Salaire minimum: à un poil de la victoire

Salaire minimum: à un poil de la victoire



Il s’en est fallu de peu, 3326
voix, pour que l’initiative lancée par la gauche de la
gauche et des syndicats l’emporte. Cela malgré
l’opposition du Grand Conseil, du Conseil d’Etat,
de la droite et du patronat.

Les 48,9 % de citoyens et de citoyennes qui ont soutenu
l’initiative, pour laquelle solidaritéS s’est battue
sans compter, ont ainsi apporté un cruel démenti aux
pronostiqueurs du dimanche, qui nous prédisaient une
défaite d’une ampleur telle qu’elle encouragerait
les baisses de salaire.

    Les résultats les plus positifs – mis
à part le cas de Vaugondry et de son unanimité
exceptionnelle : 7 votes sur 7 pour le salaire minimum !
– sont le fait des districts urbains et/ou réputés
à gauche. L’initiative est repoussée dans le
district d’Aigle (47,2 % de oui), malgré un
résultat positif à Bex (53,78 %) et Leysin
(54,07 %); elle est aussi rejetée dans La Broye-Vully
(44,57 % de oui), malgré un bon résultat à
Avenches (52,44 %). Dans le Gros de Vaud, le score est aussi
négatif (44,04 % de oui). Le Jura-Nord vaudois se
prononce pour l’initiative (50,59 %), avec des bons scores
à la Vallée de Joux (55,8 % au Chenit,
57,5 % au Lieu), à Sainte-Croix (54,6 %) et
à Yverdon (57,05 %); Romainmôtier (61,43 %)
confirme son statut de petit village de gauche, talonné par
Vuitebœuf (61,17 %). Le district de Lausanne apporte
l’appui le plus massif (57,97 %), le chef-lieu
dépassant les 60 %. Lavaux-Oron rejette la proposition
à 43,62 %, malgré le oui de Palézieux
(62,16 %). Dans le district de Morges, le résultat est
malheureusement négatif, même la ville ayant
refusé, il est vrai de peu (49,25 %). Bien que Nyon
(52,71 %) et Saint-Cergue (51,98 %) aient accepté
le texte, le district de Nyon le repousse (44,42 % de oui).
L’Ouest lausannois dit oui à 52,79 %, grâce
à ses communes ouvrières (Renens : 58,68 de oui;
Chavanne-­près-­Renens : 60,78 %; Prilly,
55,44 %). Enfin, sur la Riveria et au Pays-d’Enhaut, le
résultat est, de peu, négatif (49,59 % de oui),
Vevey (57,91 %) et Corsier-­sur-­Vevey (54,52 %)
n’arrivant juste pas à faire contrepoid
s.
    Première bataille sur le salaire minimum,
cette votation a failli créer la surprise. Cela doit servir
d’encouragement et de rampe de lancement pour les
échéances suivantes : la votation genevoise et la
récolte, puis la campagne, pour l’initiative
fédérale. Car, s’il en était encore besoin,
le vote du 15 mai a montré la nécessité et la
légitimité du salaire minimum.

Daniel Süri