Notre NON au nucléaire passe par la manif à Lyon du 17 mars

Notre NON au nucléaire passe par la manif à Lyon du 17 mars

Pour le 17 mars, l’association
antinucléaire genevoise ContrAtom, appelle à participer
à la manifestation organisée notamment à
l’appel du réseau antinucléaire français
«Sortir du nucléaire», dont ContrAtom, fait
partie… absence de frontières en matière
nucléaire oblige.

Il s’agit d’une importante mobilisation contre le
nouveau réacteur, dit EPR, dont le déploiement est
envisagé en France, notamment avec un premier réacteur
à Flamannville en Normandie et dont un premier chantier à
commencé en 2005 Finlande, marqué d’ailleurs par
d’incessant problèmes.

Conçu par Framatome et Siemens dès 1992, ce type de
réacteur est prôné comme relevant d’une
nouvelle génération de chaudières à
plutonium, plus sûres. C’est du baratin: la conception de
l’EPR est largement identique et ses prétentions à
être plus sûr méritent le même crédit
que celles des fabricants, dont chaque lessive, depuis 50 ans, lave
«plus blanc».

EPR: vers des Tchernobyl… en pire !

Au contraire, ce réacteur risque potentiellement de lessiver
l’Europe, plus salement que Tchernobyl, notamment parce
qu’avec ses 1600 MW il est plus puissant que la
génération précédente et concentre ainsi
plus de radioactivité que ses prédécesseurs, mais
aussi parce qu’il est prévu qu’il recourre à
100% au combustible MOX dans lequel on incorpore du plutonium
tiré du combustible «brûlé» par les
centrales actuelles. Ce combustible implique une chaîne de
retraitement des déchets nucléaires, polluante et
dangereuses, comme l’ont démontré les usines de
Sellafield et de La Hague. Il est plus radiotoxique que le combustible
classique à l’uranium et pose des problèmes
particuliers de conduite des centrales… et il y aurait bien
d’autres critiques à évoquer. A ce propos, on
trouve sur le site de Greenpeace le résumé – en
français – d’une étude par un
spécialiste britannique parue ce 22 février qui confirme
la dangerosité particulière du réacteur.

Mais au-delà de l’EPR et de ses caractéristiques,
ce rendez-vous tombe particulièrement bien pour nous. En effet,
en Suisse aussi le lobby atomique met le turbo et la relance de la
mobilisation de terrain contre le nucléaire s’impose.

Le Conseil fédéral roule pour le lobby nucléaire

En effet, à mi-janvier, le Conseil fédéral mettait
en consultation un projet concernant le stockage des déchets
hautement radioactifs (v. ci-dessous), laissant entendre qu’on
trouverait une solution consensuelle à ce problème
rédhibitoire. En février le gouvernement publiait ses
«scénarios» énergétiques, dont aucun
n’exclut le recours à l’atome, même le plus
«audacieux», le scénario IV, intitulé
«Cap sur la société à 2000 watts».

Puis, quelques jours après, il annonçait sa
«nouvelle politique énergétique» en
prétendant y associer trois «pilliers»:
efficacité énergétique, énergies
renouvelables… et «grandes centrales». Habile
manœuvre pour vendre l’idée que les mesures
d’utilisation rationnelle de l’énergie et de
développement du renouvelable ne permettent pas de se passer de
ces nouvelles «grandes centrales» qui seront… atomiques.
Les centrales à gaz sont d’ailleurs vendues comme devant
être une «transition», non pas vers un avenir sans
nucléaire, mais vers un avenir atomique.

A propos des centrales à gaz d’ailleurs, toute une
série de représentants de milieux bien peu
écologistes, que la pollution – et le CO2 –
lié au trafic automobile, n’ont jamais vraiment
incommodé et qui ne bouderont pas le Salon de l’Auto qui
s’ouvre sous peu, ont commencé à pousser des cris
d’orfraie… en trouvant intolérable ce CO2 là,
venant de centrales qui se présentent en alternative, fut-elle
partielle et limitée dans le temps à leur
nucléaire adoré.

Et alors que sur les plans de la réduction du gaspillage
énergétique ou de l’investissement dans les
renouvelables on ne voit rien venir de concret, dans les trois jours
suivant l’annonce du Conseil fédéral, des
promoteurs du nucléaire – en l’occurrence ATEL par
la voix de son directeur – annonçaient la constitution
d’un consortium avant la fin de l’année pour
construire une ou des centrales atomiques… et revendiquait en la
matière une accélération des procédures.
Sacrées batailles en perspective, nous y reviendrons.

Pierre Vanek


Déchets radioactifs et consultation alibi :

Dites son fait au Conseil
fédéral! Le 12 janvier, le Conseil fédéral
ouvrait une procédure de consultation concernant
l’entreposage des déchets radioactifs issus des centrales
helvétiques. Il s’agit de consulter le public sur la
«procédure conceptuelle» destinée à la
sélection des sites de dépôt «en couches
géologiques» profondes…

Rappelons au niveau des «procédures»
démocratiques que la nouvelle loi sur l’énergie
nucléaire (LENu) a déjà retiré son veto aux
populations locales des sites visés. Suite à la
consultation en cours, le gouvernement a prévu de se prononcer
cet été, mais l’Office fédéral de
l’énergie (OFEN) prévoit encore 7 ou 10 ans pour
aboutir à une demande d’autorisation
générale pour un dépôt de ce type à
inaugurer «avant la seconde moitié de ce
siècle.»

Offensive pronucléaire

En clair, on continue à balader le monde. Pendant, ce temps, les
centrales actuelles continuent à produire des tonnes de
déchets hautement radioactifs et on évoque et on
prépare la construction de nouvelles centrales qui aggraveront
cette situation, avec la bénédiction du même
Conseil fédéral.

Ce qui est nouveau avec cette «consultation» c’est la
gesticulation qui l’entoure, le Département de Leuenberger
(DETEC) a organisé trois «manifestations publiques»,
soit des assemblées à Lausanne, Berne et Zurich, lors
desquelles ses émissaires étaient chargés de
vendre le projet: une «campagne offensive»,
censément annoncée à cor et à cri par la
presse et constituant une «procédure de participation
d’envergure nationale», selon l’OFEN.

L’OFEN fait un bide…

Or – heureusement – en matière d’offensive
cette campagne a plutôt été un flop. Les quelques
dizaines de personnes s’étant déplacées
à l’assemblée de Lausanne le 22 janvier
étaient essentiellement des antinucléaires, dont la
présidente de ContrAtom, avec un message simple et clair: la
première urgence en matière de déchets
nucléaires, c’est d’arrêter d’en
produire!

Quel crédit d’ailleurs accorder aux «experts»
qui – en leur temps – ont, par exemple, donné leur
bénédiction, comme solution au problème de
certains déchets, de les balancer à la mer dans des
containers prétendument sûrs pour des siècles qui
se sont dégradés au bout de quelques années. Tant
que l’industrie nucléaire exploitera des centrales,
demander aux spécialistes liés à ce lobby, de
juger objectivement les «solutions» proposées,
c’est comme de demander aux multinationales du tabac de confirmer
qu’on peut fumer sans risques! Ils l’ont fait volontiers
pendant des années, mais on en meurt encore!

A la carte !

En attendant, il faut marteler comme seule contribution réelle
au problème des déchets, qu’il faut cesser
d’en produire. La Fondation Suisse de l’Energie (SES) a
produit des cartes postales de réponse à la consultation
qui explique pourquoi les citoyen-ne-s qui l’envoient refusent
cette consultation alibi. Elles peuvent se commander à
ContrAtom, case postale 65 1211 Genève 8, ou en passant un coup
de fil à solidaritéS au 022 740 07 40. A renvoyer
jusqu’au 16 avril!

Pierre Vanek