Entretien avec F. Vercammen: où va la social-démocratie européenne?
Entretien avec F. Vercammen: où va la social-démocratie européenne?
Dans notre précédent numéro nous avons publié une critique du spectacle édifiant de lassaut du septième siège du Conseil fédéral par la socialiste genevoise Micheline Calmy-Rey, à coups de surrenchère de conformité avec les idées dominantes de la droite néolibérale.
Nous avons également, dans le même numéro, mis en perspective cet «événement» sans enjeux politiques, en revenant sur lhistoire de la naissance de la «formule magique» de gouvernement et de la participation du PSS au Conseil fédéral.
Mais aujoudhui, cest bien sûr à léchelle européenne que la transformation des partis sociaux-démocrates, de leur ancrage social comme de leurs orientations idéologiques, pose des questions politiques nouvelles à la gauche anticapitaliste.
Pour alimenter le débat nécessaire à propos des évolutions politiques et sociales récentes des partis sociaux-démocrates européens et la recherche des réponses appropriées, nous publions ici un entretien que nous avons eu avec François Vercammen, lune des chevilles ouvrières de lorganisation des conférences de la Gauche Anticapitaliste Européenne, comme celle qui vient davoir lieu à Copenhague et à laquelle nous avons participé. Notre interlocuteur est membre de la direction du Parti Ouvrier Socialiste belge et
de la IVe Internationale. Nous reviendrons bien sûr sur ce sujet dans nos prochaines éditions en publiant dautres contributions, notamment de la part de Murray Smith, lun des membres fondateurs du Scottish Socialist Party (SSP), qui était notre invité fin novembre dans le cadre de notre troisième «Forum socialiste». (pv)
Peux-tu rappeler dans quelles circonstances les partis sociaux-démocrates en sont arrivés à contrôler la grande majorité des gouvernements de lUnion Européenne? Quel bilan peut-on tirer de cette expérience grandeur nature? Peux-tu donner quelques exemples significatifs?
Cest en lespace dun an (mai 1997-septembre 1998) que le pouvoir institutionnel dans lUE (ses institutions et ses pays-membres) a basculé, lorsque la Grande-Bretagne, la France et lAllemagne se sont dotés de gouvernements dominés par les partis de la Deuxième Internationale. Ils ont été précédés en cela par les PS suédois, danois, portugais, grec et lOlivier italien. Par ailleurs, des PS se trouvaient déjà, ou se trouveront ensuite, au gouvernement – mais en position subalterne – dans des coalitions avec des partis conservateurs, en Finlande, en Autriche, en Belgique et au Luxembourg. Il ny a quen Espagne (depuis 1996), et en Irlande, que la social-démocratie était alors dans lopposition.
Lexpérience «grandeur nature» a été très significative et marquante par sa cohérence et sa visibilité: la social-démocratie européenne, au lieu de rompre avec la politique néo-libérale et une construction européenne profondément anti-démocratique et anti-sociale, a poursuivi et approfondi celles-ci.
La raison fondamentale de ce «retour» spectaculaire de la social-démocratie, après dix à quinze ans de «cure dopposition» imposée, réside avant tout dans la mutation de la social-démocratie elle-même, cest-à-dire sa fiabilité néo-libérale, désormais amplement démontrée sur tous les terrains, notamment sur deux critères hautement sensibles: le consensus syndical et la politique électorale. Plus pragmatiquement, il était urgent de relever au gouvernement un certain nombre de chefs de la droite usés (Kohl, Chirac, Thatcher-Major), ainsi que les grands partis bourgeois prestigieux (CDU, RPR, Conservateurs), discrédités, épuisés, frappés de crises dimplosion. Il faut noter la tendance de fond, sous-jacente à cette dynamique de synchronisation: la réussite de lunification de lUE et luniformisation de ses politiques. Même sil faut se garder de raisonnements trop mécaniques.
Dans quelle mesure la conversion des partis socialistes aux recettes néolibérales reflète-t-elle une mutation profonde de leur ancrage social? Y a-t-il encore une différence de nature entre le parti démocrate états-unien et la social-démocratie européenne? En dautres termes, les partis socialistes européens sont-ils devenus des partis bourgeois comme les autres?
Je crois effectivement quil y a une mutation profonde, la fin dun cycle historique. Mais quelle mutation? Il y a toujours eu une difficulté à «conceptualiser» les grandes évolutions de la social-démocratie. Dès ses origines et son implantation dans la société, à la fin du XIXe siècle, le mouvement ouvrier a été accusé d«embourgeoisement» par des courants critiques révolutionnaires. Lune des premières à avoir saisi la complexité du phénomène fut Rosa Luxemburg, en mettant en évidence la dialectique entre les appareils du mouvement ouvrier, devenu massif, la classe elle-même et la société bourgeoise. Lénine avait épinglé l«aristocratie ouvrière», la couche supérieure de la classe qui, de par ses privilèges matériels, sétait installée dans le capitalisme. La sociologie universitaire sen était emparée avec les théories de lorganisation.
La guerre de 1914-18, lincroyable et imprévisible brutalisation des sociétés occidentales, linqualifiable trahison de la social-démocratie avaient rejeté ces analyses au second plan: le fait massue, cétait alors le passage sanglant de la social-démocratie du côté de lordre bourgeois. Mais comme elle gardait, malgré tout, une base de masse, la qualification de «parti ouvrier bourgeois» résolvait le problème politico-organisationnel (il fallait un autre parti, marxiste et révolutionnaire, cest-à-dire «communiste») et celui de la tactique (la nécessité du «front unique ouvrier» contre la bourgeoisie). Tout cela dans la perspective dune victoire rapide du socialisme (en Europe), et donc de la disparition de la social-démocratie. Celle-ci na pas disparu, malgré les multiples annonces de sa mort prochaine. Ainsi la formule forte de «parti ouvrier bourgeois» sest avérée un guet-apens, un obstacle souvent pour raisonner dans le concret: lénorme excroissance du mouvement ouvrier daprès 1945 (sur les plans syndical, parlementaire et municipal) a développé à lextrême les deux termes contradictoires de la nature de la social-démocratie: elle na jamais été aussi «bourgeoise» (cest-à-dire intégrée dans les rouages de la société capitaliste) et «ouvrière» à la fois. Le véhicule de son embourgeoisement a été avant tout la bureaucratie syndicale.
Devant le bouleversement actuel du mouvement ouvrier et la reconfiguration de la classe des salarié-e-s, partir de la caractérisation de la social-démocratie comme «parti ouvrier-bourgeois» risque de passer à côté de la question. Car cela pousse à focaliser lanalyse sur son «degré dembourgeoisement», sur le rapport entre lappareil social-démocrate, lEtat bourgeois et le patronat, qui serait suffisant pour caractériser la social-démocratie de totalement «bourgeoise», avec toutes les conclusions tactiques qui en découlent mécaniquement.
Pour juger de la mutation actuelle, il faut partir dun fait majeur: les directions sociales-démocrates ont violemment affronté leurs propres bases pendant 20 ans afin de prouver à la bourgeoisie leur alignement programmatique complet et leur fiabilité pratique sur le terrain. Les patronats et les «Grands Hommes dEtat» visaient à ramener le mouvement ouvrier réel dans une position subalterne, similaire à celle davant 1940. Il fallait pour cela un recul substantiel, voire une défaite de la classe ouvrière, un ample bouleversement des rapports de force. Lagent actif de ce processus a été lappareil partidaire. Pour sauver sa propre mise, il avait compris, que ce que tu appelles «les recettes néo-libérales», faisait désormais système et cela pour toute une période. Sur cet aspect, on peut parler dembourgeoisement. Mais il faut constater, quant au mouvement syndical à dominante social-démocrate, que le processus dintégration, démarré après 1945, sest inversé au détriment dune bureaucratie syndicale très affaiblie.
En ce qui me concerne, jai mis laccent dès 1992 sur la notion de «déconnexion» au sein du monde du travail, et ceci sur trois plans:
- labandon de la politique néo-keynésienne – une politique bourgeoise – au profit du néo-libéralisme qui brise tous les acquis liés à «lEtat-Providence» (il sagit dune mutation programmatique);
- la distanciation affichée, parfois la rupture, entre le mouvement syndical, désormais accusé de «corporatisme revendicatif», et «le Parti», qui refuse de relayer les revendications syndicales sur le plan des institutions, ce qui était à lorigine de la social-démocratie;
- une nouvelle élite «post-socialiste» monte en puissance dans lappareil des PS et fonctionne en osmose avec lappareil dEtat; elle se sent «émancipée» dun mouvement ouvrier traditionnel discrédité et se charge daligner la classe salariée sur les exigences du capitalisme moderne au nom de la modernité.
Fait sans précédent, la social-démocratie a non seulement abandonné les couches les plus précaires, mais elle est en train de perdre ladhésion des salarié-e-s et de la jeunesse. Les PS ont perdu lallégeance, ladhésion idéologique et le contrôle social de vastes secteurs du monde du travail, tout en ne formant plus un pôle dattraction pour la jeunesse engagée.
On ne peut pas dire pour autant que ces partis sociaux-démocrates soient devenus des partis bourgeois. Je ne crois pas non plus que la comparaison avec les USA soit pertinente à cette étape. Il y a trois obstacles à cela: dabord, il y a un mouvement syndical présent dans les entreprises, et nationalement organisé, qui reste un outil relativement efficace pour la défense des intérêts immédiats et pourrait se réactiver très vite; il existe des partis sociaux-démocrates qui aspirent à peser sur les institutions étatiques et sur la vie politique nationale; et qui, de ce fait, sont obligés à solliciter les suffrages populaires; finalement, il y a «les traditions» de lutte, de grève, de conflictualité en général, qui développe des dynamiques de reconstitution et de refondation.
La tradition enracinée aidant, il subsiste un terrain favorable à un certain type de social-démocratie, cest-à-dire à un parti politique ayant un certain degré de cohérence, cherchant à capter les voix populaires et à faire le lien entre un mouvement syndical de masse actif et lexercice des libertés démocratiques. Ceci est vrai en dehors des situations de guerre ou de révolution sociale, tant quexiste la démocratie parlementaire élective.
Sur une série de questions, Blair et le New Labour ne se distinguent plus du tout des conservateurs. Le Labour britannique a-t-il rompu plus profondément avec la tradition social-démocrate que le SPD de Schröder ou le PS de Jospin/Hollande? Si oui, pourquoi?
Cela pose deux types de questions: le degré de rupture de chaque parti avec sa propre tradition (des origines aux évolutions plus récentes), mais aussi avec l«idéal type» de la social-démocratie européenne classique.
Le Labour a certainement la tradition historique social-démocrate la plus faible de tous. Il ne fait pas de doute que Blair a fait le maximum pour détruire à jamais le retour du Labour comme outil des combats de la classe ouvrière. Ceci dit, lessentiel sest passé avant, dans les années 80, qui ont vu une double défaite écrasante: celle de la gauche de Tony Benn au sein du Labour, et celle du Labour et des syndicats face à Thatcher. Sur la base de ce rapport de force, Blair a essayé dachever le sale boulot par une offensive idéologique (le «Parti du business»), une politique brutalement antisociale et pro-guerre, et une réforme antidémocratique du parti («Clause 4») pour neutraliser toute tentative de retour au Labour des forces vives des syndicats. Au point que, pour la première fois, une construction politique en dehors de ce cadre nest plus désespérée Mais il semble bien que des liens, certes plus distants, aient été maintenus avec la classe ouvrière.
De son côté, le SPD est totalement déterminé par lhistoire tourmentée de lAllemagne du XXe siècle (un impérialisme fort, les deux guerres mondiales, le nazisme, la division du pays en deux et sa position de pointe durant la guerre froide). Il se définit depuis longtemps (Bad Godesberg, 1958) comme un «parti populaire» et non-socialiste. Mais il fait face à une des classes ouvrières les plus nombreuses, concentrées, formées/cultivées, et organisées dans les syndicats les plus forts (et les plus bureaucratisés!) du monde. La «tâche» de Schröder a essentiellement consisté à étouffer, appuyé sur une mobilisation patronale, la tentative velléitaire de Lafontaine dimposer une alternative néo-keynésienne (février 1999). On verra comment le mouvement ouvrier, surtout syndical, va se comporter dans ce pays dont «lEtat social» est resté le plus intact, et qui aura à subir une vraie offensive néo-libérale.
En France, Jospin sest trouvé dans la situation la plus délicate. Arrivant au pouvoir en 1997, il hérite dun PS en lambeaux (à cause de la présidence Mitterrand (1981-1995), et est confronté à un mouvement social en éveil, qui a fait chuter Juppé. Dans cette conjoncture socio-politique – exceptionnelle en Europe, à ce moment-là – il gagne les élections «à gauche», mais bifurque tout de suite vers une politique néo-libérale de plus en plus forte. Sa marge de manuvre est limitée; il naurait pu y arriver sans laide du PCF (de ses relais syndicaux) et des Verts. Cela explique que Jospin ne pouvait passer à une révision idéologique de type «troisième voie», bien quil ait appliqué la même politique en vigueur dans lUE (cf. les réunions et décisions des Conseils européens).
Si la question a un sens pratique, on le vérifiera dans lavenir, pays par pays, à la capacité de la classe salariale et des opprimé(e)s de se confronter aux structures de ces partis pour quune alternative à gauche de la social-démocratie puisse se développer. Cest lItalie qui aujourdhui est le vrai laboratoire de ces évolutions: un PS (les «Démocrates de gauche») totalement désarticulé, une initiative surprenante de Cofferatti, (ex-)secrétaire général de la CGIL, qui postule à la direction du mouvement ouvrier et social, voire au gouvernement du pays, et une gauche radicale-sociale et politique, qui sérige en alternative de masse.
Y a-t-il un lien historique à faire entre leffondrement de lURSS, celui des partis communistes européens, et le tournant à droite de la social-démocratie?
Il faudrait entrer dans le concret pour remettre en place les articulations de cette période-clé, de 1980 à1992. Le «tournant à droite», cest-à-dire ladoption par la social-démocratie européenne du néo-libéralisme comme politique et perspective, est consolidé en 1985. Les PS sy sont ralliés dès 1980, avec les gouvernements Mitterrand et Gonzalez, comme dans lopposition parlementaire. Ils limposent à leur base. Ils ont un argument pour donner une nouvelle perspective à leurs cadres et militants: 1985 cest lannée du «Livre blanc» sur le Marché unique (annoncé pour 1992), qui promet lessor économique et social de lUE, statistiques à lappui. Forts des promesses de Jacques Delors en vue dune Europe sociale, les PS font lunité avec leurs propres bourgeoisies «pour et derrière lUE».
La crise ouverte à lEst, en 1989, va conduire au triomphe de limpérialisme européen des deux côtés du Mur! Dabord, le nouveau contexte idéologico-politique fournit le prétexte rêvé pour reporter les «normes sociales européennes». LUE est ancrée comme une machine de guerre exclusivement néo-libérale. Du côté Est, la bureaucratie stalinienne avait empêché la victoire des travailleurs dans les années 80. Quand la classe ouvrière et les intellectuels de RDA traversent le Mur, ils y trouvent un mouvement ouvrier sur la défensive, sous direction social-démocrate, déjà ralliée au néo-libéralisme. Sans perspective, ils choisissent la voie plus rapide vers une vie meilleure: lunification allemande dans lEurope unifiée.
Cette défaite simultanée des salarié-e-s, à lEst comme à lOuest, plonge la gauche dans un désarroi sans précédent depuis 40 ans. Tous les courants sont frappés mais à des titres divers. La gauche révolutionnaire seffondre ou se marginalise. Les PC perdent leur dernier ancrage historique et matériel: la bureaucratie soviétique. La mouvance PC éclate. Les plus grands de ces partis se social-démocratisent. Et la politique social-démocrate débouche sur un désastre électorale dans les années 1992-93: certains disparaissent de la scène (en Italie). Certains sombrent dans les affaires (le PS de Mitterrand). Le crise est générale. Curieusement, la disparition du «socialisme réel», héritier du stalinisme, va toucher la social-démocratie, qui avait elle-même contribué à briser lespoir du socialisme au début du XXe siècle. Le «tournant à droite» sachève. Il a été initié et imposé dans les années 80. Loublier serait ramener la défaite à une question avant tout idéologique, alors que le mouvement ouvrier a été frappé dans sa cohésion sociale.
Rejetée dans lopposition, la social-démocratie est-elle en mesure de gauchir son discours de manière crédible afin de regagner une certaine audience parmi les salarié-e-s ou auprès du mouvement alter-mondialiste? Quelle estimation fais-tu des courants gauches qui se dessinent aujourdhui au sein de la social-démocratie, notamment en France?
Oui, les PS peuvent se redresser sur le plan électoral. Autre chose cest de reconstruire une organisation compacte, hégémonique, qui comme par le passé (re)gagne le contrôle social de la classe salariée, redevient un pôle dattraction pour la jeunesse ouvrière et intellectuelle et participe au dispositif central de la stabilité capitaliste. Mais lappareil peut survivre, dune manière fort inégale selon les pays (il suffit de comparer le SPD avec les DS italiens).
Il faut donc distinguer la question électorale et la question sociale-politique. Sur le plan électoral, les PS peuvent profiter de lavènement de gouvernements de droite, majoritaire dans lUE: être dans lopposition donne (presque) toujours une prime, vu le mécontentement que génère a priori les partis gouvernementaux; les droites au pouvoir sont souvent très conservatrices sur le plan «sociétal» (famille, sexualité, rapport hommes-femmes, école, moralisme, répression, guerre) et ouvertement anti-démocratiques et réactionnaires (genre Berlusconi, Aznar, ); la crise de la politique néo-libérale permet une «critique sociale» sans risque, qui suggère une autre politique; une «nouvelle» politique sociale et écologique sesquisse qui aborde des niches utiles (par ex. médecine, transports, biosphère, alimentation). Puis, il y a le cynisme qui peut être payant: lexemple surprenant du «pacifisme radical» de Schröder, le temps dune votation.
Dautre part, les PS misent déjà sur une récupération partielle du mouvement alter-mondialiste. Sur ce point, il est important de distinguer réformisme et social-démocratie. Ce mouvement est «potentiellement anticapitaliste», mais cela ne signifie pas quil est, dans sa masse et dans ces cadres, gagné à une stratégie de rupture extra-parlementaire et à la construction dune «formation politique-sociale» qui aille à laffrontement avec lEtat bourgeois et la classe propriétaire. Le plus probable cest quil va certainement conduire au dégagement de nouveaux courants «vraiment» réformistes.
Finalement, on ne sait rien de ce qui pourrait se passer au sein de la classe salariale en cas dexplosion sociale de masse. Il faut être attentif à laction de Cofferatti, ex-secrétaire-général de la CGIL, qui a essayé dabord (mais échoué) de conquérir les DS (Démocrates de gauche, ex-PCI, ex-PDS), avant de se lancer dans plusieurs grèves générales avec, en sous-main, un projet politique, soit dun nouveau parti de gauche, soit directement dun gouvernement de gauche (soit les deux à la fois). Cest dire que la gauche radicale a une chance inouïe de sériger en alternative anticapitaliste à une échelle de masse. Mais ce sera un combat politique dur et complexe.