Mühleberg nucléaire: nous voterons NON le 29 novembre
Mühleberg nucléaire: nous voterons NON le 29 novembre
Les Vaudois et Vaudoises voteront le
29 novembre pour déterminer lavis du canton sur la
demande de prolongation à durée illimitée (sic) de
la centrale de Mühleberg (BE). Celle-ci est la plus vétuste
de Suisse, prolonger son exploitation est inacceptable !
Dans une pure logique de rentabilisation prolongée de son
capital investi, lentreprise Forces motrices bernoises (FMB) a
demandé aux autorités fédérales (DETEC) de
pouvoir exploiter leur centrale de Mühleberg pour une
duré
illimitée ! Cette demande, de bonne
guerre pour une entreprise à but lucratif qui tente de maximiser
son profit et daménager la réglementation
étatique en sa faveur, a déclenché une
série de dysfonctionnements rocambolesques et de
démissions des autorités publiques tant
fédérale que vaudoise.
Démission fédérale
Qua répondu le département de M.
Leuenberger ? A-t-il rappelé à FMB que la loi sur
lénergie nucléaire (LENu) prévoit le
démantèlement de la centrale, mise en fonction en 1972,
pour 2012 ? A-t-il rajouté que ce terme ne pouvait en
tous cas pas être retardé étant donné que
lAIEA avait relevé des problèmes de
sécurité concernant lenveloppe du cur du
réacteur (voir encadré) ? A-t-il pris
loccasion de cette communication pour demander aux FMB de
fournir un plan de démantèlement de la centrale,
prévoyant un calendrier respectant le délai légal
de 2012 ? Rien de tout cela ! Laissant sa
responsabilité au placard, le département de M.
Leuenberger a décidé de demander leur avis aux cantons et
aux communes limitrophes avant de rendre sa décision.
Démission vaudoise
Les cantons de Neuchâtel, Fribourg, Genève et la ville de
Berne ont répondu en mettant la sécurité au dessus
de la rentabilisation illimitée de la centrale. Ils demandent
que la Confédération soppose à la
requête de FMB. De son côté, le Conseil dEtat
vaudois à répondu à la question posée par
le DETEC
favorablement ! Sans le recours à la cour
constitutionnelle intenté par lassociation Sortir du
nucléaire et les Verts (qui rattrapent ainsi le manquement
incroyable de leur magistrat pourtant officiellement
antinucléaire), cette décision serait restée
position officielle du canton.
La Cour a reconnu que le Conseil dEtat aurait
du procéder à une consultation populaire pour
déterminer sa position. En effet la Constitution vaudoise
stipule quen matière dénergie
nucléaire, les décisions du canton doivent être
déterminées par un vote populaire. Deuxième
manquement à la démocratie, le programme de
législation et la Constitution précisent que Canton et
Communes : « collaborent aux efforts tendant
à se passer de lénergie
nucléaire ».
Votation malgré tout
La décision de la Cour constitutionnelle rendue le 17 juin
risquait pourtant de rester lettre morte puisque le DETEC était
déjà en possession dune réponse
positive donc du Conseil dEtat vaudois. Le DETEC pouvait
ainsi sans autre rendre sa décision à FMB sans que les
citoyen-ne-s vaudois aient pu se prononcer comme leur constitution le
prévoyait. Un comité de campagne constitué pour le
NON 1 a alors envoyé une lettre à M. Leuenberger
lui demandant dattendre le résultat du vote vaudois avant
de rendre sa décision.
Finalement le recours gagnant à la Cour
constitutionnelle, la réponse positive de M. Leuenberger
à la lettre du comité ainsi quun vote du Grand
conseil décidant de tenir une votation populaire le 29 novembre
ont évité le déni de démocratie que la
décision du Conseil dEtat instituait. Un large front
constitue désormais la campagne de votation au sein du
comité « NON à la prolongation
illimitée de la centrale nucléaire de
Mühleberg ! ». Le comité est
constitué pour linstant par les partis de gauche, les
Verts, Ecologie libérale, le conseiller national PDC Jacques
Neyrinck et de nombreuses ONG écologistes. Pour renforcer la
campagne et remporter cette votation décisive pour notre avenir
à tous, nous vous invitons à rejoindre le comité
et à participer à hauteur de vos moyens militants.
Philippe de Rougemont
Association Sortir du nucléaire
Un démantèlement indispensable
La centrale de Mühleberg (1972) est celle qui présente le
plus de défaillances. Le constat est étayé par
lAIEA.
Le manteau dacier entourant son cur est fissuré
sur plusieurs mètres, la pose dagrafes par FMB
nont pas empêché la progression de ces fissures.
Les différentes installations de sécurité sont
contigües : un même accident les endommagerait en
série, avec les conséquences que lon imagine.
Dans le domaine nucléaire, le risque « presque
zéro » ne suffit pas. Létendue
dune catastrophe serait telle que le risque zéro doit
être garanti. Rappelons que selon une étude officielle
mais enterrée réalisée par le Département
fédéral de la protection de la population (Rapport
Katanos, 1995), un accident dans une centrale nucléaire suisse
se solderait par lirradiation de 100 000 personnes. Etant
donné quil est impossible de réduire ce risque
à zéro, continuer à exploiter ces bombes à
retardement surtout Mühleberg – constitue, de la part
dune autorité publique en charge du bien être de la
population, une corruption morale flagrante.
Dautant plus que Mühleberg, cest à peine plus
de 4% de la consommation délectricité du pays. Une
proportion dépassée par les milliers de projets concrets
de production dénergie renouvelable inscrits rien
quen 2009 et qui seront financés par le système de
rachat du courant renouvelable (RPC). On ne peut pas mener deux
politiques avec un seul budget. LAllemagne, qui maintient sa
décision de sortir du nucléaire, a créé
270 000 postes de travail dans les renouvelables en 10 ans.
A nous de sortir du nucléaire et de nous orienter
résolument vers lefficacité
énergétique et les renouvelables.
(PDR)