Non à lextension monstrueuse de Balexert
Non à lextension monstrueuse de Balexert
droite du Grand Conseil genevois approuvait un projet de loi
déposé par le Conseil dEtat, à
majorité roseverte, décrétant loctroi au
mégacentre commercial de Balexert S.A. dune concession
sur le domaine public. Celle-ci lui permettrait détendre
un pseudopode abominable au-dessus de la route de Meyrin. Ce projet est
monstrueux à plusieurs titres. Un référendum vient
dêtre lancé.
Cest sur une longueur de 130 mètres que la route de
Meyrin serait recouverte, pour y installer 7500 m2 de nouvelles
surfaces commerciales, sur deux étages, culminant à 18
mètres de hauteur. Le privilège dinstaller cette
grosse verrue est octroyé à Balexert pour le loyer
dérisoire de 11 700 francs par mois. Le seul
intérêt public mis en avant pour justifier
lopération est le fait que la construction
créerait une «passerelle » pour les
piéton-ne-s leur permettant le franchissement de la route de
Meyrin à la hauteur de larrêt du nouveau tram
Cornavin-Meyrin; ceci alors quune simple traversée en
surface bien aménagée, avec des feux, ferait
évidemment laffaire. En revanche, les raisons de
sopposer à ce projet sont multiples:
Sur le plan urbanistique, le bloc massif posé sur la route de
Meyrin et le tunnel de 130 mètres en dessous représentent
non seulement un enlaidissement de cette voie, par un
aménagement de type comparable à la Halle 6 de Palexpo,
mais il soppose à la réhabilitation de cette
artère, desservie par le tram, pour en faire un «boulevard
urbain», vivable pour les nombreux habitant-e-s des environs,
plutôt quune semi-autoroute.
- Laugmentation de la fréquentation du centre
commercial, lié à lextension représente
potentiellement 1650 mouvements de véhicules de plus par jour,
alors que les normes de protection contre le bruit et contre la
pollution de lair (OPB et OPair) sont déjà
régulièrement dépassées dans le secteur. - Les mégacentres commerciaux sont des gouffres à
énergie dont lextension va à lencontre des
objectifs écologiques et antinucléaires de la politique
cantonale. La seule augmentation prévue de la consommation
énergétique du Centre commercial correspond à la
consommation dénergie de 10 ou 15000 habitant-e-s! - La concentration du commerce, dans le type de centres dont
Balexert est un archétype, tue le tissu de petits et moyens
commerces, dans le quartier et au centre ville, sans bien entendu
créer de pouvoir dachat supplémentaire.
Cinémas, magasins de quartier, voire «petits»
centres commerciaux, comme celui voisin des Avanchets, sont mis en
péril. La qualité de la vie diminue et chacun des
emplois, de qualité discutable, prétendument
«créés» par le mastodonte, se traduira par la
suppression de plusieurs emplois ailleurs… - Cette opération confisque et «privatise» un
espace public qui est bradé pour un loyer annuel correspondant
au prix dans une zone de logement subventionné, les conditions
de circulation pour les piétons et les deux-roues sont
péjorées et du point de vue même des client-e-s, le
gigantisme du centre napportera aucun avantage, au contraire… - En outre, on crée avec cette opération un
précédent fâcheux qui pourrait se reproduire
ailleurs, alors quil ne sagit que dune
opération opportuniste de Balexert S.A. qui possède
déjà des terrains propres qui lui permettraient une
extension «normale», dont elle risque dailleurs de
ne pas se priver à lavenir.
Signez le référendum
Ainsi, ce projet doit être combattu. Il naaucun
intérêt social et écologique et il
estparticulièrement choquant que ce soit unConseil dEtat,
à majorité censément rose et verte, qui ait fait
du zèle en concluantce deal avec Balexert S.A. et en
déposant, en urgence, le projet de loi en question.Il est
dautant plus choquant quil lait
fait,volontairement, en dérogeant au
processusdémocratique habituel.
En effet, cette opération si elle devait se faire, signifie une
modification du PLQ (plan localisé de quartier) qui doit
être préavisée par les autorités locales,
sous forme dun vote, de refus ou dapprobation, par le
Conseil municipal de la commune concernée, en loccurrence
Vernier. Ce préavis de la commune peut être lobjet
dun référendum, permettant ainsi aux habitant- e-s
suisses et étrangers désormais! de se
prononcer. Or en déposant le projet de loi et en le faisant
voter par le Grand Conseil, le Conseil dEtat donne un signal
clair: il se soucie comme dune guigne de la démocratie
à léchelonmunicipal et fait primer les
intérêts «supérieurs» de Balexert SA
sur celle-ci.
Heureusement, un référendum a été
lancé; le PS, qui sest opposé au projet au Grand
Conseil, en est lun des moteurs, avec les Verts (dont 5
député-e-s sur 13, dont le président du parti, ne
se sontmalheureusement pas opposés au projet!) Font partie
également du comité lassociation
dhabitant-e-s du secteur, la FAQH (Fédération des
associations de quartier et dHabitants) et la
Société dArt public.
Après en avoir débattu, solidaritéS et «A
Gauche toute!» ont décidé, bien sûr, de
soutenir le référendum,mais sans intégrer
formellement le comité référendaire et en
sengageant à un quota raisonnable de signatures. Pourquoi
cette réserve, alors que nous navons aucun doute sur le
fond de notre opposition à ce projet? Parce que nous avons
voulu, symboliquement etmatériellement, que le PS et les Verts
assument pleinement leur responsabilité. Cest parce que
ces partis ont été incapables dimposer à
leursmagistrats unminimum de respect de critères
écologiques et environnementaux, sans parler de
procédures démocratiques normales, que nous devons
descendre dans la rue récolter des signatures. Or cest un
peu facile dattendre de notre part, dans tous les cas, que nous
venions «rattraper» les dérapages de magistrats
roses-verts dont les partis ne peuvent ou ne veulent pas tenir la bride!