Référendum fédéral: c'est parti!
Référendum fédéral: c´est parti!
A linitiative des Associations de Défense des Chômeurs et Chômeuses (ADC), des organisations, partis, syndicats et miltant-e-s ont tenu une réunion à Berne, samedi 23 mars, au lendemain du vote des Chambres, pour débattre du lancement du référendum nécessaire contre la 3ème révision de lassurance-chômage.
On retrouvait lessentiel des protagonistes du référendum lancé en 1997 contre lArrêté fédéral urgent contre les chômeurs/euses, combattu avec succès par référendum que les ADC et la gauche syndicale et politique avaient fait aboutir à lépoque malgré lopposition de lUnion Syndicale Suisse.
Suite à une présentation de cette nouvelle révision de la LACI par notre camarade Nicole Lavanchy1 (membre de la coordination genevoise contre le chômage et la précarité) et à un exposé de Nimrod Kaspi, responsable de lADC de La-Chaux-de-Fonds, lunanimité des présent-e-s, sest prononcé en faveur du référendum, pour se battre contre une révision tendant à accélérer le processus de précarisation et dexclusion.
Plus particulièrement, il sagit de se mobiliser contre:
- Laugmentation de la durée de cotisation de 6 à 12 mois pour bénéficier des indemnités journalières. Elle touche en priorité des populations déjà fragilisées sur le marché de lemploi: les femmes, les jeunes, les travailleurs/euses dont lemploi est précaire.
- La diminution de 520 à 400 indemnités journalières. Elle augmente le nombre de personnes devant faire appel à la solidarité familiale ou à laide sociale cantonale et contribue à la baisse des salaires de la majorité des travailleurs/euses et à la péjoration de leurs conditions de travail.
- La suppression de la cotisation supplémentaire de 2% prélevée sur la tranche des revenus allant de 106800 à 267000 Fr. Elle fait, sur le dos des chômeurs et chômeuses, un cadeau de 270 millions de francs aux revenus élevés.
- Une baisse des cotisations de 1% profite au patronat et le coût est supporté essentiellement par les chômeurs et chômeuses. Cette baisse induit une rupture de la solidarité entre les salarié-e-s et les chômeurs/euses et favorise lexclusion sociale.
- Laugmentation de la contribution des cantons au financement de lassurance chômage, accentue le report des charges de la Confédération aux cantons lesquels sont déjà fortement mis à contribution dans ladministration de laide sociale.
- Une révision qui sert essentiellement les intérêts des milieux économiques, ceci au détriment des chômeurs et chômeuses et des travailleurs et travailleuses.
- Le démantèlement progressif des assurances sociales et de la solidarité entre les citoyens et citoyennes.
Les participant-e-s à la réunion de samedi dernier ont exprimé lintention de contribuer à la formation dun front aussi large que possible pour travailler ensemble à faire aboutir UN référendum commun, notamment en mettant sur pied des comités unitaires de campagne dans les différents cantons et villes du pays pour mener le travail de terrain indispensable pour récolter et valider les plus de 50000 signatures nécessaires. LUnion Syndicale Suisse doit se prononcer dans le courant de la semaine sur cette question, Comedia, le SIB, la FTMH, le SSP sétant déterminés en faveur du référendum lUSS devrait faire de même
Encore faudra-t-il faire le travail concret. Le risque existe que, forts du soutien déclaré de grandes organisations syndicales, des militant-e-s considèrent laboutissement du référendum comme une formalité et se démobilisent.
Dautre part, ces mêmes organisations syndicales – fortes de la bonne conscience davoir «fait juste», cette fois-ci – en apportant leur caution morale et politique aux ADC quant au lancement du référendum, pourraient se considérer comme quittes dun investissement matériel indispensable dans cette campagne.
Conscient de ces écueils possibles, les participant-e-s à la réunion du 23 mars ont constitué un comité référendaire provisoire qui est appelé à sélargir dans un esprit unitaire.
Enfin, pour permettre aux travailleurs/euses étrangers, également touchés par le chômage et privés du droit de vote, de manifester leur appui au référendum, une pétition parallèle à celui-ci a également été décidée.
Pierre VANEK
Dès que les listes référendaires seront disponibles, en principe aux alentours du 5 avril, celles-ci seront bien entendu disponibles, soit sur notre site www.solidarites.ch soit sur simple coup de fil à notre secrétariat au 022 740 07 40.
- Voir notre dossier dans solidaritéS No 5 du 13 mars 2002