Immigration: Non à l’exclusion et à la xénophobie. Sur les stands à Genève

Immigration: Non à l’exclusion et à la xénophobie. Sur les stands à Genève

11 février, 9h30, Place du
Marché, Carouge. Un monsieur âgé lance à deux
militantes: «Vous racolez!»

– Non, Monsieur, nous exerçons
nos droits démocratiques!
– La démocratie, je vais vous dire ce que Napoléon en pensait…

Les
remarques sont parfois drôles et déclenchent un fou rire réconfortant.
Mais le plus souvent les opposant-e-s nous apportent leur misère «On
ne fait rien pour nous, les Suisses, alors pourquoi se préoccuper des étrangers?
».
Chômage de longue durée, assistance réduite, AVS réduite,
aucune perspective d’emploi, no future… face à la dégradation
de leurs conditions de vie, les gens ont trouvé le bouc émissaire
tout désigné par Blocher: les étranger-ère-s, les
requérant-e-s d’asile, forcément dealers et profiteurs-euses.
Hélas, ces personnes partent le plus souvent après nous avoir
asséné leur credo xénophobe et refusent d’entendre
que c’est la même logique discriminatoire qui les broie. On aimerait
trouver le mot juste qui les retienne, leur fasse prendre conscience. (Si vous
avez de bons slogans, avertissez www.stopexclusion.ch qui les répercutera!).

Un
effet genre?

À la fin de la matinée, Romain s’étonne
de ce que j’ai entendu. Lui a trouvé les gens plutôt ouverts.
Il me fait cette remarque: «Est-ce un effet genre? On n’ose
peut-être
plus dire à une femme le mal que l’on pense de cette société»
.
Le Collectif 14 juin et le groupe de travailleuses sans statut légal
ont récolté ce même samedi rue du Mont-Blanc. Un stand
assumé uniquement par des femmes. Elles l’ont aussi trouvée
dure, cette récolte. Il faut remarquer que les femmes composent la majorité des
militant-e-s de base de ce formidable mouvement d’indignation face à ces
deux lois inhumaines, absurdes et inutiles.

D’être sur les stands
dans la rue, nous permet de «prendre
le pouls de la population», d’entendre les réalités
de la pauvreté croissante. Et c’est passionnant et formateur
du point de vue politique. On ne sent plus le froid. Et on s’engage à nouveau
pour un prochain samedi.

Mais pour engranger plus de signatures, les sorties
de théâtres,
de conférences et de films directement en relation avec les thèmes
de l’exclusion, du racisme et de la xénophobie, sont très
efficaces. Par exemple, une quarantaine de signatures en une demi-heure à la
sortie de «Méphisto» à la Comédie. Le festival
Blackmovie conviendra bien, ainsi que les représentations de la comédie «Le
Requérant» au Casino-Théâtre. Eh oui, l’humour
n’épargne aucun sujet! Mais il peut aider à prendre conscience.

Maryelle
BUDRY