Marches Européennes contre le «G8» d’Heiligendamm, près de Rostock

Marches Européennes contre le «G8» d’Heiligendamm, près de Rostock

Plus l’Europe s’enrichit, plus le nombre de
précaires augmente. Les employé-e-s et travailleurs-euses
assistent à la destruction continue des emplois, à
l’allongement du temps de travail et à la baisse des
salaires réels. Les jeunes ont de plus en plus de peine à
décrocher des contrats de travail à durée
indéterminée assurant leur subsistance, les
retraité-e-s voient leurs rentes confisquées. La
privatisation des transports et d’autres services publics limite
le droit à la mobilité et à la participation
sociale. Les droits sociaux et démocratiques tombent en
désuétude. Le contrôle des marchés mondiaux
par les multinationales prive les petites exploitations agricoles de
leurs moyens de subsistance. Le libre-échange est devenu
synonyme d’exploitation sans frontière.

Croissance de la précarité

La Suisse n’y échappe pas: le nombre de personnes vivant
en dessous du seuil de pauvreté a dépassé le
million en 2005. Ce chiffre prend encore une autre dimension quand on
sait que l’augmentation du nombre de pauvres au cours des
années 1990 est due pour les deux tiers à
l’augmentation de la pauvreté des salarié-e-s.
Ainsi les «working poor» constituent aujourd’hui 7,5%
de la population active, soit environ 250?000 personnes, dont
une grande partie de salarié-e-s immigrés.

Aux inégalités croissantes, l’Etat répond
par la mise au pas des populations précarisées: par le
biais des «réformes» de
l’assurance-chômage ou de l’assistance sociale qui
instaurent des nouvelles formes de travail forcé. Et par le
biais d’un durcissement de la politique migratoire qui plus que
jamais trie, contrôle et discrimine les immigré-e-s selon
les besoins du marché du travail. L’objectif est clair:
baisser les coûts du travail et précariser davantage
l’ensemble des salarié-e-s du continent.

Sommets illégitimes

Après les sommets de Gênes, Evian, ou Gleneagles, le
«club» très fermé du G8, qui réunit
les dirigeants des 7 pays les plus puissants de la planète, plus
la Russie, se retrouvera pour décider du sort de la
planète, du 6 au 8 juin 2007 à Heiligendamm, riche
station balnéaire près de Rostock, dans la région
la plus pauvre du nord de l’Allemagne. Bien que le G8 soit
l’instance la plus illégitime qui soit, c’est
pourtant lors de ces «sommets informels» que ces huit pays
impulsent les politiques néo-libérales qui concentrent
les richesses, précarisent l’emploi et les conditions de
vie et favorisent les exclusions culturelles, les logiques
guerrières et prédatrices et la destruction de
l’environnement.

Dans le plus grand secret, les pays du G8 se partagent le monde et ses
richesses. Au menu «officiel», en 2007: les grands
équilibres économiques et financiers, mais aussi deux
sujets photogéniques: l’environnement
(réchauffement climatique et émissions des gaz à
effets de serre) et la pauvreté, particulièrement en
Afrique! Ainsi, les pays qui contrôlent plus de la moitié
de la richesse de la planète, polluent sans retenue, et dirigent
toutes les instances internationales comme l’Organisation
Mondiale du Commerce (OMC), la Banque mondiale (Bm) et le Fonds
Monétaire International (FMI) vont se pencher sur la
pauvreté que leur système génère dans le
monde entier, particulièrement à travers le fléau
de la dette.

Marchons vers Heiligendamm pour l’égalité des droits!

Celles et ceux qui subissent les effets de leurs politiques, à
savoir, la grande majorité de la population mondiale, ne peuvent
laisser passer une telle mascarade! Depuis plusieurs années,
militant-e-s associatifs, syndicalistes, membres d’ONGs, de
partis politiques, ou simples citoyen-ne-s, se mobilisent, dans le
respect de leur diversité, pour démontrer, par les
manifestations et les actions de blocages
l’illégitimité des sommets du G8, refugiés
derrière une forteresse armée, mais aussi pour esquisser,
dans le cadre des sommets alternatifs, les contours de cet autre monde
possible et nécessaire.

Contre la précarisation des emplois et de nos vies, le
chômage, la pauvreté, la misère, les exclusions,
les discriminations, une seule solution: l’égalité
des droits pour toutes et tous: le droit à un revenu qui
permette de vivre, le droit à un emploi et à la
formation, le droit à un logement, le droit à une
nourriture saine, le droit à la santé, le droit de
circulation et d’établissement, le droit à des
papiers, le droit à la culture et des services publics
garantissant ces droits.

Pour exprimer avec force ces exigences, des marches partiront à
la mi-mai des quatre coins de l’Europe, convergeant en Allemagne
le week-end des 26 et 27 mai 2007 pour rejoindre les
«marches-relais» des groupes allemands et arriver à
Rostock le 1er juin, à la veille de la grande manifestation
d’ouverture. Esquissé lors du dernier FSE [Forum Social
Européen] d’Athènes, le but de ces marches est de
dénoncer la pauvreté, la précarité et les
discriminations en tenant des réunions dans les lieux
d’étape et en allant auprès des acteurs
engagés localement dans des luttes.

Mobilisations en Suisse

Débutant à Genève le 19 mai, pour rejoindre Nyon,
Renens, Lausanne, Romont, Fribourg, Berne et Bâle, ces marches
porteront nos revendications sous forme de mobilisations
thématiques dans les différentes villes traversées:

  • 19 mai à Genève: rassemblemet festif à 14h
    au Jardin Anglais; 18h «faut pas payer!» de Dario Fo; 20h
    film, débat et fête au Gavroche
  • 20 mai à Genève: départ de la marche devant l’OMC.
  • 21 mai à Nyon: matin, action «femmes de
    ménage»; exposition sur la précarité des
    travailleurs-euses agricoles.
  • 22 mai à Renens: dès 16h., Pl. du Marché:
    «Les chemins de la
    précarité» (exposition et témoignages);
    le soir: Pièce de théâtre de Dario Fo «Faut
    pas payer!» par la compagnie des Sept lieux.
  • 23 mai à Lausanne: après midi: manifestation; soir: slam: la précarité chez les jeunes.
  • 24 mai à Fribourg: les sans papiers.
  • 25 mai à Berne: film sur la précarité en Suisse.
  • 26 mai à Bâle: journée de traversée
    symbolique de la frontière et de jonction avec les marches
    allemandes et françaises.

Pour celles et ceux qui veulent se rendre à Rostock…

Attac suisse a commandé 30 billets de train à 45 euros
pour aller à la manif le 2 juin. Ces billets seront vendus lors
de nos différentes manifestations, les personnes désirant
des billets peuvent également les demander directement à florence.proton@attac.org.