Les Vaudois-e-s pourront se prononcer contre le paquet fiscal

Le référendum contre le paquet fiscal, soutenu par une
coalition d’organisations situées à la gauche du
Parti socialiste, dont solidaritéS, ainsi que par les syndicats
SSP et SUD, a abouti avec 14 200 signatures.

Compte tenu de la difficulté des conditions
référendaires (12 000 signatures valides en 40 jours) et
de l’absence de soutien de la part de la gauche gouvernementale,
il s’agit d’une très belle réussite pour
toutes les forces décidées à faire
véritablement obstacle, dans la rue et dans les urnes, à
la politique de régression sociale menée par le
gouvernement vaudois. L’essentiel des signatures a
été récolté par le Syndicat des services
publics (5300), la Gauche anticapitaliste (2800), solidaritéS
(2400), SUD (1400) et le POP (1400).
91 millions pour les plus riches

L’essentiel de ce paquet fiscal consiste d’une part en un
bouclier fiscal pour les très hauts revenus (dont
l’imposition sera plafonnée à 60% contre 70%
actuellement), et d’autre part en de nouveaux cadeaux pour les
gros actionnaires, ceux qui possèdent au moins 10% d’une
société. La première de ces deux mesures remet
directement en cause le principe – déjà bien mis
à mal! – de la proportionnalité de
l’impôt fondée sur la «capacité
contributive» de chacun-e, principe qui est pourtant une des
conditions élémentaires de la justice fiscale.

Les cadeaux aux gros actionnaires, quant à eux, avaient
déjà été refusés en votation
populaire par les Vaudois-e-s en février dernier à plus
de 54%, dans le cadre d’une votation fédérale. Un
deuxième refus de la part des citoyen-ne-s fera-t-il enfin
comprendre au gouvernement que la majorité de la population,
celles et ceux qui n’ont que leur force de travail pour vivre,
est exaspérée par ce genre de cadeaux aux millionnaires?

Le PS, du compromis aux compromissions

Il faut toutefois reconnaître au gouvernement vaudois une
certaine habileté politique puisqu’il a enrobé la
pilule amère des cadeaux aux plus riches de quelques rabais
fiscaux pour les familles de la «classe moyenne».
Seulement, l’injustice saute aux yeux. Quand quelques centaines
d’archi-privilégiés se partageront 91 millions de
francs, plus de cent mille contribuables nettement moins
fortunés n’auront que 72 millions: soit quelques dizaines
de francs par famille. Evidemment, pour beaucoup, quelques dizaines de
francs, ce n’est pas négligeable. Le problème,
c’est que cet argent qu’on fait mine de donner d’une
main aux familles, on le reprend doublement de l’autre!

En effet, en matière fiscale, il n’y a pas de miracle.
Quand les très riches paient 91 millions en moins, c’est
à toutes et tous les autres de passer à la caisse: hausse
des impôts communaux dus aux reports de charges, baisse des
salaires dans la fonction publique, baisses des subsides à
l’assurance maladie, moins de places dans les EMS, moins de
crèches, moins d’argent pour l’éducation, les
logements sociaux ou le développement des énergies
renouvelables… Du coup, il est vraiment incompréhensible que
le Parti socialiste vaudois et les Verts marchent dans cette arnaque.
La politique des petits pas et du marchandage avec la droite n’a
pas apporté grand-chose. La Jeunesses socialiste ne s’y
est d’ailleurs pas trompée en soutenant le
référendum, contre la direction du PS. La gauche de
gouvernement se présentera-elle à la prochaine
séance de rattrapage en appelant comme nous à voter deux
fois non au paquet fiscal?