Nouvelle organisation de jeunesse à solidaritéS
Nouvelle organisation de jeunesse à solidaritéS
Ce n’est pas moins d’une quinzaine de personnes qui a répondu, le 11 novembre dernier, au Café du Théâtre de Neuchâtel, à l’invitation des membres fondateurs de la Jeunesse solidaritéS. Et ce sans compter une autre quinzaine de personnes qui s’étaient annoncées comme intéressées mais ne pouvaient assister à la réunion ce soir-là.
Laure Grüner et moi-même, tous deux membres actifs de SolidaritéS, avons présenté nos projets pour ce groupe. Le procès verbal de la réunion parle de lui-même: «Nous défendons une gauche dont nous sommes, en quelque sorte, la branche jeune et révolutionnaire, dans le sens où nous entendons mener des actions politiques tout à fait extérieures aux institutions, leur préférant la rue, comme l’illustre notre slogan: la politique côté rue. Il n’existe à ce jour aucun groupe de ce type dans la région neuchâteloise, toutes les jeunesses politiques sont affiliées beaucoup plus directement à des partis et manquent d’une réelle autonomie, c’est pourquoi nous pensons que notre initiative répond à une demande des jeunes désireux de s’engager autrement.
Nous sommes donc un groupe citoyen, par opposition à un groupe politicien». Nous nous donnons de plus l’objectif de réactiver la vie associative dans la région, spécialement dans les lieux d’activité de nos militants (lycées, université, entreprises, écoles professionnelles, etc.) ainsi que dans les quartiers. Nous désirons mettre en uvre par les actes un de nos idéaux, qui est la démocratie participative, seule forme véritablement directe et révolutionnaire de concertation populaire. Nous faisons de plus paraître Côté Rue, un petit journal qui présente nos idées et notre interprétation de certains événements locaux.
Plusieurs thématiques ont été évoquées au cours de la réunion: l’antimilitarisme, l’écologie, l’égalité hommes-femmes, l’antifascisme, l’immigration, la défense de la culture, etc. D’un point de vue théorique, nous pensons qu’il est nécessaire de clarifier notre position vis-à-vis de certaines ambiguïtés cultivées par la gauche traditionnelle.
Ainsi, sur la question des étrangers, le procès verbal précise: «L’immigration est certes une source d’enrichissement pour les uns et les autres, et le mélange des cultures a des côtés très positifs, mais il nous faut bien garder conscience que l’immigration telle qu’elle se pratique actuellement, soit ces exils massifs de populations pauvres fuyant la guerre ou la misère, représente avant tout un dysfonctionnement du système, une des conséquences les plus dramatiques de la mondialisation néolibérale.» Nous voulons dire par là que si nous voulons rester crédibles dans notre lutte pour les droits des immigrés, nous devons prendre au sérieux les inquiétudes de la population, tenir un discours conséquent et garder à l’esprit que les peuples n’émigrent jamais de leur plein gré, mais sous la pression des puissants; c’est la raison pour laquelle nous sommes dans le même camp.
Dans la même optique de cohérence et d’honnêteté, nous comptons bien nous aussi apporter notre voix au débat actuel sur l’insécurité: «Nous pensons qu’un des grands défauts de la gauche jusqu’ici a été de trop minimiser ce problème, ou de le considérer avec une certaine hauteur, comme un sujet populiste que notre éthique politique nous empêcherait de traiter. C’est une erreur tactique et c’est même une fausse appréciation de la question. Nous reconnaissons que l’insécurité est un problème d’autant plus que la lutte contre l’insécurité sociale, l’insécurité de l’emploi, etc. est un de nos chevaux de bataille et nous avons des solutions à proposer, même si elles ne ressemblent en rien à celles de la droite, qui préconise la répression, le fichage et la limitation des libertés. Elle s’attaque aux effets, nous préférons nous attaquer aux causes, soit, par exemple, aux problèmes de l’éducation parentale, à l’imperfection des structures d’accueil et d’intégration, à la faillite de la vie associative dans les quartiers, au chômage, etc.»
D’un point de vue pratique, nous avons évoqué brièvement des actions dans les écoles pour informer les jeunes sur le service civil et sur leurs droits face à la police. Pour le reste, des actions plus précieuses seront mises sur pied lors des réunions suivantes. D’ici là, nous invitons les jeunes intéressés à rejoindre la Jeunesse SolidaritéS en prenant contact avec nous à jeunesse.ne@solidarites.ch ou au 078 762 71 32.
David L’EPÉE