Nouveau programme et vieilles idées… pronucléaires

Nouveau programme et vieilles idées… pronucléaires

Martine Aubry présentait
l’autre jour le « nouveau » programme
du PS français. Toujours pronucléaire.

Selon Corinne François, du Réseau français
Sortir du nucléaire : « Ce texte constitue
une ode à la poursuite du nucléaire qui aurait aussi bien
pu être rédigée par Eric
Besson ! » En effet, on n’y lit aucune
mention d’une sortie du nucléaire, quels qu’en
soient les délais. En dépit de quelques
déclarations d’intention sur les renouvelables et les
économies d’énergie, tout est fait, cocoricos
à l’appui, pour sauver le « fleuron
industriel » atomique : « Ne gâchons
pas des années de succès technique et économique,
unique au monde, du secteur public français – le
nucléaire civil.» y lit-on par exemple.

    Rien sur les étapes de la transition
énergétique pourtant évoquée. Aucune remise
en cause des installations vétustes, poursuite du
« retraitement » du combustible, et surtout
du renouvellement du parc nucléaire (donc non-remise en question
de l’EPR !)

    On y retrouve des poncifs dignes de l’UMP, sur
un nucléaire «décarboné» et peu
coûteux, la « renaissance » de
l’atome dans le monde et la prétendue indépendance
énergétique française. Incohérences et
maladresses donnent l’impression d’un texte-patchwork,
champ de bataille où les pronucléaires ont gagné.
Double discours électoraliste aussi… Déjà, en
1981, Mitterrand promettait un référendum, la
réduction du programme nucléaire et de développer
les énergies renouvelables. Rien ne fut tenu! Manifestement le
PS français n’a pas tiré les leçons de
Fukushima, alors même que 70 % des
Fran­çais·e·s plébiscitaient la sortie
du nucléaire dans deux sondages récents.
  PV


Strasbourg veut fermer Fessenheim !

Ce 11 avril, au lendemain d’une
manif antinucléaire sur le site ayant réuni 4000
personnes faisant suite à une manif à 10 000 le 20
mars, le conseil municipal de Strasbourg, votait – à
l’unanimité, tous partis confondus –  pour
la fermeture de Fessenheim, la plus vieille centrale
de France.

L’Allemagne y a une participation de 17,5 % (via Energie
Bade-Wurtemberg, contrôlé par l’Etat
régional) et les Suisses de 15 % (Alpiq, Axpo et BKW), ce
qui leur donne droit à une part équivalente de
production. En service depuis 1977, elle comporte deux réacteurs
à eau pressurisée de 900 MW chacun.  Située
au bord du Rhin, sur la frontière allemande, à 80 km au
sud de Strasbourg et 40 km de Bâle, elle suscite toutes les
craintes.

    En cas de fermeture, les
élu·e·s régionaux veulent en faire un
« site pilote de recherche-développement permettant
de mettre en œuvre des savoir-faire et des technologies
pionniers, générateurs d’emplois et
nécessaires au démantèlement des centrales
nucléaires…»

    Outre sa vétusté, le principal
argument pour la fermeture immédiate, renforcé par la
catastrophe de Fukushima, est que Fessenheim se trouve dans la zone
sismique qui a vu Bâle détruite par un tremblement de
terre en 1356. La situation inondable de la centrale, près du
Rhin et en contre-bas d’un canal surélevé,
démultiplie ce risque sismique.
    Des cantons suisses (Jura et les deux Bâles)
ainsi que le Conseil régional de Franche-Comté,
réclamaient déjà sa fermeture
immédiate… relayés par le Land allemand voisin du
Bade-­Wur­tem­berg où les Verts viennent de gagner
les élections. Fessenheim est cernée, espérons
qu’elle n’en ait plus pour longtemps, comme Mühleberg
ou Beznau qu’on doit aussi stopper de suite.


PV


FUKUSHIMA NEWS

Dimanche 11 avril, 17 500 personnes
manifestaient à Tokyo contre le nucléaire. Mobilisation
d’une inégalée en la matière au
Japon… «Non aux bombes nucléaires! No more
Fukushima!», scandaient-ils.

Lundi 12 avril, la NISA (autorité de sûreté
nucléaire du Japon) requalifiait la catastrophe, la classant au
niveau 7, le maximum. Selon elle, la radioactivité
rejetée atteint 10 % de celle de Tchernobyl, ce qui est
déjà très grave. Mais un responsable de Tepco,
l’opérateur de la centrale déclarait :
« Les rejets de radioactivité ne sont pas stoppés,
et nous craignons que la quantité de radioactivité
rejetée par la centrale puisse au final excéder celle
rejetée par la catastrophe de Tchernobyl.»

    Le gouvernement le même jour
élargissait au-delà de 20 km la zone d’exclusion
autour de la centrale pour y intégrer des localités aux
seuils de radiation élevés. Son secrétaire, Yukio
Edano indiquait qu’elles seraient évacuées. 
Les 5000 habitant·e·s du village de Iitate, à 40
km de la centrale, ont par exemple déjà reçu
l’ordre de s’y préparer. «Nous avons pris une
nouvelle décision concernant les évacuations en nous
basant sur des données d’accumulation de radiation»,
a déclaré Edano souhaitant que le plan
d’évacuation étendu intervienne d’ici un
mois. Il est recommandé aux enfants, femmes enceintes et
personnes hospitalisées de rester éloignés de la
centrale dans un rayon de 20 à 30 km, a-t-il ajouté.
Selon le Japan Times les autorités vont boucler la zone
d’exclusion pour empêcher les habitant-e-s de venir
chercher chez eux des effets personnels.

    Les ingénieurs qui tentent
d’éviter une catastrophe de plus grande ampleur ont par
ailleurs déclaré dimanche qu’ils n’avaient
pas progressé dans leurs tentatives de remise marche des
systèmes de refroidissement, étape indispensable pour la
maîtrise des six réacteurs. Le déversement
d’eau dans les réacteurs a entravé leurs efforts.
Ils espéraient cesser lundi, avec plusieurs jours de retard, de
reverser dans le Pacifique l’eau de mer contaminée
utilisée pour refroidir les réacteurs. Tepco peine
à reprendre le contrôle à Fukushima. Elle injecte
de l’azote dans les réacteurs, dont certains ont subi une
fusion partielle, pour éviter une trop forte concentration
d’hydrogène susceptible de provoquer des explosions qui
libéreraient des particules radioactives. « Nous ne
pouvons pas dire quelle sera la prochaine étape »,
admettait dimanche Hidehiko Nishiyama, directeur général
adjoint de l’agence japonaise de sûreté
nucléaire.

PV – source « Kyodo News »