Forum socialiste de solidaritéS/SoAL au Locle: Succès de participation et avancée du débat

Forum socialiste de solidaritéS/SoAL au Locle: Succès de participation et avancée du débat

Les 3-4 février, les
mouvements solidaritéS de Genève, Neuchâtel et
Vaud, ainsi que le SoAL de Bâle, avaient organisé une
assemblée de formation et de débat au Locle sur le
thème «Problèmes de construction de la gauche
anticapitaliste en Europe». Nous avons été une
soixantaine à suivre une série de présentations et
de débats sur l’Italie (avec le sénateur du Parti
de la refondation communiste, courant Sinistra Critica, Franco
Turigliatto), l’Allemagne (avecManuel Kellner, de l’ISL et
de la WASG), la France (avec Roseline Vachetta,
ex-députée européenne de la LCR) et la Suisse. Le
but de ce week-end de discussion était de
réfléchir ensemble aux tensions que suscite
aujourd’hui la construction de fronts politiques
antilibéraux, dans la mesure où une partie de leurs
composantes sont attirées par de nouvelles formes de
collaboration parlementaire et gouvernementale avec le centre gauche,
nécessairement dominées par les partis
sociaux-libéraux. C’est le cas actuellement en Italie,
entre la majorité du PRC et Prodi, ou dans certains Länder
allemands, entre le PDS et le SPD, qui mènent de concert une
politique aux accents libéraux. Cela nous concerne aussi
très directement en Suisse. Franco Turigliatto a insisté
d’abord sur la nécessité stratégique de
maintenir, dans tous les cas, une force organisée dont la raison
d’être soit de favoriser l’émergence
d’un sujet social et politique anticapitaliste, aujourd’hui
encore au sein du PRC, mais aussi au-dehors. Comment les militant-e-s
du Parti vont-ils réagir au brutal tournant à droite de
la majorité de leur direction? Cela dépendra en partie de
la capacité des différents courants minoritaires de
dialoguer entre eux, de faire entendre leur voix, et de proposer
d’autres options politiques à de larges secteurs du Parti
et de la société. Un défi extrêmement
difficile! En Allemagne, l’émergence de la WASG, à
partir de secteurs syndicaux et de militant-e-s de gauche, et son
rapprochement du PDS (ancien Parti communiste d’Allemagne de
l’Est), pour former une liste commune aux dernières
élections nationales, a fait émerger l’idée
d’un Linkspartei unifié, qui n’existe pourtant pas
encore, sauf au parlement. En l’absence de luttes sociales, la
tendance de cette force en construction, notamment à Berlin,
à se subordonner aux politiques sociales-libérales du SPD
est extrêmement dangereuse. Il faut donc tenter de participer
à ce processus pour tenter de l’infléchir, sans
perdre de vue la nécessité de défendre
l’autonomie politique des secteurs anticapitalistes. Enfin, la
gauche antilibérale française, qui avait convergé
pour défendre le NON à la Constitution européenne
et combattre le CPE, se retrouve plus divisée que jamais pour
les présidentielles. Derrière les problèmes de
casting apparemment insolubles, se cachent des divergences politiques
sérieuses sur le lendemain du 22 avril. Le PCF peut
difficilement rompre politiquement avec le PS, tandis que ses milliers
d’élu-e-s dépendent d’accords de
désistement avec lui et les Verts. Lutte Ouvrière reste
calée sur une politique d’auto-affirmation solitaire. Et
on sait que la majorité de la LCR ne croit pas à une
alliance réduite avec José Bové, qu’elle
juge trop confuse, notamment par rapport au PS… Ce débat
doit trouver un prolongement en Suisse, notamment par rapport aux
enjeux de la construction de la coalition «A Gauche Toute!»
au niveau national, et à l’articulation de celle-ci avec
le renforcement de solidaritéS en tant que courant
anticapitaliste et anti-impérialiste.

Jean Batou

Australie: une gauche mobilisatrice à gauche du Labour

Barry et Annolies, deux militant-e-s
de l’Alliance Socialiste australienne, tendance DSP (Democratic
Socialist Perspective) étaient de passage en Suisse. Nous en
avons profité pour tisser des liens et discuter de la situation
australienne.

Qu’est-ce que l’Alliance Socialiste?

En 2001, après le grand mouvement contre le Forum économique mondial,
huit groupes de la vraie gauche, certains très petits, d’autres plus importants,
ont uni leurs forces pour créer une nouvelle organisation qui occupe l’espace à
la gauche du Labor (parti travailliste, social-libéral, au gouvernement de 1981 à
1994 et qui dirige toutes les régions) et des Verts. Des anciens partis qui ont
formé l’alliance, un seul, le DSP, s’y est engagé suffisamment pour devenir une
tendance dans l’organisation(le DSP – Democratic Socialist Perspective- qui
publie un hebdomadaire, Green Left Weekly), mais la dynamique du regroupement
a fait que des centaines de personnes ont rejoint l’Alliance sans être
membres d’une tendance et elles représentent maintenant la majorité de l’organisation.
L’Alliance Socialiste rassemble 1200militant-e-s dont 300 sont de la
tendance DSP. Il y a également une organisation de jeunesse, Résistance.
Quelles sont vos principales campagnes? Le gouvernement conservateur a promulgué
une série de lois anti-ouvrières (WorkChoices) contre lesquelles la confédération
des syndicats et le Labor ont réagi très mollement. L’intervention de l’Alliance
Socialiste les a forcés à organiser de grandes manifestations; la campagne se
poursuit pour le retrait de toutes ces lois.

Les 3-4 février, les mouvements
solidaritéS de Genève, Neuchâtel et Vaud, ainsi que le SoAL de Bâle,
avaient organisé une assemblée de formation et de débat au Locle sur le
thème «Problèmes de construction de la gauche anticapitaliste en
Europe». Nous avons été une soixantaine à suivre une série de
présentations et de débats sur l’Italie (avec le sénateur du Parti de
la refondation communiste, courant Sinistra Critica, Franco
Turigliatto), l’Allemagne (avecManuel Kellner, de l’ISL et de la WASG),
la France (avec Roseline Vachetta, ex-députée européenne de la LCR) et
la Suisse. Le but de ce week-end de discussion était de réfléchir
ensemble aux tensions que suscite aujourd’hui la construction de fronts
politiques antilibéraux, dans la mesure où une partie de leurs
composantes sont attirées par de nouvelles formes de collaboration
parlementaire et gouvernementale avec le centre gauche, nécessairement
dominées par les partis sociaux-libéraux. C’est le cas actuellement en
Italie, entre la majorité du PRC et Prodi, ou dans certains Länder
allemands, entre le PDS et le SPD, qui mènent de concert une politique
aux accents libéraux. Cela nous concerne aussi très directement en
Suisse. Franco Turigliatto a insisté d’abord sur la nécessité
stratégique de maintenir, dans tous les cas, une force organisée dont
la raison d’être soit de favoriser l’émergence d’un sujet social et
politique anticapitaliste, aujourd’hui encore au sein du PRC, mais
aussi au-dehors. Comment les militant-e-s du Parti vont-ils réagir au
brutal tournant à droite de la majorité de leur direction? Cela
dépendra en partie de la capacité des différents courants minoritaires
de dialoguer entre eux, de faire entendre leur voix, et de proposer
d’autres options politiques à de larges secteurs du Parti et de la
société. Un défi extrêmement difficile! En Allemagne, l’émergence de la
WASG, à partir de secteurs syndicaux et de militant-e-s de gauche, et
son rapprochement du PDS (ancien Parti communiste d’Allemagne de
l’Est), pour former une liste commune aux dernières élections
nationales, a fait émerger l’idée d’un Linkspartei unifié, qui n’existe
pourtant pas encore, sauf au parlement. En l’absence de luttes
sociales, la tendance de cette force en construction, notamment à
Berlin, à se subordonner aux politiques sociales-libérales du SPD est
extrêmement dangereuse. Il faut donc tenter de participer à ce
processus pour tenter de l’infléchir, sans perdre de vue la nécessité
de défendre l’autonomie politique des secteurs anticapitalistes. Enfin,
la gauche antilibérale française, qui avait convergé pour défendre le
NON à la Constitution européenne et combattre le CPE, se retrouve plus
divisée que jamais pour les présidentielles. Derrière les problèmes de
casting apparemment insolubles, se cachent des divergences politiques
sérieuses sur le lendemain du 22 avril. Le PCF peut difficilement
rompre politiquement avec le PS, tandis que ses milliers d’élu-e-s
dépendent d’accords de désistement avec lui et les Verts. Lutte
Ouvrière reste calée sur une politique d’auto-affirmation solitaire. Et
on sait que la majorité de la LCR ne croit pas à une alliance réduite
avec José Bové, qu’elle juge trop confuse, notamment par rapport au PS…
Ce débat doit trouver un prolongement en Suisse, notamment par rapport
aux enjeux de la construction de la coalition «A Gauche Toute!» au
niveau national, et à l’articulation de celle-ci avec le renforcement
de solidaritéS en tant que courant anticapitaliste et anti-impérialiste.

Jean Batou

Australie: une gauche mobilisatrice à gauche du Labour

Barry
et Annolies, deux militant-e-s de l’Alliance Socialiste australienne,
tendance DSP (Democratic Socialist Perspective) étaient de passage en
Suisse. Nous en avons profité pour tisser des liens et discuter de la
situation australienne.

Qu’est-ce que l’Alliance Socialiste?

En 2001, après le grand mouvement contre le Forum
économique mondial, huit groupes de la vraie gauche, certains
très petits, d’autres plus importants, ont uni leurs
forces pour créer une nouvelle organisation qui occupe
l’espace à la gauche du Labor (parti travailliste,
social-libéral, au gouvernement de 1981 à 1994 et qui
dirige toutes les régions) et des Verts. Des anciens partis qui
ont
formé l’alliance, un seul, le DSP, s’y est
engagé suffisamment pour devenir une tendance dans
l’organisation(le DSP – Democratic Socialist Perspective-
qui publie un hebdomadaire, Green Left Weekly), mais la dynamique du
regroupement a fait que des centaines de personnes ont rejoint
l’Alliance sans être membres d’une tendance et elles
représentent maintenant la majorité de
l’organisation. L’Alliance Socialiste rassemble
1200militant-e-s dont 300 sont de la tendance DSP. Il y a
également une organisation de jeunesse, Résistance.

Quelles sont vos principales campagnes?

Le gouvernement conservateur a promulgué une série de
lois anti-ouvrières (WorkChoices) contre lesquelles la
confédération des syndicats et le Labor ont réagi
très mollement. L’intervention de l’Alliance
Socialiste les a forcés à organiser de grandes
manifestations; la campagne se poursuit pour le retrait de toutes ces
lois. Nous oeuvrons également à renforcer
l’organisation des populations indigènes fortement
discriminées; nous intervenons contre l’exploitation de
l’uranium et la construction de centrales nucléaires; pour
la solidarité avec le Venezuela de Chavez. Nous attachons une
importance très grande à tisser des liens dans le
Pacifique et l’Asie du Sud pour développer la gauche dans
cette région. Cette année, il y aura un grand forumen
solidarité avec l’Asie, le Pacifique
et l’Amérique latine.

D’où vient le DSP?

A l’origine, c’est une organisation trotskiste qui
s’est développée après 68. A la
lumière des expériences des mouvements
révolutionnaires, notamment en Amérique latine, le DSP
s’est éloigné de ses conceptions originelles et a
considéré que la stratégie de la révolution
permanente était erronée. L’organisation
s’est alors tournée vers l’établissement de
liens avec des organisations révolutionnaires dans la zone de
l’Asie et du Pacifique, notamment en Indonésie.
Aujourd’hui, le DSP est pleinement
investi dans la construction de l’Alliance Socialiste.

Sites internet: www.socialist-alliance.org;
www.greenleft.org.au