Travailleuses et travailleurs de toute l’Europe, unissons-nous !

Travailleuses et travailleurs de toute l’Europe, unissons-nous !



Nous publions ici des extraits de la
Déclaration de la gauche anticapitaliste européenne,
réunies en conférence les 16 et 17 octobre dernier
à Paris, à laquelle une délégation de
solidaritéS a pris part. Vous la trouverez en
intégralité sur notre site internet (www.solidarites.ch).

L’Europe capitaliste, l’Europe de la BCE, des
traités de Maastricht et de Lisbonne, de « la
concurrence libre et non faussée », instrument de
l’offensive des multinationales et de leurs Etats contre les
travailleurs·euses et les peuples, est en crise. Après
avoir ouvert largement les fonds publics pour sauver le système
financier et les banques suite à la crise des subprime de
2007–2008 et, ainsi, accentué les déficits
budgétaires, tous les gouvernements d’Europe, après
avoir dicté leurs volontés à la Grèce,
invoquent ces déficits pour imposer à la population
rigueur et austérité […]. La cause de ces
déficits est connue, évidente, c’est la politique
de subvention des Etats en faveur du patronat et des riches !
[…]

    Pour tenter de détourner la colère des
classes populaires, les gouvernements flattent les
préjugés xénophobes et racistes avec des lois qui
refusent de reconnaître les immigré·e·s
comme des citoyen·ne·s et cherchent à diviser les
travailleurs·euses. Ils font ainsi le lit d’un nouveau
populisme d’extrême droite qui partout progresse.

    Une fois de plus, les femmes font largement les
frais de cette crise, dont les effets viennent se greffer sur des
profondes inégalités de genre. A la
précarité généralisée du travail
féminin, aux plus bas salaires et aux discriminations,
s’ajoutent maintenant la menace du chômage et une pression
accrue en faveur d’un « retour au
foyer ». […]

    Déjà, les politiques
d’austérité engagées à travers toute
l’Europe ont provoqué une large résistance. Le
moment le plus fort a eu lieu en Grèce – en
particulier avec la grève quasi insurrectionnelle du 5 mai
– mais les derniers mois ont vu des protestations de masses, en
France, dans l’Etat espagnol et dans d’autres pays,
d’autres sont à venir. […] C’est la
même politique qui nous frappe, c’est ensemble qu’il
nous faut la combattre, c’est ensemble qu’il nous faut nous
coordonner au niveau de l’Europe pour populariser les mesures
d’urgence sociale, démocratique, écologique
indispensables pour que nous ne fassions pas les frais de leur crise.

Refuser de payer les frais de leur crise

Pour en finir avec le fléau du chômage et de la
précarité, il faut répartir le travail entre
toutes et tous pour garantir à chacun·e un emploi et un
salaire, imposer l’embauche massive dans les services publics.
Contre la pauvreté et les inégalités, revaloriser
l’ensemble des salaires, garantir le droit à une retraite
digne. Le droit au logement, à la santé, à
l’éducation passe par l’arrêt du sabotage des
services publics et leur renforcement, sous le contrôle de la
population. […]

    Pendant que les Etats imposent cyniquement des
sacrifices à la population, ils engloutissent des milliards dans
les dépenses d’armement et la guerre en Afghanistan dans
le seul but de défendre leurs intérêts
impérialistes. […]
    La crise met aussi en lumière le
caractère prédateur du système de profit, à
coup d’exploitation sans frein des ressources naturelles,
d’anéantissement de l’agriculture paysanne, de
destruction des écosystèmes et du réchauffement de
la planète. Comme jamais dans le passé, justice et
autogestion, projets émancipateurs et horizon socialiste
deviennent consubstantiels du combat écologiste.

    Pour satisfaire ces exigences populaires
fondamentales, il faut annuler la dette publique illégitime,
c’est-à-dire en finir avec la soumission volontaire des
gouvernements aux banques et aux fonds de placement financier.
[…]

Conquérir la démocratie, le droit et les moyens de décider et contrôler

Cette rupture avec le capitalisme nécessite une mobilisation
croissante et soutenue de millions de personnes, qui
élève la conscience de la puissance du mouvement ouvrier
et ouvre la conquête d’une démocratie permettant aux
travailleurs·euses et à la population de
développer tout ce qui leur permet d’intervenir
directement dans la gestion de la société, dans les
entreprises, les services publics, les collectivités publiques.
[…]

    Ce bouleversement signifie une rupture avec des
institutions vouées à la défense des classes
privilégiées, la mise en place à travers les
mobilisations sociales et politiques qui naîtront de
l’approfondissement de la crise, d’un gouvernement issu de
ces mobilisations, placé sous leur contrôle, capable
d’imposer le respect des droits du monde du travail. Pour
faciliter cela, il faut défendre la participation politique des
travailleurs·euses et l’exigence d’unité dans
les luttes des forces qui se réclament ouvrières et de
gauche contre la droite et les programmes néolibéraux.

Rompre avec l’Europe des financiers, construire l’Europe des travailleurs·euses et des peuples

[…] Il s’agit dès aujourd’hui de
préparer l’avenir. Les richesses et les moyens de les
produire existent. Le chômage, la précarité, la
misère et le cortège de souffrances et de violences
sociales qui en résultent ne sont que la conséquence
d’une organisation sociale injuste, un système
d’exploitation qui se perpétue sur la base de la
propriété privée capitaliste, dont la crise met au
grand jour l’absurdité. L’avenir appartient au
socialisme, à l’appropriation sociale de tous les grands
moyens de production, dont le fonctionnement est d’ores et
déjà basé sur la coopération de milliards
de femmes et d’hommes à l’échelle
internationale. 

ORGANISATIONS SIGNATAIRES
Izquierda anticapitalista (Etat espagnol), Gauche anticapitaliste
(Suisse), LCR-SAP (Belgique), POR (Etat espagnol), Bloco de Esquerda
(Portugal), SEK (Grèce), ISL (Allemagne), En Lucha (Etat
espagnol), DSIP (Turquie), Socialist Workers Party (Grande-Bretagne),
Red-Green Alliance (Danemark) Internationale Socialisten (Pays-Bas),
People before profit (Irlande), SWP (Irlande), Okde spartakos
(Grèce), Polska Partia Pracy (Pologne), Sinistra critica
(Italie), Mouvement pour le socialisme (Suisse), solidaritéS
(Suisse), The Red Party (Norvège), Parti socialiste
(Suède), NPA (France)…