Conseil d'État neuchâtelois

Conseil d'État neuchâtelois : À la recherche d'un homme ou d'une femme providentiel-le

La crise est sensible dans la campagne électorale. La multiplication des affaires a décrédibilisé un Conseil d’Etat décrié de toutes parts. La décision de reporter de 15 jours l’élection du Conseil d’Etat et de maintenir sous scellé les bulletins de vote au Grand Conseil n’a fait qu’ajouter à la confusion.

Dans la rue, on nous demande quelle est la personnalité qui pourrait remettre de l’ordre dans ce canton et dans le gouvernement. Les médias emboîtent le pas et renforcent cette idée qu’il suffirait de retrouver les « grandes » personnalités d’autrefois pour rétablir la sérénité et réconcilier les autorités avec leur canton…

 

La période a changé

Vœu pieux, désarroi et refus de voir la réalité en face. Les « personnalités » sont le produit d’une société, d’une époque, et l’air du temps est aujourd’hui à l’enrichissement individuel aux dépens du bien-être général. Le Conseil d’Etat se voile la face en répétant urbi et orbi que le canton est sur la bonne voie, mais le problème est moins l’incompétence des personnes qui le composent que la politique néolibérale qui est pratiquée par les autorités politiques et présentée aussi par les médias comme la seule possible. En refusant de s’opposer à une loi qui exige un accord de 2/3 du parlement pour chaque dépense ou recette dépassant 5 millions, le Conseil d’Etat, avec ou sans majorité à gauche, est de fait amené à défendre les intérêts des privilégiés qu’il côtoie quotidiennement, et une fois les privilégiés servis, il ne reste plus d’argent pour le service public.

 

Les inégalités n’ont rien de naturel et ne tombent pas du ciel

La crise sociale, économique, écologique n’épargne pas la Suisse, même si pour l’instant elle n’atteint pas la profondeur de ce que connaissent les pays du Sud de l’Europe, l’effet de paradis fiscal jouant le rôle de coussin amortisseur. Si les fortunés et les actionnaires des grands groupes installés dans le canton ont pour le moment de quoi se réjouir – à court terme, eux sont sur la bonne voie – il n’en va, à l’évidence, pas de même pour celles et ceux qui sont victimes de cette politique. C’est bien pourquoi le Conseil d’Etat n’est pas crédible.

 

L’alternative n’est pas toute faite, à portée de main : elle est à construire

Le canton n’a pas besoin d’un homme (ou d’une femme) providentiel, mais de mobilisations sociales populaires. Le changement viendra de la capacité de mobilisation du monde du travail au sens large, des femmes et des hommes – salariés ou non – prêts à s’engager pour une autre organisation sociale. Contribuer à mettre dans l’air du temps la lutte pour la solidarité et la justice sociale, c’est le sens de notre campagne électorale.

 

Henri Vuilliomenet