Non au bradage des biens publics: deux référendums en cours
Non au bradage des biens publics: deux référendums en cours
Le Grand Conseil, à
majorité de droite, a voté, dans sa session des 16 et 17
novembre, des semi-privatisations appelées pudiquement
transferts dactifs de lAéroport
International de Genève et des Transports Publics Genevois (voir
larticle de Rémy Pagani dans le no 96 de
solidaritéS). Le PS et les Verts ne se sont pas opposés
à ces bradages, se contentant de quelques timides abstentions.
Pour contrer ce démantèlement des bien publics, «A
Gauche Toute!» a lancé deux référendums avec
un large soutien syndical, dont nous reproduisons les argumentaires
ci-dessous. (Réd.)
NON à un cadeau empoisonné et à une semi-privatisation des TPG!
Une nouvelle fois, la majorité de droite du Grand Conseil
sattaque aux Transports publics genevois en adoptant une loi qui
impose dimportantes charges financières, que ce service
public ne peut pas supporter. Cette opération va
«plomber» les comptes des TPG. Elle sinscrit dans le
cadre de la privatisation des TPG, voulue par les partis de droite, et
qui a déjà été refusée par le peuple
en 2005.
Les TPG sont spoliés et subissent une inégalité de traitement inacceptable.
La loi votée par la majorité de droite du Grand
Conseil (mais aussi par les Verts) oblige les TPG à acheter,
pour près de 70 millions, les bâtiments qui constituent
les deux dépôts de trams et de bus situés au Bachet
de Pesay et à la Jonction.
Jusquà présent, ces bâtiments,
financés par lEtat, ont été mis
gratuitement à disposition des TPG y compris les gros travaux
dentretien comme cest le cas pour tous les
bâtiments des services publics (Hôpitaux,
Université, écoles). Comme les TPG nont pas les
moyens de payer cette somme de 70 millions, lEtat oblige ce
service public à recourir à des emprunts onéreux
quil devra rembourser progressivement, tout en payant les
intérêts. Quant au 3ème dépôt qui doit
être construit en raison de lextension du réseau
tramway et du parc des véhicules, son coût,
denviron 100 millions, sera entièrement à la
charge des TPG.
NON à un «diktat» qui met en péril les finances des TPG.
Contrairement à lAéroport International de
Genève, qui génère dimportants
bénéfices, les TPG ont besoin de frs. 150 millions de
subventions par année, versés par lEtat, pour
couvrir leurs frais de fonctionnement. Or, la décision du Grand
Conseil de mettre à la charge des TPG les bâtiments
affectés aux dépôts, utilisés gratuitement
jusquà maintenant, va provoquer de grosses charges
financières pour les TPG, alors quaucune augmentation de
subventions de lEtat nest prévue pour y faire
face.
Vers une hausse des tarifs!
On sait que la majorité de droite ne veut pas augmenter
les subventions; les TPG devront donc soit réduire leurs
prestations ou les salaires du personnel, soit augmenter le tarif des
billets, soit emprunter de largent en offrant leurs trams, comme
garantie, selon le projet irresponsable du contrat de leasing
envisagé il y a 2 ans!
NON au hold up sur notre aéroport et à la privatisation de ce bien public!
Laéroport joue un rôle déterminant
pour notre canton, tout spécialement sur le plan
économique. Cest un bien public précieux, qui
génère dimportants bénéfices. Son
infrastructure (bâtiments, pistes, parkings, installations, voies
daccès) a été entièrement
financée par les contribuables.
Un cadeau de 1 milliard à lAéroport,
payé par les contribuables, alors que les caisses de
lEtat sont vides!
Sous le prétexte fallacieux dune réduction
de la dette de lEtat grâce au remboursement
immédiat dun montant de frs. 154 millions dû par
lAéroport International de Genève, montant qui
devait être remboursé sur 10 ans, le Grand Conseil a
adopté une loi bradant les biens de lEtat. Cest
ainsi que la totalité des bâtiments construits sur les
terrains propriété de lEtat dans la zone
aéroportuaire sont cédés gratuitement à
lAéroport International de Genève. Ces
bâtiments, les parkings, les halles, les pistes, les
installations techniques (etc.) réalisés depuis 1948 ont
coûté plus dun milliard à lEtat,
cest à dire aux contribuables. Des experts,
consultés par le Conseil dEtat, ont confirmé que
la valeur intrinsèque de ces biens immobiliers atteint 1
milliard, expertise qui na pas été rendue
publique! Quant à la valeur de remplacement de ces biens, elle
est estimée à deux milliards.
De plus, lEtat a également cédé
à lAéroport International de Genève la
jouissance des terrains immenses de laéroport, pour un
loyer ridicule de 4,7 millions par an, avec la possibilité de
construire à son profit des immeubles de bureaux entre
lautoroute et le tarmac de laéroport.
Une privatisation rampante de laéroport au profit des milieux économiques.
Ce cadeau consenti par lensemble des partis de droite et
les Verts est scandaleux, sachant que ces partis, majoritaires au Grand
Conseil, ont accordé en 1993 une autonomie quasi totale à
lAéroport International de Genève qui est
assimilable à une privatisation de ce bien public.
En effet, le Grand Conseil qui décidait des constructions
et des investissements et, par là, contrôlait la gestion
et les objectifs de laéroport na plus aucun
pouvoir de décision, ce pouvoir ayant été
transféré à un Conseil dadministration
formé dune quinzaine de personnes seulement, dont la
majorité sont liées à des intérêts
économiques.
Le peuple na plus rien à dire!
Ce transfert de pouvoirs a aussi pour effet que le peuple ne peut
plus se prononcer sur ces enjeux importants. En cédant à
lAéroport International de Genève la
totalité de linfrastructure aéroportuaire, ce bien
public est devenu complètement indépendant, en attendant
la mainmise complète des milieux économiques
privés sur laéroport, comme cela a
été le cas à Zurich avec des conséquences
désastreuses. Les partis de droite ont déjà
déposé un projet de loi portant sur la privatisation de
laéroport.