Grève en vue chez Swissair

Vendredi 7 septembre, 250 employé-e-s de Swissair réunis en assemblée à Genève ont décidé à une écrasante majorité de convoquer une nouvelle assemblée le jeudi 13 pour décider d’un arrêt de travail et en fixer les modalités. Plusieurs intervenant-e-s ont exprimé le sentiment d’avoir été trahis par la Direction et blessées dans leur dignité par les décisions récentes du groupe; d’autres ont dit leur ras-le-bol d’être traitées comme des objets. A l’heure où nous mettons sous presse, nous ne connaissons pas les ultimes décisions du personnel, mais une grève paraît très probable.

Rappel des mesures annoncées par Swissair:

• 500 millions d’économies d’ici la fin de l’année (programme Change 2001).
  
• Suppression de 1250 postes de travail soit : 600 postes au sol, 400 parmi le personnel volant et 250 postes de cadres (5% de l’effectif des cadres et de la direction).
  
• Réduction de la capacité de vol de 7 à 8% (avec la suppression des longs courriers à destination de Saïgon, Taïpeh et Atlanta et de 3 autres courts et moyens courriers, réorganisation du réseau aérien entre Swissair et Crossair).
  
• Vente de Swissport et de Nuance: Swissport serait vendu à une société financière (Candover Partners Limited); pour Nuance, Swissair a mandaté la banque d’affaire Schroder Salomon Smith Barney pour trouver un repreneur.
  

Des décisions inacceptables

La direction de Swissair, qui appelait en mars le personnel à «donner le meilleur de lui-même» et à «faire preuve de créativité pour redresser la barre» recourt maintenant à la suppression massive de poste de travail, et ce ne sont que les premières mesures. Elle rompt les engagements pris de ne pas démanteler le groupe et de ne pas vendre les filières rentables. Gate Gourmet est ainsi le prochain candidat à la vente.

Les salarié-e-s de Swissport et de Nuance ont contribué au succès et au développement de l’entreprise; il est dès lors scandaleux qu’ils soient ainsi vendus sans la moindre consultation préalable à une société financière qui n’a aucune compétence dans ce domaine; tout ce qui l’intéresse c’est de faire une bonne opération et de procurer de la valeur ajoutée aux actionnaires. On se doute bien que ce sera au détriment des emplois, des salaires et des conditions de travail des salarié-e-s. De plus, cette vente menace la viabilité de l’entreprise et, par conséquent, les emplois et les conditions de travail de tous les employé-e-s du groupe.

Il est temps de réagir

Il est temps pour le personnel d’agir pour se faire respecter et montrer que les employés ne sont pas des pions qu’on peut vendre au plus offrant ou jeter quand on n’en a plus besoin. C’est pourquoi le SSP appelle l’ensemble des employé-e-s à agir:

• Pour protester contre ces suppressions de postes de travail, contre la rupture par Swissair de ses engagements (non-démantèlement du groupe) et contre les atteintes à la dignité du personnel.
  
• Pour exiger des responsables de l’entreprise des garanties pour tous les employés de Swissair concernant le maintien de l’emploi, le respect des salaires (mais aussi leur amélioration), des conditions de travail, des droits syndicaux, de la CCT (jusqu’en 2005), mais aussi de l’affiliation et des droits sur la caisse de pension et les facilités de transport.