Budget et salaires

Budget et salaires

Le 4 décembre 2006, par 30 voix contre 4 (du groupe Pop Verts
Sol), le Conseil général (législatif) de la ville
de Neuchâtel a accepté le budget 2007,
bénéficiaire grâce à une rentrée
exceptionnelle.
Socialement, le bilan est cependant inacceptable: en 2007, le personnel
(qui subit depuis 2003 un délai de carence de 6 mois et
participe à l’assainissement de la caisse de pension)
verra son salaire amputé de 1 %. Cette mesure a
été adoptée par 20 voix (PS,
libéraux-radicaux) contre 16 (7 POP Verts SOL, 4 PS… et 5
UDC). Et cette ponction sera remboursée en 2008, si une
réserve de 4 millions est constituée.

Cette situation résulte de l’acceptation sans combat
(2003) d’une initiative fiscale de la droite (contre l’avis
de POP Verts SOL) et du succès d’un
référendum fiscal en avril 2006.

Jadis, les ponctions salariales étaient
«justifiées» par des déficits. La ville de
Neuchâtel innove mal: elle en fait un élément
structurel de l’équilibre budgétaire.

Deuxième épisode

Après l’adoption du budget 2007, un postulat signé
par les groupes du Conseil général demande une
étude sur la grille salariale, les augmentations
réglementaires et la compensation du renchérissement pour
le personnel communal.

Ce postulat (débattu le 15 janvier 2007) suit
l’acceptation d’une retenue de 1% sur les salaires –
combattue vainement par les élu-e-s de solidaritéS, du
POP et des Verts (Pop Verts Sol). L’exercice débute dans
un climat tendu, les attentes des protagonistes étant
diamétralement opposées. La droite veut mettre fin aux
«privilèges» des fonctionnaires, aligner la grille
salariale sur les pratiques du secteur privé, pour serrer
davantage la ceinture des salarié-e-s. Dans sa logique
gestionnaire, le PS pousse à des décisions rapides
– la directrice des finances communales (PS) jouant sa
réélection sur ce dossier…

Les élu-e-s du groupe Pop Verts Sol ont fait deux propositions:

  • réduire l’écart entre les deux extrémités de l’échelle salariale;
  • calculer le renchérissement en unités monétaires (et non plus en %).

Ils ont rappelé que l’actuelle grille salariale,
parée en octobre 2001 de toutes les vertus, avait
été négociée avec les associations du
personnel. Elle repose sur une étude comparative avec
d’autres collectivités publiques et 14 entreprises
neuchâteloises.

Aujourd’hui, nous craignons que la refonte proposée se
fasse sur le dos des employé-e-s (fortement mis à
contribution en 2006 et en 2007). Nous avons donc rappelé les
réflexions qui présidèrent à la
réforme de 2001 et qui ne sauraient être oubliées
aujourd’hui: «Un système de
rémunération est acceptable, lorsqu’il respecte des
critères tels que l’équité, le respect des
situations individuelles, la clarté et la rigueur de sa
construction».

Une nouvelle grille ne serait acceptable que si elle garantissait un
système salarial cohérent, mais surtout équitable
et transparent: solidaritéS sera particulièrement
attentif à l’évolution de ce dossier.

Pascal Helle et Hans-Peter Renk