D'abord l'Afrique du Sud, maintenant le Brésil... Qui suivra ?


D’abord l’Afrique du Sud, maintenant le Brésil… Qui sera le suivant ?


Nous reproduisons ici un tract diffusé ces jours par les militant-e-s et organisations prenant part au Comité Suisse de l’Appel de Bangkok, dont solidaritéS fait partie. Rendez-vous mercredi prochain donc…

CSAB

L’Accord général sur les aspects des Droits de Propriété Intellectuelle liés au Commerce (ADPIC ou TRIPS en anglais) a été minutieusement examiné puisqu’il a d’abord été rédigé à l’OMC avec l’aide de grands groupes pharmaceutiques et des multinationales de l’agrobusiness.Récemment, le peuple sud-africain s’est massivement mobilisé contre l’accord ADPIC lors du procès intenté contre leur gouvernement par trente-neuf grandes société pharmaceutiques qui estimaient que la loi mise en place par l’Afrique du Sud pour fournir des médicaments génériques à des prix abordables aux personnes atteintes du VIH/sida, était en violation à l’accord ADPIC. Le mois dernier, sous la pression des mobilisations et du tollé du public, ces sociétés ont dû retirer leur plainte. Cependant, ce retrait laisse toujours l’accord ADPIC inchangé. Il y a quelques semaines, le gouvernement des Etats-Unis a déclaré qu’il maintiendrait la plainte déposée à l’OMC contre le gouvernement brésilien et sa loi sur les brevets. Le procès contre le Brésil a été engagé par le plus grand lobby pharmaceutique aux Etats-Unis: Pharmaceutical Research And Manufacturers of America. Le gouvernement brésilien, par son programme de santé publique soutenu par cette loi sur les brevets, a été capable de réduire de 80% le taux de mortalité de sa population séropositive. Si ce procès est gagné à l’OMC, le Brésil sera forcé de changer sa politique de santé publique, rendant impossible la distribution gratuite de médicaments génériques.


Ce problème va au-delà du VIH/sida, pointant le comportement atroce des grandes sociétés pharmaceutiques et leur capacité d’utiliser l’accord ADPIC pour faire des bénéfices aux dépens de la santé publique et de tous les médicaments essentiels pour le Tiers-Monde… De façon plus générale, l’industrie pharmaceutique ne répond que partiellement aux besoins de la population mondiale en médicaments. Un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) établit que 16 millions d’hommes de femmes d’enfants meurent chaque année à la surface de la planète parce qu’ils manquent de médicaments. Les traitements existent; les médicaments ne sont pas fabriqués car considérés par les trusts comme insuffisamment rentables. Les trusts de l’industrie pharmaceutique concentrent leurs capitaux sur les médicaments qui se vendront aux Etats-Unis, en Europe, au Japon (80% des ventes mondiales de médicaments). Ils délaissent la recherche et la production des médicaments permettant de lutter contre les maladies infectieuses, parasitaires ou orphelines. L’objectif avoué de ces trusts est de créer de la valeur pour l’actionnaire. Ils se révèlent donc incapables de satisfaire les véritables besoins de l’humanité en médicaments.




LES MÉDICAMENTS NE SONT PAS UNE MARCHANDISE

AFIN DE SOUTENIR LES DÉLÉGATIONS DES PAYS DU SUD

LORS DE LA SESSION SPÉCIALE SUR LES MÉDICAMENTS

NOUS APPELONS À UN

RASSEMBLEMENT

MERCREDI 20 JUIN à 13h00

DEVANT L’OMC À GENÈVE

(Rue de Lausanne 154)