Nucléaire

Nucléaire : Qui financera le stockage?

L es exploitants des centrales nucléaires se fâchent, considérant qu’une révision de l’ordonnance sur les rendements du capital des fonds de désaffection est inutile. Le Conseil fédéral a des doutes et il a raison.


Centrale nucléaire Gösgen – Falk Lademann

Les coûts du démantèlement des centrales et du stockage des éléments radioactifs, en plus des «déchets» produits lors de leur exploitation, sont fortement sous-estimés, pour ne pas réduire la marge de profit des exploitants et pour ne pas effrayer la population.

Le PSS avait dénoncé cette mauvaise estimation en 2011. 11,5 milliards de francs étaient estimés nécessaires pour les tâches de démantèlement et de traitement des déchets atomiques. Or, le fonds financé par les exploitants ne contenait à ce moment-là que 4,3 milliards de francs. Soit un trou de plus de 7 milliards! Quatre ans après ce coût était estimé à environ 20,6 milliards – presque le double.

Dans le cas de la désaffection de Mühleberg, prévue en 2020, son exploitant BKW estime le coût du chantier à 2,1 milliards de francs. Pour l’instant, seul 1,6 milliard est disponible. Où trouver ces 500 millions, soit le quart de la somme requise?

Les fonds prévus pour le démantèlement des autres centrales sont aussi largement sous dotés. L’exploitant AXPO n’a réuni que 2,8 milliards sur les 3,8 milliards prévus pour Beznau, et 3,1 milliards sur les 5,1 milliards nécessaires pour le site de Leibstadt. L’exploitant ALPIQ n’a réuni, pour le site de Gösgen que 2,8 des 4,5 milliards estimés.

Comment croire que BKW va honorer ses engagements financiers sans encombre? Alors que les sites de stockage ne sont pas encore construits, ni même localisés.

Il faut exiger une transparence totale de ces fonds et une couverture assurée, financée par les exploitants.

JS