L'affaire de la rue du Stand: grosse fatigue
L’affaire de la rue du Stand: grosse fatigue
La séance extraordinaire du Conseil municipal convoquée pour débattre de l’affaire de la rue du Stand n’a pas donné lieu à la bataille féroce que certains annonçaient. Dans son introduction, le Maire Manuel Tornare a essayé de faire comprendre à l’assemblée que l’affaire était grave, très grave, tout en regardant avec insistance du coté de Muller et Ferrazino. Voila une entrée en matière qui ressemblait davantage à une «avance sur campagne électorale» qu’à une analyse d’enjeux politiques importants.
La suite n’a guère été qu’un ratiocinage de faits connus depuis près d’une année, suivi d’une suite infinie de questions dont tout le monde connaissait les réponses, mais questions que tout Conseiller municipal se doit de poser dans de telles circonstances. Le tout assaisonné d’approximations, de demi vérités, de faux procès et, parfois même, de bonnes volontés touchantes. Interminable!
Quand, à une heure avancée des débats, un Conseiller municipal socialiste, suivi peu après par Pierre Muller, brandit un papier de l’agence immobilière impliquée dans la transaction, papier montrant qu’elle trouverait aujourd’hui sans problème un acheteur à plus de 40 millions pour le 25 de la rue du Stand, il semblait au téléspectateur de Léman bleu que la question du prix exorbitant de l’immeuble et du gaspillage des deniers publics avait fait long feu. La baudruche favorite des médias se dégonflait. Et si l’immeuble était une bonne affaire?
Restait alors les 7,5 millions de travaux de rénovation non prévus, payés sur l’entretien des bâtiments sans passer par le Conseil municipal: une erreur politique grosse comme une montagne. Mais aussi, une analyse technique du bâtiment insuffisante, une urgence qui a tourné à la précipitation, une brochette de hauts fonctionnaires qui se font la gueule, des procédures de décision financières mal définies, ainsi que des meubles confortables, inusables et très chers. De quoi donner aux Conseillers municipaux l’occasion d’envoyer d’une même voix et avec de bonnes raisons des recommandations sévères et sérieuses au Conseil administratif.
Chacun pouvait alors rentrer chez soi content, personne ne croyant à la démission collective du Conseil administratif. Pierre Maudet, autoproclamé grand maître de cérémonie, continuait de réfléchir à la possibilité de faire traîner l’affaire jusqu’aux prochaines élections, tout en se demandant comment éviter que les comptes approximatifs de «Signé 2000» ne viennent salir sa belle écharpe blanche et relativiser ses propos de justicier d’opérette.
Faut-il s’indigner, pleurer, se fâcher, battre sa coulpe, crier au lynchage médiatique ou se faire du souci pour les prochaines élections? Probablement tout ça en même temps. Mais il existe d’autres problèmes politiques plus importants!
Jacques FRANÇOIS