Programme d’armement 2006 présomptueux et insensé

Programme d’armement 2006 présomptueux et insensé

Le Groupe pour une Suisse sans Armée (GSsA) refuse catégoriquement le programme d’armement 2006 présenté ce 1er juin par le Conseil fédéral. Ce programme est insensé du point de vue de la politique de sécurité, douteux sur le plan de la politique financière, et exemplaire de l’économie de copinage en matière d’acquisition d’armement.

Les militaires ne se sont rien refusé dans l’élaboration de leur liste de desiderata pour des jouets guerriers: ils veulent s’octroyer des biens d’armement d’un montant de 1,5 milliards de francs – montant jamais atteint depuis 1997. Par rapport à l’année précédente, les dépenses d’armement augmentent de 50 %, et par rapport à 2004, elles triplent. En ces temps d’économies en matière de formation, de soins aux personnes âgées, de coopération au développement et de presque tous les autres domaines, les souhaits de la direction de l’armée sont d’une arrogance rare. (…)

Par le programme d’armement 2006, les entreprises d’armement sont une fois de plus subventionnées par des fonds publics. Grâce aux millions d’impôts, le fabricant d’avions Pilatus pourra entrer en bourse et procurer de gros bénéfices à quelques anciens actionnaires. De même, la firme RUAG, toujours en mains de l’Etat à 100%, recevra plus de la moitié des contrats d’armement, cela dans le but de la rendre apte à la privatisation et à l’entrée en bourse. Manifestement, les acquisitions prévues favoriseront des entreprises d’armement dûment sélectionnées. Le Conseil fédéral conduit une politique d’armement dans l’intérêt de l’industrie d’armement. Cela n’a rien à voir avec une politique de sécurité sérieuse. Le GSsA demande instamment au Parlement de ne pas accéder aux désirs d’armement des militaires. Au cas où le programme d’armement 2006 devait être accepté sans diminution drastique, l’exigence d’un «referendum sur l’armement» n’en deviendrait que plus actuelle.

La Boillat

A Gauche toute! demande, par une motion, l’expropriation: «Le Conseil fédéral est invité de toute urgence à exercer un droit de préemption sur les actions de Swissmetal jusqu’à concurrence de la valeur de l’usine de La Boillat.

Ce droit de préemption fédéral devra permettre:

  • l’acquisition immédiate des actions à un prix non spéculatif;
  • l’annulation de toutes les prérogatives légales et juridiques de Swissmetal sur la Boillat;
  • la création d’une société d’utilité publique et sociale sous la responsabilité conjointe de la Confédération et des cantons ou communes concernées.

Après des semaines de grèves, de licenciements, de décisions abruptes et de médiation, il est évident que l’avenir de La Boillat ne peut être assuré dans le giron de Swissmetal. La direction de Swissmetal s’est totalement discréditée aux yeux de ses employés, de ses clients, de l’ensemble du tissu économique et social d’une région. L’objectif financier de la direction de Swissmetal est la disparition totale de la Boillat.

Dès lors, la Confédération doit user de moyens extraordinaires pour protéger une région et son tissu économique».