NON à la guerre impériale, OUI à la justice globale

NON à la guerre impériale, OUI à la justice globale



Chaque année, des millions d’êtres humains meurent prématurément de la faim, de la pénurie d’eau potable, de la privation de soins, de la multiplication des catastrophes «naturelles» ou des conséquences de la violence politique et militaire. Selon le PNUD et l’UNICEF, il suffirait pourtant d’une dépense annuelle de 80 milliards de dollars sur dix ans pour garantir à toutes et tous un accès à l’eau potable et à une alimentation adéquate, à des soins et à des infrastructures de santé indispensables, ainsi qu’à une éducation élémentaire.



Que représentent 80 milliards de dollars? Un petit quart du budget militaire des Etats-Unis, la moitié de la fortune estimée des quatre personnes les plus riches du monde, ou encore trois fois les réserves excédentaires en or et en devises de la Banque Nationale Suisse. De tels chiffres donnent le vertige? Oui. Ils attestent du dérèglement insensé de la planète.



Pour Global World SA., le bien public n’est pas un produit rentable… La maximisation du profit est au principe de toute action, toute loi et toute morale. L’inégalité ronge le corps social. Les multinationales, les grands Etats du Nord et les institutions internationales qui en dépendent (G7, OMC, FMI, Banque Mondiale, etc.) jouent les chefs d’orchestre de cette cacophonie meurtrière. C’est ça, le capitalisme.



Au Nord, les riches deviennent chaque jour plus riches, tandis que la grande majorité des femmes et des hommes se serrent de plus en plus la ceinture et vivent dans la peur du lendemain (précarité de l’emploi, retraites minées, services publics bradés, environnement ruiné). Au Sud et à l’Est, c’est infiniment pire: le dénuement et la dépendance règnent en maîtres, comme aux temps des colonies. C’est ça, l’impérialisme.



A l’orée du XXIe siècle, L’Argentine et la Palestine portent le témoignage saisissant de toutes ces souffrances. La première étouffe sous nos yeux, victime de ce qu’il faut bien appeler un «crime économique contre l’humanité». La seconde éprouve toutes les formes d’exploitation, d’oppression et de violences imaginables, destinées à mater une résistance populaire par en bas.



Face à l’injustice globale, la révolte gronde. Même quand elle exprime ses particularismes (ethniques, nationaux, religieux, etc.), elle participe du même rejet planétaire de l’inacceptable. Il arrive pourtant qu’un mouvement singulier trouve immédiatement le langage de l’universel, comme les Indiens du Chiapas, les Sans Terre du Brésil ou les Piqueteros (chômeurs qui bloquent les routes) argentins. Mais l’Internationale des damnés de la terre, femmes et hommes, est encore en chantier.



De leur côté, les patrons de Global World SA réorganisent leur domination. Jusqu’ici, les Etats-Unis ont su tirer avantage de la concentration exceptionnelle de leur puissance économique, politique et militaire. Le recours à la guerre leur permet ainsi de faire primer leurs intérêts dans des zones stratégiques souvent mal «contrôlées» (Moyen-Orient, Asie du Sud-Est, Etats andins, etc.), mais aussi de limiter l’indépendance de leurs alliés et concurrents européens. Poutant les tensions montent au sein de la forteresse impérialiste.



Depuis vingt ans au moins, les maîtres de la planète ont gagné du terrain, concentrant entre leurs mains des richesses et un pouvoir sans précédent. Mais, ivres de leurs succès, ils n’ont pas toujours bien su apprécier la montée des résistances. L’émergence rapide d’un puissant mouvement «contre la mondialisation néolibérale» les a surpris. Ce n’est que le sommet de l’iceberg. Il nous appartient aujourd’hui de les surprendre à nouveau en construisant un puissant mouvement contre l’oppression coloniale et la guerre impérialiste.



Dans cette perspective, le 28 septembre marque deux rendez-vous essentiels, puisque la solidarité internationale avec le peuple palestinien défilera à Marseille, tandis que le refus de la guerre en Irak tiendra la rue à Londres.



Jean BATOU