FSM de Nairobi: Le défi africain!
FSM de Nairobi: Le défi africain!
Au moment où se déroule le 7e Forum social mondial de
Nairobi au Kenya (du 20 au 25 janvier), tous les yeux sont
braqués vers lAfrique. Si le FSM polycentrique de Bamako
avait déjà permis la convergence des mouvements sociaux
régionaux, cette fois, cest toute lAfrique qui
porte le défi de sensibiliser et de mobiliser les forces
anticapitalistes. Lenjeu est important, puisquil
sagit de renforcer lenracinement du processus du FSM en
Afrique, mais aussi de renforcer la visibilité des actions des
mouvements sociaux et acteurs africains. Dans sa phase actuelle, le FSM
constitue donc bien plus quun simple sommet de protestation face
au forum économique de Davos mais bien un espace de construction
dalternatives à la globalisation
néolibérale.
Limportance des FSM au sein du mouvement altermondialiste.
A lheure actuelle, il y a plus de 10 000 participants
extérieurs inscrits au FSM venant de toute la planète.
Plus de 1000 activités sont organisées dans le cadre du
programme autogéré sur des sujets aussi divers que le
changement des institutions internationales, lannulation de la
dette, les migrations et le développement, la
souveraineté alimentaire, les femmes, la privatisation des
services publics, les droits humains, la lutte contre les guerres…
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Au delà de ces quatre jours déchange et de
débats, le FSM se veut un lieu de rencontres et de convergences
afin notamment détablir des pistes de travail et des
actions concrètes pour les années futures. Les
différents réseaux internationaux en profitent pour
concrétiser des agendas communs de mobilisation.
Ce forum sinscrit dans la création de liens de
solidarités avec lAfrique et des autres parties du monde
pour lutter plus efficacement contre le système
néolibéral. Il sagit notamment dapporter
les expériences de certains pays dAmérique du Sud
comme le Venezuela, la Bolivie ou lEquateur, den tirer
les leçons et dimpulser un vent de changement à
travers le monde.
Les défis du Forum
Quelques questions et inquiétudes concernant le 7e FSM
persistent au sujet de la participation de la population locale et
africaine en général.
Quelle sera lampleur de leur présence? Est-ce que les
populations de Kibera, le bidonville le plus important dAfrique,
preuve vivante de léchec des politiques
néolibérales, participeront à ce forum?
Différents obstacles dordre financier (droit
dentrée élevé) ou logistique (traduction)
ne vont-ils pas rendre leur accès difficile?
Par ailleurs, il ne faut pas négliger linfluence que
peuvent avoir les grosses ONG relativement aux mouvements de base,
ainsi que la faible insertion des mouvements sociaux locaux dans le
processus de préparation du FSM, tous éléments qui
vont sans doute constituer des obstacles à la mobilisation.
Enfin, il faut prendre en compte la situation de guerre et de conflit
dans les pays voisins du Kenya.
L avenir du FSM dans le processus altermondialiste
Ce 7e FSM constitue un tournant dans le processus altermondialiste. En
effet, il représente le dernier forum annuel
«traditionnel». Il ny aura pas de 8e FSM en 2008. En
lieu et place, une action globale et mondiale sera
réalisée, dont la forme exacte doit encore être
définie. Cette action durera-t-elle plusieurs jours? Y aura-t-il
des thèmes prioritaires? Le quatrième jour du 7e FSM (24
janvier 2007) sera une journée de convergences et de
propositions concrètes. Espérons que les revendications
des mouvements sociaux seront entendues. Le Conseil international, qui
se réunira les 26 et 27 janvier, après la clôture
du FSM, devrait alors faire la synthèse des propositions et
dégager une position à ce propos.
Lenjeu pour les mouvements sociaux africains et le mouvement
altermondialiste dans son ensemble est de répondre à ces
grands défis afin que le slogan «un autre monde est
possible» devienne réalité. Le 7e FSM de Nairobi
sera ainsi une étape dans la construction dune
véritable alternative aux inégalités sociales
crées par le système actuel.