Débrayage du personnel de la Ville de Genève: une
Débrayage du personnel de la Ville de Genève: une
lutte qui concerne toute la fonction publique, et au-delà
Ce mardi 25 novembre, le personnel de
la ville de Genève a débrayé massivement à
15h.30, dans tous les services, pour appuyer ses revendications
légitimes, avant de se rassembler devant le Conseil municipal,
à la rue de lHôtel-de-Ville, à 16h.30. Une
nouvelle assemblée générale du mouvement est
convoquée le mecredi 3 décembre, à 19h., à
la Salle du Faubourg, pour décider de la suite de la
mobilisation.
Les raisons du débrayage du personnel de la Ville de
Genève ne sont pas difficiles à comprendre. Il en a
ras-le-bol des tergiversations du Conseil Administratif (CA).
Tout dabord, en avril 2008, après des années de
comptes excédentaires de la Ville, sous pression dune
mobilisation du personnel, le CA acceptait de compenser en partie le
non versement, depuis trois ans, des annuités extraordinaires et
de la contribution à lassurance maladie. Pourtant, le
crédit nécessaire à ce rattrapage partiel
na toujours pas été soumis au vote du Conseil
Municipal
Par ailleurs, le budget de lannée prochaine, qui
na fait lobjet daucune négociation,
prévoit la reconduction, une quatrième année
consécutive, du blocage des mécanismes salariaux:
versement partiel des annuités extraordinaires ce qui a
de sérieuses conséquences sur les salarié-e-s en
fin de carrière et se répercute sur les retraites
et participation réduite aux primes de lassurance maladie.
Enfin, le nouveau projet de statut du personnel annoncé par le
CA contient un véritable catalogue de régressions
sociales.
Dabord sur le plan matériel:
1La
nouvelle grille salariale prévoit le blocage des annuités
dans la période dessai et leur échelonnement sur
27 ans au lieu de 23, ainsi quune baisse significative des
traitements: de 250 francs par mois pour les plus petits salaires
à près de 1000 francs pour les salaires les plus
élevés (économies: 13,3 millions). Le
mécanisme dindexation annuelle des salaires nest
pas automatique.
2Les primes dancienneté et pour lassurance maladie sont supprimées (économies: 6,8 millions).
3Le
temps de travail est augmenté: suppression du jour et demi de
congé prévu jusquici dans le cadre de la mise en
place de la semaine de 39 h. (économies: 4 millions). Baisse du
taux de compensation des heures supplémentaires et suppression
de la semaine de vacance supplémentaire après 57 ans (non
chiffré).
Ensuite sur le plan des droits:
1Une
série de dispositions sont exclues du statut et inscrites dans
des réglements qui ne font pas lobjet de
négociations.
2La
hiérarchie reçoit la compétence de refuser une
annuité à un employé-e pour le sanctionner
(salaire au «dé-mérite»). Les licenciements
sont facilités: le «motif grave» est remplacé
par le «motif objectivement fondé» et
lenquête administrative obligatoire est remise en cause.
3La
discrimination des temps partiels est maintenue et de nouvelles
dérogations sont prévues pour les contrats à
durée déterminée en matière de salaires et
protection sociale. Ces deux aspects touchent principalement les femmes.
Et pour couronner le tout, le CA entendait
«négocier» lensemble de son projet au pas de
charge, en une seule semaine non stop, alors que le nouveau statut doit
rentrer en vigueur au début de lannée 2010. Il a
depuis mis dxe leau dans son vin, mais la volonté de coup
de force saute aux yeux!
Face à un Conseil Administratif qui joue les patrons de choc, la
mobilisation des salarié-e-s de la Ville est un exemple pour
toute la fonction publique et au-delà
Nous appelons nos
lecteurs-trices à se solidariser avec eux.