Réveil syndical à Zurich ?

Réveil syndical à Zurich ?

Le ras-le-bol est palpable chez les
salarié·e·s de la fonction publique zurichoise,
confrontés à une série de plans
d’austérité initiés tant par la
majorité de droite au niveau cantonal que par celle de gauche au
niveau communal.



Ces derniers mois, les profs, le personnel de l’hôpital
cantonal et, il y a quelques jours, les
employé·e·s des Transports publics zurichois (VBZ)
ont manifesté leur mécontentement. En toile de fond de
cette dernière mobilisation, la Réforme
fédérale des chemins de fer 2 qui conduira à
l’ouverture d’appel d’offres pour la sous-traitance
de lignes de bus. Cette privatisation rampante s’accompagne de la
mise en cause des conditions de travail, notamment la suppression de la
pause payée de 14 minutes par jour.

    Après une année de négociation
où l’exécutif politique est resté droit dans
ses bottes, le syndicat SSP, sous pression du personnel nombreux dans
les assemblées générales, a quitté la table
des négociations et a adopté des mesures de lutte, avec
notamment le blocage d’un dépôt de trams le 20 mai
conduisant à une paralysie partielle du trafic.

    Malgré un climat antisyndical très
lourd – le TagesAnzeiger et la NZZ prenant la tête
d’une véritable campagne médiatique contre le droit
de grève – la lutte a immédiatement payé,
l’exécutif s’engageant à maintenir les
conditions de travail et à ouvrir des négociations pour
une Convention collective cantonale dans la branche. Toutefois, la
privatisation projetée sur le plan fédéral par les
services de l’ex-ministre Moritz Leuenberger menace toujours.

    Cette démonstration que la lutte paie
pourrait inspirer d’autres secteurs professionnels, notamment le
personnel de la santé confronté à un plan de 140
suppressions de postes en raison d’un transfert du financement de
l’hôpital cantonal vers les cliniques
privées. 

Hadrien Buclin