter les distributeurs (art. 8 LME).»8 Ceci mérite un examen attentif car le cas est exemplaire de la méthode discutable des partisans de la loi
Si ce que M. Delley écrit était vrai, on relèverait bien sûr que – comme on le voit dans toute la loi – la clause prétendument «verte» est purement «à bien plaire» et que ces pouvoirs supposés sont conférés à un Conseil fédéral qui vient, entre autres turpitudes, de déposer une loi – la LENu – visant à pérenniser lexploitation du nucléaire dans notre pays. Un gouvernement donc bien peu suspect de vouloir fixer des quotas de distribution – qui contrediraient dailleurs la logique de marché de la loi – écartant le courant de provenance atomique. (A noter aussi au passage que M. Delley à une formule révélatrice avec son «si nécessaire» qui laisse entendre quaujourdhui de telles mesures …ne le seraient pas, étant réservées à Dieu sait quelle situation exceptionnelle.)
Mais la réalité de la loi est ailleurs. M. Delley se trompe – ou chercherait-il seulement à induire ses lecteurs en erreur ? – en fait la LME dit ce qui suit en son art. 8 (al. 4): «Le Conseil fédéral peut fixer la proportion dénergies provenant dénergies renouvelables que la société doit utiliser pour sacquitter des tâches prévues à lart.10». La «société» en question étant cette «société suisse pour lexploitation du réseau» – SA de droit privé à laquelle la loi garantit un «gain approprié»9 – dont la «tâche» serait dassurer le transport délectricité sur le réseau de des lignes THT – tâche quon devrait évidemment minimiser autant que faire se peut dun point de vue écologique – puisque le transport à longue distance consomme de lénergie. Or la disposition quinvoque M. Delley ne porte nullement – contrairement à ce quil affirme – sur lénergie que transporterait cette SA pour le compte dentreprises clientes qui lui achètent «simplement» cette prestation de transit dune «marchandise» quelle nachète, ni ne vend, ni nutilise.
Sur quoi porte uniquement la possibilité hypothétique de quota renouvelable sur lélectricité utilisé par la SA à laquelle on confie le monopole du réseau national ? La loi est assez claire, cette possibilité sapplique à lénergie non pas transportée, mais utilisée par la société en question pour son activité telle que prévue à lart. 10 de la LME. Il sagit de lélectricité que cette société consommerait pour:
- «assurer lexistence» du réseau (art. 10, al. 1 lettre a), or garantir lexistence dun réseau en mesure de fonctionner correctement ne consomme évidemment – pas dénergie, si ce nest lénergie dite «grise» incorporée au moment de sa construction, par exemple celle utilisée du côté des métallurgistes et autres équipementiers qui livrent les composants physiques de celui-ci. Ce nest évidemment pas cette énergie là, que la société nutilise dailleurs pas au sens courant, qui est visée.
- «lacheminement délectricité et la gestion du réseau» (art. 10, al. 1 lettre b). Ici, cest autre chose, en effet comme nous lavons relevé le transit du courant «brûle» …du courant! Il sagit des pertes en cours de transport dues à la résistance des lignes, ainsi que de celles dans les transformateurs. Or ici la statistique suisse de lélectricité10 nous permet darticuler un ordre de grandeur. En 1999, lensemble des pertes de réseau en Suisse se montaient à 5.7% de la production nationale. Les pertes sur la part du réseau qui se verrait confiée par la LME à la SA «nationale» ne représentent évidement quune partie de ce montant.
- «la réserve dénergie» (art. 10, al. 1 lettre c) de secours. Ici, il ne sagirait en principe pas pour lessentiel délectricité effectivement consommée, mais du maintien de capacités de réserves en cas de rupture dapprovisionnement.
Barrages au service du nucléaire ?
Ainsi, la quantité délectricité réellement soumise à la disposition que monte en épingle M. Delley nest que de quelques pour-cents de la consommation nationale. Donc même si – au mieux – le Conseil fédéral, dans un élan plus cosmétique quécologique, qui nimpliquerait dailleurs aucune production nouvelle de renouvelable, décidait que la SA en question devait utiliser, pour ce faible volume dénergie, des sources à 100% «propres», cela ninduirait aucune espèce de protection contre le dumping de courant sale. On pourrait voir EDF, par exemple vendre son courant nucléaire à prix bradé, qui serait acheminé par un réseau prétendument écologique, où lhydraulique helvétique amènerait simplement la compensation de pertes, dues notamment à un acheminement longue distance induit par les prix attractifs sur le marché de lélectricité de lénergie la plus dangereuse qui soit écologiquement. Les barrages suisses au service de la production de déchets nucléaires français, voilà le type de marchandise que nous vend en fait M. Delley.
Une autre des dispositions «écologiques» de la LME selon M. Delley résiderait dans le fait (prévu à lart. 12 de la LME) que «le gouvernement peut obliger les fournisseurs à étiqueter leur produit selon le type de courant et la provenance de lélectricité».11 Or cette disposition, outre les interrogations quelle peut susciter quant à sa mise en oeuvre dépend – elle aussi – de la seule bonne volonté du Conseil fédéral. Dans le cadre de son tour de passe-passe visant à présenter la nouvelle loi sur lénergie nucléaire (LENu) comme un contre-projet indirect «répondant à plusieurs objectifs des initiatives Moratoire-Plus et Sortir du Nucléaire» le gouvernement fédéral à dailleurs écrit dans lintroduction à son récent message à ce sujet: «Certaines mesures réclamées par elle peuvent dailleurs être prises en vertu des dispositions constitutionnelles et légales actuelles (p. ex. le régime de la déclaration de la provenance du courant électrique».
Le gouvernement peut, mais ne veut…
Ainsi cet article de la LME se retourne au mains du Conseil fédéral contre linitiative antinucléaire Moratoire – Plus qui contient elle la disposition suivante: «La Confédération arrête des dispositions sur la déclaration à faire au sujet de la provenance du courant électrique et de son mode de production»12.
Cette initiative a été déposée en septembre 1999 avec plus de 120 000 signatures. Ainsi, si le Conseil fédéral désirait effectivement aller dans le sens des initiants et de la déclaration de provenance de lélectricité, il avait les moyens de le faire en reprenant ce que propose linitiative antinucléaire. Il ne la pas fait, un aveu manifeste du caractère cosmétique de cette disposition. Ainsi, au-delà du marketing assidu de certains de ses apôtres, la LME est bien une loi inacceptable écologiquement, comme socialement, en contradiction fondamentale avec lidée du service public et avec la réalité dune électricité qui est un bien vital à gérer socialement et pas une simple marchandise comme le voudraient les spéculateurs cherchant à élargir toujours plus leur champ daction et de profit.
- Opinion libérale N0 73 du 27.2.01
- Donnée tirée de The Price of Power, éditorial de léconomiste P Krugmann NY Times 25.3.01
- NZZ du 27.3.01
- V. note 2
- Communiqué de presse commun du 12.3.01 des compagnies citées.
- Serv. de presse PSS No 556 du 16.3.01
- Jean-Daniel Delley in Domaine Public No 1462 du 16.2.01
- V. note 6
- LME art. 6 al. 1
- Statistique suisse de lélectricité 1999, éditée par lOffice fédéral de lénergie, Berne 2000
- D P No 1462 du 16.2.01
- Art. 24octies, 3e al. Let c. (nouvelle)