Provocations patronales dans la construction

Provocations patronales dans la construction

Pour le moment, le secteur du bâtiment reste dans une large
mesure épargné par la crise. Ainsi, la plus grosse
entreprise de construction du pays, Implenia, a dégagé
13,6 millions de bénéfice au premier semestre 2009, en
hausse de 7 % par rapport à 2008, qui était
déjà une année record. Mais l’avidité
du patronat paraît sans limite. Malgré ces excellents
résultats, l’entreprise a en effet annoncé 31
licenciements dans la région Neuchâtel-Jura, dans le but
évident de réduire ses coûts et
d’accroître ainsi les dividendes des actionnaires,
obligeant les travailleurs à accomplir leur tâche plus
vite pour compenser la réduction de personnel. Cette obsession
à accroître toujours plus les marges de profit n’est
pas propre à Implenia. Elle est partagée par
l’ensemble du patronat de la branche, regroupé dans la
Société suisse des entrepreneurs (SSE). La SSE ne recule
en effet devant aucune provocation. Elle vient ainsi de rompre les
négociations salariales 2009, prenant prétexte
d’une pause d’information organisée par le syndicat
Unia sur les chantiers zurichois. Les travailleurs de la construction
demandent 120 francs d’augmentation mensuelle. Un minimum en
réalité, compte tenu de l’excellente santé
financière du secteur. Comme le remarque un contremaître
jurassien cité par l’Evénement syndical (14/09) :
« 120 francs, avec ma femme et mes deux enfants, ce
n’est même pas assez pour couvrir les augmentations de
primes de la caisse maladie ». En 2007, les travailleurs
du bâtiment ont montré qu’ils savaient prendre le
chemin de la lutte si nécessaire. La SSE ferait bien de
s’en souvenir avant de rompre les négociations pour un oui
ou pour un non.

Hadrien Buclin