Mes excuses et mes remerciements
Mes excuses et mes remerciements
Je remercie les lecteurs qui mont rendu attentif au dérapage contenu dans mon article «Guerre pour la terre, terre pour le profit», paru dans solidaritéS n° 11. Cest pourquoi, jai exprimé mon accord avec la «Mise au point» de Jean Batou dans le n° 13. Vous avez suscité un débat salutaire, moins sur les sens à donner aux expressions «la Diaspora» (lensemble des Juifs qui ne vivent pas en Israël), «une diaspora» (dans le contexte de mon article, un petit secteur privilégié de cette Diaspora) que sur la nature politique et sociale dIsraël.
Si ma phrase a pu vous blesser, je vous prie de men excuser. Mon propos ne visait nullement à stigmatiser lensemble des Juifs de la Diaspora, encore moins à les accuser en bloc de succomber à lappât du profit mais cherchait à déceler les intérêts antagonistes qui divisent cette Diaspora en classes. Car de retour de Palestine et dIsraël, nous sommes nombreux à vouloir comprendre les mobiles des groupes de pression qui poussent lÉtat israélien à réprimer la population palestinienne et les membres de son propre peuple qui osent en prendre la défense.
Je ne souhaite pas que cette malheureuse phrase enlise la clarification nécessaire dans le silence stérile du mépris, mais quau contraire mon texte incite à la discussion1. Ces discussions nous les avons ébauchées à Tel Aviv, Haïfa, Jérusalem avec les manifestant-e-s israéliens-nes opposé-e-s à loccupation colonialiste de la Palestine. De retour à Lausanne, nous les poursuivons, chaque samedi matin, autour du stand «Urgence Palestine», puis au cours des réunions hebdomadaires de notre Collectif. Pourtant à la question que je posais dentrée darticle «Quelle est [
] la raison de lacharnement, permanent depuis un demi-siècle, de lÉtat israélien à harceler un peuple voisin et sans défense?» bien peu de réponses nous sont données, moins encore par ceux-là même qui soutenant cette politique devraient sen expliquer.
Pourtant les langues se délient, les discussions sengagent et les idées séclaircissent. Ainsi, Théo Klein2 nous apprenait que nous étions nombreux/euses à vouloir comprendre :[
] «Alors, amis qui vivez, qui luttez et qui souffrez sur la terre dIsraël, arrêtez la marche du temps [
]. Interrogez-vous. Faites votre examen de conscience. Demandez-vous si vous avez vraiment regardé ce peuple qui est parmi vous, ces Palestiniens, habitants de notre terre commune, qui sont faibles, appauvris, sans travail trop souvent, soumis à une incessante suspicion, arrêtés, fouillés, bloqués, renvoyés, humiliés. Nous avons connu ces temps-là; ces mesures, nous les jugions déshonorantes [
]». Jy ai lu un message despoir adressé à tous les êtres humains qui vivent, qui luttent et qui souffrent sur cette Terre et un appel à lexamen de conscience adressé a tout un chacun
jen ai pris acte.
François Iselin
- Depuis est parue une bien meilleure analyse sur ce sujet: Stefan Deconinck «Lagriculture et le conflit israélo-palestinien» que nous avons édité en brochure disponible à ladresse du Collectif Urgence Palestine – Vaud, cp 144, 1000 Lausanne 9.
- Théo Klein, avocat, ancien président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). Article publié dans Le Monde du 6 septembre 2002 sous le titre «Israël-Palestine: la simple vérité».