OUI à l'accord d'extension de la libre circulation!
OUI à l’accord d’extension de la libre circulation!
Les Accords bilatéraux conclus entre la Suisse et l’Union européenne (UE) ont accordé aux ressortissant-e-s des pays membres un droit au séjour et au regroupement familial. Ainsi, les travailleurs et les travailleuses italiens, espagnols, portugais notamment, ont enfin pu bénéficier de ces droits élémentaires. Fini pour eux et pour elles, l’inhumain statut de saisonnier et les angoisses liées au renouvellement de leur autorisation de séjour! L’UE s’est depuis élargie à dix nouveaux pays. Mais la Suisse n’est pas dans l’UE et l’extension de ces droits à la population de ces dix états n’est pas automatique. Au soir du 25 septembre 2005, les citoyennes et citoyens suisses auront accepté ou rejeté «l’Accord d’extension de la libre circulation» aux personnes ressortissantes de ces dix nouveaux Etats.
La votation du 25 septembre
est-elle un marché de dupes?
Des affiches simplistes donnent le ton de la campagne de votation. Pour ses partisans inconditionnels, l’Accord assurerait l’avenir économique du pays, la relance économique et le bien-être de tous et toutes. Pour l’UDC et les xénophobes de tout poil, au contraire, l’acceptation de cet Accord entraînerait une invasion étrangère, source de licenciements en masse et d’appauvrissement général, reprenant la même propagande que Schwarzenbach dans les années 70. A Genève, c’est le nombre de frontaliers qui est sensé, selon les xénophobes, accroître le chômage massivement. Une relation simpliste et mensongère!
Le garde fou social de l’Accord, les fameuses «mesures d’accompagnement», est modeste et peu contraignant. Autorités et employeurs ne montreront aucun zèle pour les mettre en uvre! Pour cette raison, certains salarié-e-s sont tentés de voter non afin dleur opposition à la dégradation constante de leurs conditions de travail.
Un débat à deux dimensions
Le débat que suscite «l’Accord d’extension de la libre circulation des personnes» est un débat à double fond. En surface, il énonce des enjeux économiques: à ce titre, il paraît porter sur la meilleure manière d’assurer les profits et les emplois, tout en faisant l’impasse sur les principaux bénéficiaires de cette mondialisation. Mais il faut rappeler pourquoi cette votation a lieu: elle a été provoquée par un référendum nationaliste et xénophobe, qui a mobilisé la peur de l’étranger et les préjugés racistes.
Cette peur de l’étranger trouve toujours un large écho dans la mesure où, encore aujourd’hui, pour une grande partie des gens dans ce pays, ce sont la «neutralité» et la méfiance vis-à-vis des étrangers qui ont protégé la Suisse des horreurs des guerres du 20e siècle et lui ont assuré sa prospérité.
Un bruit de fond assourdissant
et une xénophobie banalisée
La propagande qui met en scène ces fantasmes d’invasion n’a pas besoin de démonstrations explicites. Au contraire, elle préfère les affirmations abruptes et la mobilisation des représentations affectives, pour ne laisser aucune place à la mise en évidence des ses mensonges et contradictions. A coups de poncifs, de slogans, d’images allusives et de propos de Café du commerce, cette propagande propose une réponse simpliste aux inquiétudes réelles d’une partie importante de la population, encore et toujours menacée de licenciement, de réduction des prestations de l’AVS et de l’AI, de hausses vertigineuses des primes d’assurance-maladie, bref d’une insécurité sociale qui ne dit pas son nom.
Que veulent les politiciens et politiciennes xénophobes de l’UDC et d’ailleurs? Jouer sur la peur dans les villes et les villages, les quartiers et les entreprises, pour opposer les Suisses aux étrangers, pour diviser et mieux imposer ensuite leur ordre moral et socialement réactionnaire.
C’est pour nourrir tensions et division que les xénophobes se prononcent contre cet l’Accord. Voilà pourquoi aucune voix ne doit manquer au OUI à l’«Accord d’extension de la libre circulation des personnes», malgré les critiques légitimes qu’il suscite.
Evidemment, ni cet Accord, ni son rejet, ne garantiront nos emplois et nos conditions de vie. En revanche, laisser se développer la xénophobie et le racisme, c’est mettre le doigt dans un engrenage qui conduit à se battre contre son voisin ou contre son collègue de travail, sous prétexte qu’il est d’une autre nationalité ou religion, d’une autre couleur ou qu’il viendrait d’un pays pauvre.
Alors qu’au contraire nous avons tous et toutes le même intérêt à contester une hausse de loyer, à revendiquer une convention collective de travail, à lutter contre les licenciements, pour un salaire minimum légal de 4000 francs, pour le respect des droits et de la dignité de toutes et tous et contre le désastre écologique planétaire en marche.
POUR contribuer à construire cette solidarité-là:
OUI le 25 SEPTEMBRE
Jean-Michel DOLIVO
Jocelyne HALLER