Culture alternativeDans la rue pour des locaux!
Culture alternative
Dans la rue pour des locaux !
A linvitation de lUnion des Espaces Culturels
Autogérés (UECA) voir solidaritéS N°
121, p. 15 près de 1300 personnes ont manifesté,
le samedi 2 février, dans les rues de la Ville de Genève.
Acteurs et actrices de la scène alternative, public, quelques
représentant-e-s de milieux culturels institutionnels et simples
sympathisant-e-s ont donc battu le pavé. Partie des Grottes, la
foule bigarrée est passée devant des hauts lieux de la
culture alternative, lArquebuse (squat évacué
lautomne passé, abritant de nombreux ateliers et
artistes), lUsine (plus que jamais vivante, mais menacée
sous prétexte de pétitions de quelques voisin-e-s) et a
fini son périple dans la cour dArtamis, qui ne sera plus
quun souvenir dici à lété.
L«Assemblée des mal-logés», qui se
réunissait le matin même, a rejoint cette mobilisation. En
effet, la pénurie criante de logements et despaces de
création relève dune même logique, à
savoir maintenir des lieux vides, notamment des locaux commerciaux,
plutôt que de les affecter à de lhabitat ou de les
louer à des prix modestes.
Parallèlement à cette manifestation, comme nous
lavions déjà annoncé dans notre
précédent numéro, une pétition circule pour
demander des lieux culturels en centre-ville. A ce jour près de
4000 personnes ont appuyé cette revendication légitime
par leur signature, vous pouvez dailleurs encore en faire
autant, notamment en ligne sur le site www.ueca.ch!
Avant cette déambulation festive, vivante et colorée, les
espaces culturels autogérés ont fait la grève, les
25 et 26 janvier derniers, pour dénoncer «la politique
daseptisation, relever que les scènes alternatives sont
le terreau des scènes institutionnelles et dénoncer les
surfaces vides.» Une grève dun week-end, pour
montrer ce que Genève serait, si toutes ces portes closes
devenaient une réalité à long terme.
Pendant ce temps, pour prétendument résoudre les
problèmes despaces des acteurs et actrices culturels,
voici que le Parti radical joue à Zorro
en proposant de
mettre les artistes à Saint-Gervais. Cette proposition
nest pas acceptable, dans la mesure où elle
présuppose la disparition du théâtre de
Saint-Gervais et entérine le transfert inconditionnel du Centre
pour lImage Contemporaine (CIC) au MAMCO; de plus ce lieu ne
pourrait répondre quà quelques demandes
Ce qui paraît essentiel pour les radicaux, cest de
découpler la problématique de la culture, de celle des
squats et donc du logement, de la spéculation
Pour le
parti de Zappelli, «toute forme de culture est respectable et
à respecter pour autant quelle en fasse de même
avec la loi». Il accuse «la gauche municipale de continuer
à opposer la culture institutionnelle et non
institutionnelle», alors que lun des problèmes
essentiels en la matière est précisément
linégalité de traitement des différentes
formes dexpression artistique, notamment en matière de
moyens mis à disposition par la collectivité.
En létat, comme le relève lUECA, il faut
que «ces lieux puissent continuer doffrir la
diversité et la qualité, et ceci de façon
accessible financièrement à toute la population, et non
seulement à une élite». Laccès
à la culture ne doit pas être freiné par des
raisons financières et les possibilités de
création des artistes ne doivent pas être
influencées par le niveau de leurs ressources.