Les ânes et la sécheresse
Les ânes et la sécheresse
Au Café du commerce, Didier Fleck, rédacteur en chef
dEntreprise romande, tient table ouverte. Il y explique que
lon a, au fond, peu étudié les effets
bénéfiques du réchauffement climatique
(30.11.2007). Parce que si le climat se réchauffe, on polluera
moins en hiver, utilisant moins de chauffage. Et puis, lorsque les
journées sont douces en été, on
préfère les promenades à pied ou en vélo,
plutôt quen voiture. Encore une pollution de moins. Notez
aussi que si la Suisse ressemble de plus en plus à la Côte
dAzur, cela fera tout ça de moins de déplacements
pour les vacances. Tout ce pétrole sera économisé.
De plus, comme les cultures maraîchères pousseront mieux,
il y aura moins de transports depuis le sud de lEurope
On lui explique que le réchauffement est un
dérèglement climatique, pas une longue et lente
évolution progressive, ou on laisse tomber? Parce que,
même en temps de sécheresse, on ne fait pas boire un
âne qui na pas soif.
Toute ressemblance nest pas fortuite
«Ce nabot monstrueux tient sous le charme la bourgeoisie
française parce quil est lexpression
intellectuelle la plus achevée de sa propre corruption de
classe. Passé maître dans la petite fripouillerie
politique, virtuose du parjure et de la trahison, rompu à tous
les bas stratagèmes, aux expédients sournois et aux viles
perfidies de la lutte des partis au parlement, avec des
préjugés de classe en guise didées, de la
vanité en guise de cur, menant une vie privée
aussi infâme que sa vie publique est méprisable, il ne
peut sempêcher de rehausser labomination de ses
actes par le ridicule de ses fanfaronnades». Vous pensez lire une
charge contre lactuel locataire de lElysée? Erreur
compréhensible, car le portrait est ressemblant
En fait,
ces phrases sont extraites dune brochure de Karl Marx sur la
Commune de Paris (1871), «La guerre civile en France».
Lindividu ainsi décrit nest autre quAdolphe
Thiers, chef du pouvoir exécutif en 1871, qui présida
à lécrasement de la Commune de Paris. Aux
périodes de crise, la bourgeoisie se reconnaît toujours
dans le même personnel politique
De quoi perdre le goût des études
Le British Journal of Educational Psychology vient de faire
sécrouler un pilier de la psychologie de
léducation. Jusqualors on estimait, recherches
à lappui, que plus on apprenait sur un sujet, plus on
sy intéressait. Or, les étudiants
interrogés par létude de la revue britannique font
exactement linverse: plus ils progressent dans leurs
études, moins ils sy intéressent et plus ils sont
motivés par leurs notes. Pour les auteurs, linversion de
tendance est due à la pression exercée par
luniversité pour que les étudiants obtiennent de
bons résultats. Lobligation du bachotage tue la
curiosité intellectuelle. Elle a du bon, non, la
compétition à outrance?