Refle-Sion autour des droits humains des homosexuel-le-s
Réflec-Sion autour des droits humains des homosexuel-le-s
Le chemin est encore long jusquau 7 juillet, et après aussi…
Le soulagement, enfin, après la crise, lorsque la nouvelle tombe le 23 mars: le conseil municipal de Sion autorise la Gay Pride du 7 juillet. Une décision prise à lunanimité sur la base du projet présenté par le comité organisateur. Le municipal sétait pourtant opposé dans un premier temps à la manifestation sur la base du même projet, pourtant sobre et sans provocation.
Notons que le comité de la Pride, cette année et pour Sion, est composé dans sa très grande majorité de femmes puisque ny participe quun homme. La question, le doute peut-être ou le soupçon effleure alors, lhomophobie envers les lesbiennes, doublée dune pincée de misogynie, contribuent peut-être à expliquer loutrance particulièrement répugnante de lattaque des intégristes réactionnaires de Romandit.
Ceux-ci nont-ils pas affirmé dans leur page du «Nouvelliste» que «Seulement 23% des lesbiennes survivent à lâge de 65 ans» ou que «Le taux de suicide chez les lesbiennes américaines est 816 fois plus élevé que chez lensemble des femmes», etc. ad nauseam.
La crise de la Pride de Sion du 7 juillet 2001 a suscité un élan solidaire de soutien, non seulement avec lévénement où nous irons en rangs serrés, mais au débat élargi et à long terme de la définition, du respect et de lapplication des droits humains qui concerne la communauté homosexuelle à Genève, en Suisse et dans le monde. Giselda et Eliane, représentantes du relais genevois de lOrganisation suisse des lesbiennes/LOS proposent ci-dessous quelques réflexions.
Pour avancer, il faut :
- Développer notre réseau;
- Soutenir les combats pour nos droits à létranger;
- Sortir notre Histoire et notre Culture des placards, contrer lhistoire officielle;
- Soutenir les coming-out, les gays, les lesbiennes de toutes les générations vivantes et célébrer la mémoire des disparue-e-s;
- Aussi de la solidarité, de la visibilité, la fierté et de lhumour contre la peur et la violence.
Aujourdhui, nous devons combler les points faibles liés à la définition de nos droits, et cest bien de cela quil sagit à lorigine de cette crise, et cest cela qui nous amène à une réflexion positive qui peut, qui doit déboucher sur une prise de position concrète.
Les attaques homophobes et diffamatoires ont eu lieu parce que nous ne sommes pas protégé-e-s par la loi en tant que groupe social. Ici lagression est visible, combien ne le sont pas? Combien sont quotidiennes? Tant quil y aura un vide juridique, il y aura agression, invitation à lagression et des personnes impliquées dans un processus de peur. Peur de sassumer, peut-être, pour les jeunes, dans les lieux de travail, pour les personnalités publiques, ce qui est la négation de tout principe démocratique.
Tous les secteurs de la société sont concernés
Il faut donc compléter la législation fédérale et cantonale, et cela tout en construisant le changement des mentalités, des comportements, des symboles, du vocabulaire et il faut aborder ce processus de façon constructive, en mettant au premier plan laffirmation de nos droits fondamentaux plutôt que de nous définir par un catalogue de non-droits.
Léducation et linformation permanentes – dans tous les domaines – ont donc un rôle et une responsabilité quil faut définir et appliquer. Il faut prendre conscience quil sagit bien là de questions liées aux droits humains et que tous les secteurs de la société sont concernés: santé, travail, troisième âge, éducation, etc. Il faut alors soulever les bonnes questions sur les lacunes concernant les droits humains, la société et lintégration depuis la perspective homosexuelle. Les agents sociaux ont un immense rôle à jouer en tant que vecteurs du changement social et culturel.
Nous sommes concernées par toute sorte de problèmes qui affectent la société en général, il faut donc ouvrir le dialogue sur ce terrain. Et apporter des solutions qui bénéficient à la société entière.
Nous sommes des citoyennes à part entière et des interlocuteurs/trices à part entière. Nous sommes les meilleures sources dinformation, cependant, le dernier recensement, par exemple, ne dit pas mot qui vaille sur nous… et pourtant, en tant quindividus, familles, parents, couples, couples binationaux, etc… nous sommes tous les jours des agents qui contribuent aussi à lexistence de la société… Et plus simplement dit, nous avons droit au bonheur.