Fonction publique: les perdants de la nouvelle grille salariale ne baissent pas les bras
Fonction publique: les perdants de la nouvelle grille salariale ne baissent pas les bras
Alors que la Fédération des sociétés de
fonctionnaires (FSF, syndicat majoritaire) a signé
laccord sur lequel le gouvernement vaudois a
décidé de sappuyer pour décréter
lentrée en vigueur de la nouvelle grille salariale de la
fonction publique (Decfo-Sysrem), plusieurs milliers
demployé-e-s perdants ont fait grève et sont
descendus dans la rue mardi 11 novembre à lappel des
syndicats SSP et SUD.
Un tel regain de la mobilisation et notamment
lémergence, dans certains secteurs, de grèves
reconductibles constitue un événement
inédit dans lhistoire récente des luttes de la
fonction publique vaudoise et témoigne dune
véritable inquiétude de larges fractions
demployé-e-s face à leur avenir professionnel.
Solidarité intersectorielle
La colère reste grande en effet chez des milliers de
salarié-e-s de la fonction publique vaudoise qui voient leur
salaire et leur qualification durement attaqués sur
lensemble dune carrière (de lordre de 50
000 francs pour un-e employé-e de ladministration avec
CFC par exemple ou de lordre de 200 000 francs pour un-e
enseignant-e du secondaire I). Là où le gouvernement
vaudois espérait que le mouvement finirait par
séteindre avec le temps, après la grève
massive de janvier dernier, il semble au contraire retrouver un nouveau
souffle, notamment grâce à lentrée en lutte
de secteurs traditionnellement peu combatifs, par exemple
ladministration, ou encore grâce au soutien des
gymnasien-ne-s solidaires de leurs professeur-e-s (voir larticle
ci-dessous). Autant de nouvelles mobilisations qui viennent renforcer
des secteurs en lutte depuis le début. Ainsi, le personnel de
lUniversité, jusque-là peu impliqué dans la
mobilisation, a voté la grève à
lunanimité, lors de sa dernière assemblée
syndicale.
La solidarité intersectorielle est à nen pas
douter une des clés de la mobilisation, face à un
gouvernement qui cherche à diviser en prenant aux uns pour
donner aux autres, ou encore en individualisant de manière
arbitraire les fonctions et les classes salariales. Il faut
dailleurs souligner la décision de la FSF qui, même
si elle a signé laccord avec le gouvernement en faisant
primer des avantages corporatistes à court terme, a
néanmoins décidé dappeler à la
manifestation de mardi, recomposant ainsi une nécessaire
unité syndicale dans la rue.
Ce nest pas largent qui manque
Les grèves, très suivies dans certains secteurs (par
exemple au CHUV et dans lenseignement) et la manifestation de
mardi qui a rassemblé entre 8000 et 10 000 personnes dans les
rues de Lausanne un très grand succès donc
visent à contraindre le Conseil dEtat à
une réouverture sectorielle des négociations, afin
quau final, aucun employé-e ne soit perdant-e.
En effet, après avoir annoncé un excédent
budgétaire de près dun milliard de francs et
après avoir concocté un paquet fiscal qui accorde 100
millions de baisses dimpôts annuelles pour les 900 plus
riches individus du canton, le gouvernement aura de la peine à
faire croire quil ny a pas assez dargent pour des
salaires qui subissent de plein fouet, depuis 20 ans, les politiques
daustérité. Un nouveau préavis de
grève a été déposé pour les
journées des 19 et 20 novembre.