Des minarets à l’AI... Combattons la xénophobie de l’UDC
Des minarets à lAI…
Combattons la xénophobie de lUDC
Tout le gratin des parlementaires UDC les plus réactionnaires
soutient ce texte islamophobe, qui viendrait, si linitiative
devait aboutir et être acceptée en votation populaire,
compléter lart. 73 de la Constitution
fédérale, en y prenant la place occupée
jusquen 2001 par larticle qui soumettait
l«érection
dévêchés» à
lautorisation de la Confédération
helvétique…
Les initiants se répandent en affirmations aux apparences
délirantes, il sagirait en bannissant les minarets
il y en a deux ou trois en Suisse aujourdhui
dinterdire des «constructions islamiques aux connotations impérialistes» et de porter un coup décisif pour «stopper les tentatives de milieux islamistes dimposer en Suisse un système légal fondé sur la charia.»
Soyons clairs, cette initiative nauséabonde, raciste et
islamophobe est inacceptable, tout autant que le serait une initiative
nauséabonde, raciste et antisémite pour interdire la
construction de synagogues au nom de la lutte contre une
prétendue «emprise des Juifs» dans notre pays…
Ce qui est inquiétant, cest que cette initiative
«fait débat» comme si de rien nétait
et que certains médias acceptent de relayer les arguments de ses
propagandistes, comme si cétait une question
légitime à poser aux citoyenne-s.
Bien sûr, cette initiative relève de la provocation. A
Genève, dans le même sens, lors dune récente
votation populaire lUDC a placardé une affiche
ouvertement homophobe, sen prenant aux «pacsés
aisés et inféconds». Malgré toute
lindignation quelle a suscité, allant
jusquau vote dune résolution ad hoc du Grand
Conseil genevois, lUDC a laissé cette propagande
nauséabonde fleurir sur les murs… et a laissé aux
citoyen-ne-s indignés la tâche darracher ces
affiches.
Mais leffet de ces «dérapages» à
répétition, nest pas seulement de susciter une
indignation légitime, il est aussi de déplacer les
limites de linacceptable et de lintolérable, ainsi
les affiches de lUDC, qui appellent à accepter la
5erévision de lassurance invalidité ce 17 juin,
apparaissent dune relative banalité. «Stop aux
abus» y lit-on apparemment «sobrement».
Or cette campagne-là du parti de Blocher est, en fait, du
même tonneau, par ses thèmes xénophobes qui
évoquent la «balkanisation de lAI» et qui
appellent à refuser «limmigration dans
lAI», par sa désignation de larges couches de
handicapé-e-s, notamment les malades psychiques comme des
parasites sociaux, des invalides simulateurs, des abuseurs, des
profiteurs… Dans ce numéro de solidaritéS, Massimo Usel
répond, faits à lappui aux arguments
xénophobes de lUDC, en démontrant que leurs
affirmations en la matière sont parfaitement infondées et
que ce qui se joue autour des inégalités en
matière dinvalidité ce nest pas une
question de nationalité, de passeport, mais bien de classes
sociales.
En effet, ceux que le travail casse et invalide dans ce régime
capitaliste sont bien plus les travailleurs-euses des branches
économiques qui tournent grâce à de la «main
duvre» importée et privée de droits.
Ainsi, la révision de lAI, qui pénalisera plus
particu- lièrement les femmes, mais aussi les travailleurs-euses
immigrés dans notre pays, révision que lUDC
défend par une campagne raciste et xénophobe, doit
être combattue non seulement par tous les défenseurs des
assurances sociales, mais également par tous les
anti-xénophobes conséquents. Notre NON dans lurne
le 17 juin sur cette question, sera donc aussi un NON contre le
racisme, contre la xénophobie.
Quant on liste les thèmes de lUDC évoqués
ci-dessus, xénophobie, racisme, attaque aux homosexuel-le-s, aux
handicapé-e-s, aux malades psychiques… On se dit que le combat
«contre lextrême droite», que la
présidente de la Confédération et ministre du PSS,
Micheline Calmy-Rey entend mener en se déplaçant le 1er
août sur la prairie du Grütli, pour y contester le gazon
sacré de cet endroit mythologique à une poignée de
néo-nazis… elle ferait mieux de le mener en refusant de
siéger avec son collègue Christoph Blocher, en
dénonçant son parti pour ce quil est et en
appelant à voter contre la 5e révision de lAI.