Le sort des NEM: pétition et cartes à signer d'urgence!

Le sort des NEM: pétition et cartes à signer d’urgence!

A Auschwitz, le 27 janvier dernier, M. Samuel Schmid, UDC, président de la Confédération était
parmi les chefs d’Etat qui saluaient les victimes de l’extermination
et s’engageaient à ce «qu’une telle barbarie
ne se reproduise pas». Une première étape de la barbarie
a été la négation des droits humains envers une
population stigmatisée. La philosophe Marie-Claire
Caloz-Tschopp, spécialiste de Hannah Arendt, ne cesse
de nous alerter sur la situation limite des requérant-e-s
d’asile.

En Suisse aujourd’hui, celles et ceux qui font l’objet
d’une non-entrée en matière (NEM) sont sommé-e-s de
«disparaître»: pression au départ immédiat, emprisonnement,
plus la moindre aide matérielle. La situation
dure depuis le 1er avril et ne cesse de s’empirer. Aux
consignes impitoyables de la Confédération, les cantons
ont réagi différemment: certains ont tout de même
offert un abri pour la nuit et un repas chaud par jour,
dans d’autres, aucune aide d’urgence n’est accordée,
les abris sont même fermés. Cet hiver, en Suisse, des
personnes, dont des enfants et des femmes enceintes,
sont jetées à la rue et condamnées à errer.

Les militant-e-s du droit d’asile ne sont pas très nombreux,
elles et ils tentent cependant de s’organiser pour
offrir des repas et surtout de mobiliser l’opinion publique,
sous l’égide d’un Collectif national. Une pétition est
adressée à la Conférence des directeurs cantonaux des
affaires sociales pour l’obliger à prendre ses responsabilités, soit d’accorder ce que l’article 12 de la Constitution
fédérale concède: «les moyens indispensables pour
mener une existence conforme à la dignité humaine».
Cette pétition circule depuis le mois de décembre, elle
est en ligne sur le site www.solidarites.ch, à signer et à
faire signer le plus vite possible. Le Collectif a aussi
lancé une action cartes postales à envoyer aux
Chambres fédérales «Asile, réfugiés, NON à une politique
inhumaine de rejet et d’exclusion», il espère ainsi
prouver aux autorités qu’il y a un mouvement important de l’opinion publique qui s’indigne de cette politique (cartes à disposition au local).

Autre objet d’horreur, dans la même foulée: le projet de
loi sur l’usage de la contrainte actuellement en consultation
auprès des cantons et partis politiques et des
associations concernées. L’usage de pistolets à électrochocs,
provoquant des décharges jusqu’à 50 000 volts,
est très sérieusement envisagé lors des rapatriements
forcés des requérants d’asile! (Voir aussi site www.elisa.ch) L’opposition se manifeste, heureusement!
Une citoyenne genevoise a lancé une pétition –
déjà transmise – au Conseil d’Etat et la commission
fédérative SSP de la police a publié un communiqué
très pertinent «Les services de la police n’ont pas vocation
à servir la Gestapo en se chargeant aveuglément de
la partie inhumaine d’une procédure d’asile!». Il est de
toute urgence de réagir, la barbarie s’installe!

Maryelle BUDRY