NO-NON-NEIN à Bolkestein
NO-NON-NEIN à Bolkestein
Samedi dernier nous étions 10 000 à Strasbourg,
altermondialistes, syndicalistes, militant-e-s de la gauche radicale pour crier
notre exigence du retrait pur et simple de la «Directive sur les services
dans le marché intérieur», la fameuse directive Bolkestein,
dont le parlement européen traite dès le mardi 14 février
en première lecture, et qui attaque frontalement les acquis de tous
les travailleurs et travailleuses européens. Des acquis souvent conquis
de haute lutte par les salarié-e-s et leurs syndicats.
Des militant-e-s
de solidaritéS étaient du voyage, au départ
non de Genève
mais dAnnemasse, où nous avons rejoint
des dizaines de collègues et de camarades de France voisine, venus de
Chambéry, dAnnecy et de toute la région. Des syndicalistes
de Solidaires, des membres dATTAC, des militant-e-s de la LCR et des «Suisses» dont
le conseiller national soussigné ont ainsi répondu à lappel à manifester
lancé par le réseau des mouvements sociaux qui sest constitué dans
le cadre du forum social européen pour lutter contre la directive Bolkestein.
Nous
avons rallié les rangs des altermondialistes des quatre coins de
lEurope qui ont fait vibrer les rues de Strasbourg de leurs slogans
exprimant le refus commun du dumping social et salarial, de la marchandisation
des services publics pour le plus grand profit des multinationales.
«De Madrid à Paris, de Bruxelles à Varsovie/NON-NO-NEIN/à Bolkestein!
OUI aux services publics! Contre le néolibéralisme, solidarité des
peuples!» Voilà la teneur et lesprit des mots dordres
dune manifestation exprimant lexigence du retrait total de cette
directive
monstrueuse dont les manifestant-e-s avaient toutes les peines
du monde à ne pas faire rimer le nom avec celui de Frankenstein!
Des
murs du parlement européen, les manifestant-e-s de samedi nen
ont pas vu la couleur, le parcours autorisé du cortège nous en
tenant soigneusement écartés. Mais ce parcours, tronqué au
motif du caractère «sensible» de la manifestation, venait
lui-même rappeler, sil en était besoin, limpressionnante
mobilisation des dockers à mi-janvier, qui a réussi à imposer
le retrait de la directive de lUE en matière portuaire, montrant
ainsi la voie dune lutte radicale coordonnée à léchelle
européenne.
Pendant que nous manifestions à Strasbourg, à Berlin
ce sont plus de 30 000 syndicalistes qui se sont retrouvés dans
la rue contre Bolkestein; et mardi, les syndicats européens appellent également à une
manifestation à Strasbourg dont on prévoit quelle rassemblera
plusieurs dizaines de milliers de personnes.
Pendant ce temps, dans les coulisses
du parlement, les sociaux-démocrates
et les conservateurs cherchent à ficeler les termes dun compromis
en trompe lil qui escamoterait «les mots qui fâchent»,
tout en gardant la substance de la directive Bolkestein. Comme le disait Olivier
Besancenot de la LCR à Strasbourg samedi, en tête de la manif
avec Marie-Georges Buffet du PCF: «Cest un compromis bidon!
La philosophie de la directive reste, et sur les services publics et sur la
mise en concurrence des travailleurs entre eux. Nous, on se bat pour prendre
ce quil y a de meilleur dans une législation sociale nationale
de telle sorte que ça profite à tous».
Pierre VANEK