Les propositions du PRC pour une gauche alternative européenne

Les propositions du PRC pour une gauche alternative européenne

La Contribution du PRC à la discussion sur une Gauche Alternative Européenne part de la nouvelle situation mondiale, sur laquelle pèse «la première guerre de l’époque de la globalisation, une politique de guerre globale et permanente». Ce qui met en question «tous les équilibres politiques, les institutions internationales, la conception et l’exercice de la démocratie…». Dans ce contexte, «jamais il ne fut aussi évident que, dans une situation aussi difficile, l’Union européenne (UE) — un géant économique — est de tout point de vue un nain politique.» Le PRC «s’oppose à la constitution d’une armée européenne, qui ne peut qu’avoir des objectifs offensifs. Le mouvement anti-guerre actuel, à l’opposé de celui contre la guerre du Kosovo, aspire à exprimer une représentation hégémonique, majoritaire dans la société occidentale (…). Il est en train de former un système d’alliances qui implique les secteurs pacifistes non-traditionnels et collabore étroitement avec les organisations des travailleurs (…). Une des principales raisons qui a amené ce changement de tendance est certainement l’émergence depuis l’année passée d’un nouveau mouvement contre la globalisation (…)».


Après avoir constaté que «le processus d’intégration économique (…) passe actuellement par une crise profonde» et, partant, «une fragilité intrinsèque des institutions de la souveraineté politique», le PRC «ne peut pas s’empêcher d’exprimer un jugement extrêmement négatif à propos des Traités». Et de dénoncer «la privatisation des secteurs publics stratégiques (électricité, eau, télécommunications, transports, etc.) et les coupes dures dans les dépenses sociales (retraites, santé, éducation, politique de l’emploi…)». «Ces politiques n’ont pas seulement été appliquées par les forces conservatrices traditionnelles, mais aussi par l’engagement des forces de la social-démocratie européenne».


L’opposition ne peut venir que par les mobilisations de masse des syndicats, des associations écologistes, etc. ainsi que «du mouvement des mouvements». Toutes ces mobilisations n’ont pas une représentation politique claire; en particulier, les nouveaux mouvements ne sont pas représentés par les forces politiques qui ont formé les différents gouvernements de centre-gauche en Europe. Le PRC propose deux axes — «une Europe des droits économiques, sociaux et environnementaux» et «une Europe démocratique» — concrétisés en une série de revendications et propositions.


C’est la tâche d’une «gauche alternative pour l’Europe», en faveur de laquelle «existe un espace politique à la gauche de la social-démocratie, qui permette de reproposer des enjeux et des thèmes qui ont été abandonnés depuis belle lurette par la gauche modérée. Pour le moment il nous manque une vision vraiment organique du monde, et les défaites des dernières décennies ont donné à cette gauche alternative un sentiment de marginalité. En réalité elle possède potentiellement une énorme capacité transformatrice, symbolique et concrète, face à la crise de civilisation qui a envahi notre continent. Nous pouvons en déduire qu’une Europe politique est possible sous l’impulsion d’une grande bataille basée sur les intérêts généraux, tout en récupérant les meilleures traditions du mouvement ouvrier. A cette fin, une initiative largement partagée devrait être préparée autour des thèmes de la justice sociale et d’une politique économique alternative, ce qui pourrait être un passage essentiel vers une plate-forme alternative en vue des prochaines élections européennes de 2004. La deuxième considération est amenée par le fait que sur la liste des forces qui constituent la nouvelle alternative il n’y a pas que des partis politiques. Le mouvement des mouvements est un acteur fondamental du changement dans cette phase historique et les thèmes qu’il propose coïncident largement avec l’agenda de nos priorités. Nous savons également qu’éviter de rester en minorité par rapport à la gauche modérée est absolument décisif afin de rester dans le mouvement (…)». Déterminer un parcours ouvert et non-bureaucratique, qui respectera les particularités nationales, y compris dans la perspective des prochaines élections européennes, pourrait définir une «entité politique» ayant les caractéristiques telles que définies jusqu’à présent. La tâche qui attend la gauche alternative est, dès lors, ambitieuse; mais elle ne devrait plus être reportée. Par ailleurs, «si ce n’est pas l’heure, ce sera quand?»