Malgré les intimidations, la mobilisation étudiante continue

Malgré les intimidations, la mobilisation étudiante continue

À l’Université de Lausanne, les
étudiant·e·s occupant un auditoire pour protester
contre les effets antisociaux de la réforme de Bologne et contre
la marchandisation des études y ont été
enfermés jeudi 3 décembre vers minuit. Une trentaine de
sécuritas dépêchés sur place à la
demande du recteur, et épaulés par la police cantonale
les ont empêchés de sortir tant qu’ils ne
déclinaient pas leur identité.

    Le même Recteur n’avait pourtant pas
arrêté de dire les jours précédents
qu’il comprenait les revendications des
étudiant·e·s et qu’il concevait
l’université comme un lieu de débats ouvert et
permettant la liberté d’expression. Ce fichage
systématique d’étudiant·e·s exprimant
démocratiquement et pacifiquement leur préoccupation face
à la dégradation de leurs conditions d’étude
traduit pourtant une singulière conception de la
démocratie à l’université…
L’envoi de la police ou d’agents privés contre un
mouvement étudiant ne s’était d’ailleurs pas
vu à Lausanne depuis plusieurs décennies.

    Les étudiant·e·s ne se sont pas
fait prier pour faire savoir au Recteur le lendemain ce qu’ils
pensaient de ces méthodes policières. Quelque 200
d’entre eux ont envahi son bureau en scandant :
« Pas de flics à l’université ! » ou encore « Négociations le jour, flicage la nuit ! », et exigeant la destruction des fiches établies par les sécuritas pour le compte de la Direction.

Par ailleurs, si l’occupation de l’auditoire a
été levée à Lausanne lundi 7
décembre, comme dans toutes les universités suisses, la
mobilisation et les débats continuent dans une salle plus
petite. Une délégation conséquente
d’étudiant-es lausannois s’est jointe à la
manifestation des étudiants zurichois samedi 12 décembre
qui a rassemblé quelque 1500 personnes (un
succès !), pour afficher une solidarité active
face à la hausse drastique des taxes d’étude
prévue par le législatif de Zurich (de 690 à 1200
fr. par semestre) et pour contribuer à la construction
d’une coordination nationale des étudiants
mobilisés : l’enjeu est de reprendre la
mobilisation sur le plan national à la rentrée de
février, quand les examens seront passés. A Zurich, la
mobilisation a payé, puisque le Grand Conseil est revenu sur sa
décision initiale mardi 15 décembre dernier et a
renoncé à la hausse des taxes prévues !


De notre correspondante à l’UNIL