Avortement : pour le libre choix


Avortement: pour le libre choix


Nous publions ici, le tract de la FEMCO qui nous invite à débattre. Le projet de loi n’a pas été accueilli de façon unanime. Nous partons divisé-e-s dans une campagne qui sera difficile. Pour débattre des différentes positions une journée de réflexion est indispensable.

Depuis des années les féministes se battent pour le droit de choisir, ce «libre choix» signifie que la femme est seule juge de ce qu’elle décide. Malheureusement, le projet de loi sur lequel le Parlement s’est prononcé le 23 mars dernier, est bien éloigné de ce principe et cela pour trois raisons.


  • La femme devra invoquer une situation de détresse.
  • Les médecins auront l’obligation de conseiller la femme de manière approfondie, de lui remettre un dossier concernant une liste des centres de conseil existants et les informations sur les conditions pour l’adoption.
  • Les cantons désigneront les cabinets et établissements autorisés à pratiquer les interruptions de grossesse.

Certes l’avortement ne sera plus punissable s’il est pratiqué pendant les premières semaines de la grossesse. C’est une avancée importante, à nos yeux le seul vrai progrès du projet de loi: en effet dans la loi actuelle l’avortement est punissable sauf dans certaines circonstances qui mettent la santé ou la vie de la femme en danger (cf. art. 118 à 120 CPS). Mais le projet pour lequel nous nous battions a été dénaturé


Quelle campagne possible?


Le projet de loi interpelle toutes les féministes: comment allons-nous faire campagne sur l’avortement cette année? Peut-on défendre un projet de loi qui continue à mettre les femmes sous tutelle (détresse)? Peut-on se battre pour une loi qui va moins loin que la pratique actuelle? Faut-il stratégiquement défendre l’avancée juridique que constituerait l’adoption du régime du délai dans le code pénal dans ces conditions? Ou encore est-il préférable de se battre sur le principe de l’avortement libre et gratuit?


Lorsque l’on sait que les milieux conservateurs ont lancé un référendum, que les ultra-conservateurs ont déposé une initiative qui interdit tout avortement (Initiative pour la mère et l’enfant), comment prendre position? Comment rappeler ce pourquoi se battent les féministes depuis des années? La plus grande partie de cette journée de réflexion est consacrée aux discussions en ateliers afin de permettre à chaque personne de se positionner.


Les deux premières intervenantes de la journée sont membres du Groupe de travail «Interruption de grossesse» au niveau national. Les associations qu’elles représentent ont réagi différemment au contenu de la Loi sur l’avortement votée par le Parlement: Alliance F a décidé de faire activement campagne pour la loi alors que l’ASDAC (Association suisse pour le droit à l’avortement et à la contraception) a décidé de ne pas participer au «Comité national de campagne pour le régime du délai». Elle propose de mener une campagne beaucoup plus critique.

Le choix de son association.


Eliane Launaz, déléguée de l’Association suisse des conseillères en planning familial, apportera une réflexion sur les avantages et inconvénients supposés, pour les femmes comme pour celles et ceux impliqué-e-s professionnellement dans ce domaine, de la mise en pratique de la loi au quotidien.


J.-Jeanne Guédighian-Courier nous parlera de la nécessité d’«Une loi juste et protectrice». Durant trois ans elle a dirigé un groupe de réflexion autour de l’avortement alors que la modification de la loi française sur l’interruption volontaire de grossesse était en discussion. La nouvelle loi est en votation actuellement

Samedi 16 juin 2001 à Berne


Invitation à un large Débat


de 10h30 à 16h00


salle du syndicat Comedia


Monbijoustr. 33, 3007 Berne


(10 min. à pied de la gare)


«Droit à l’avortement: quels enjeux, quelle campagne pouvons-nous mener en lien avec la loi sur le régime du délai?»


Programme:


10h30 : Accueil et introduction


11h00 : Intervenantes


Elisabeth Jobin, Lausanne, membre de l’ASDAC, Regula Rapp, Basel, membre d’Alliance-F, Eliane Launaz, Monthey, conseillère en planning familial, J.-Jeanne Ghé-dighian-Courier, Paris, psychanalyste, auteure de l’ouvrage collectif «Avortement, l’impossible avenir»


12h45: Pause


13h30: Ateliers


16h00: Résumé de la discussion



  • Traduction simultanée assurée!
  • Votre participation active sera la bienvenue!