Maroc: La répression frappe les étudiant·e·s

Maroc: La répression frappe les étudiant·e·s



L’Université d’Ibn
Zohr à Agadir a connu tout au long de cette année des
batailles estudiantines pour la défense du droit à un
enseignement public, gratuit et de qualité. A la suite de la
décision des étudiants de boycotter les examens, prise de
manière démocratique, pour protester contre le refus de
la direction de reporter la date de ces épreuves, le 7 juin
dernier les forces de répression prennent d’assaut le
campus. Elles vont faire preuve de leur brutalité habituelle.

Bilan : plusieurs blessés dont une étudiante qui
s’est fracturé la cuisse après que les forces de
répression l’ont jetée du 2e étage !
La direction assistée par la police a obligé les
étudiants à passer les épreuves de force. Les
arrestations ont été nombreuses, 16
étudiant·e·s sont poursuivis dont 7 sont en
détention provisoire.

L’université Qadi Ayad à
Marrakech a connu aussi l’arrestation de deux étudiants le
14 juin dernier. Cette répression arrive dans un contexte de
raidissement du pouvoir face à aux mouvements sociaux,
organisés ou spontanés. On assiste depuis des mois
à la criminalisation de ces derniers qui luttent contre les
politiques libérales appliquées au Maroc, sous les
orientations des Institutions financières internationales et
pour mieux servir les multinationales et les capitalistes locaux.

Dans les quatre coins du pays, des sit-in et des
marches sont interdits ou réprimés dans le sang. Les
arrestations et les condamnations des militant·e·s se
multiplient (étudiants de Fès, Marrakech et Agadir; plus
de vingt procès de diplômés, de chômeurs, les
syndicalistes Bouârfa et de SMESSI Régie de Khouribga; de
citoyens à Missour, Chefchaoun, etc.)

La vague de répression a atteint aussi les
journalistes et la presse indépendante et l’Association
marocaine des droits de l’homme (AMDH), qui subit depuis des
semaines une attaque politico-médiatique haineuse.

Nous à ATTAC Maroc, nous considérons
que cette attaque contre les libertés, dans toutes ses formes,
vise à imposer de force les politiques libérales aux
citoyens. En tant que partie du mouvement social pour un autre Maroc,
cette situation nous inquiète et nous touche directement,
plusieurs militants d’ATTAC sont parmi les
militant·e·s poursuivis. Devant cette situation, nous
annonçons :

– Notre entière solidarité avec les
étudiants arrêtés et à leur tête nos
camarades d’ATTAC Maroc

– Nous condamnons l’assaut par les forces de
répression des campus d’Agadir et Marrakech et les
sévices et les menaces subies par les
étudiant·e·s.

– Nous condamnons la criminalisation des mouvements sociaux au
Maroc, ainsi que la répression et les arrestations des
manifestants, des syndicalistes dans toutes les régions du pays.

– Nous rejetons l’ensemble des politiques libérales
menées par l’Etat marocain dans la mise en œuvre des
recommandations des institutions financières internationales qui
vont à l’encontre des intérêts du peuple
marocain.

– Nous exigeons la libération immédiate des
détenus et l’arrêt des poursuites contre les
militants estudiantins à Agadir, Marrakech et dans les autres
campus.

– Nous condamnons les jugements fantoches à
l’encontre des étudiants d’Agadir : trois
mois de prison fermes et une amende de 1000 dirhams pour Souad
el-Houti, Hicham Laribi, Amine Bassir, Abdelfatah Ait Belkacem et
Mohamed Mahdouf. Trois mois de prison avec sursis et 1000 dirhams
d’amende pour Kamal Boutbagh, Ali Moubarek, Mohamed Chouich et
Abdelaziz Ahdib.

Le procès du groupe de Zahira Boulmasitri et Saidia D’haim a été reporté au 4 octobre 2010.

– Nous demandons aux responsables du pillage des richesses du
pays de rendre des comptes et la fin de l’impunité dans ce
domaine.

– Nous demandons de poursuivre les responsables des violences contre les manifestants.

– Nous exprimons de nouveau notre solidarité avec l’AMDH face à la violente campagne contre elle.

– Nous appelons toutes les forces vives qui luttent à
intensifier et coordonner les efforts pour défendre les
libertés civiles et politiques.

ATTAC Maroc