Honduras: dernières nouvelles du front

Honduras: dernières nouvelles du front

Bien que les transnationales de l’information n’y accordent
guère d’importance, la résistance du peuple
hondurien continue à l’encontre du gouvernement mis en
place le 28 juin 2009 par les militaires. Après
l’échec des dernières démarches de
l’Organisation des Etats Américains (OEA), même les
USA semblent obligés de se distancer davantage du nouveau
pouvoir de facto : le Département d’Etat a
finalement reconnu qu’un putsch s’était produit au
Honduras le 28 juin; le 3 septembre, il a annoncé la suspension
de l’aide économique à ce gouvernement et la
non-reconnaissance des élections prévues le 29 novembre.
    Le 31 août, le Tribunal suprême
électoral – contrôlé par les putschistes
– a ouvert la campagne pour les élections du 29 novembre.
Un scrutin vide de sens: « Comment un gouvernement issu
d’une élite économique peut-il garantir la
légalité, alors qu’il est
illégitime ? Les élections approfondiront la crise
et n’entraîneront pas les transformations voulues par le
peuple hondurien. Lorsque la population est exclue de
l’économie, le peuple a le droit de protester et de
proposer des réformes », a déclaré le
président Manuel Zelaya, démis par les putschistes, dans
une conférence de presse tenue à Washington, où il
s’est rendu pour participer à l’assemblée
générale de l’OEA. De son côté, le
président de facto – Roberto Micheletti – a
proposé de démissionner en échange du non-retour
de Manuel Zelaya à la présidence, au profit d’une
tierce personne.
    Début septembre, le Front national de
résistance au coup d’Etat a organisé de nouvelles
manifestations dans la capitale. En voici un bref résumé.
Le 1er septembre, lors d’un rassemblement au « Parc
central Francisco Morazan », Juan Barahona (dirigeant du
Front national de résistance au coup d’Etat) a
déclaré : « Le peuple hondurien
résiste et n’abandonnera pas la lutte jusqu’au
retour de Mel Zelaya et jusqu’à la formation d’une
Assemblée nationale constituante qui nous donnera une nouvelle
Constitution ». Le 2 septembre, une grande manifestation a
traversé les quartiers populaires de la capitale. Le 3
septembre, les centrales syndicales ont organisé une
grève nationale, suivie dans les entreprises publiques
(énergie électrique, distribution de l’eau,
télécommunications). « Les employés
qui occupent ces installations ont déclaré être
sérieusement attaqués par les directions nommée
par le gouvernement de facto : celles-ci licencient des
employés expérimentés et les remplacent par
d’autres personnes. […] La protestation du 3 septembre a
été massive, car les enseignants et de nombreux
fonctionnaires ont décidé de faire grève durant
deux jours afin de  participer aux activités de
résistance » (Agenda Radical, 4 sept. 2009).

Hans-Peter Renk
Sources : www.rebelion.org
www.aporrea.org
www.anticapitalistas.org