Vive la lutte du peuple syrien contre un régime assassin !

Environ 400
manifestant·e·s ont participé samedi dernier
à une manif de soutien au peuple syrien à Genève.
Nous publions ici la prise de parole de Pierre Vanek pour
solidaritéS en cette occasion.

La marche d’aujourd’hui a été appelée
par le collectif Jasmin, que nous remercions… et que
solidaritéS soutient activement. Aujourd’hui, nous
entendons manifester notre solidarité au peuple syrien et
à la révolution populaire massive qui descend dans la
rue, désarmée, depuis six mois, en lutte contre un
régime d’inégalité et d’oppression.
Depuis six mois, le bain de sang n’a pas cessé, on compte
plusieurs milliers de tués et des centaines de personnes ont
été arrêtées et torturées par le
sinistre régime de Bachar al-Assad.

    Le peuple syrien s’affronte à un
appareil d’Etat qui dispose d’une force militaire fiable
d’environ 50 000 hommes. Il descend depuis six mois dans
la rue les mains nues, seule manière de tenir en respect ce
régime d’inégalité et d’oppression.
Les manifestant-e-s sont convaincus que la démobilisation
conduirait à un bain de sang. Comme cela fut le cas en 1982,
lorsque le père de Bachar al-Assad, Hafez al-Assad, a
ordonné le massacre d’environ 10 000 personnes dans
la ville de Hama pour abattre une insurrection sunnite.

    Depuis six mois, le peuple syrien incarne sans
relâche les espoirs les plus nobles des révolutions
arabes. A l’heure où les difficultés des processus
révolutionnaires tunisiens, égyptiens et libyens
déroutent une part des opinions publiques, le peuple syrien
montre qu’une révolution appartient au peuple qui la
mène et que le régime brutal de Bachar al-Assad ne pourra
en venir à bout si elle se montre capable de renforcer chaque
jour son enracinement populaire, comme aussi ses soutiens
internationaux dont nous sommes…

    Il est clair que les USA et Israël misent pour
leur part plutôt sur un changement dans la continuité. Ils
aimeraient s’appuyer dans ce sens sur l’Etat turc qui a
certains intérêts communs avec eux. Les USA et Israël
craignent la victoire d’une révolution populaire qui
pourrait entraîner une attitude plus offensive par rapport
à la colonisation israélienne et s’opposer à
la libéralisation économique engagée par le
régime syrien actuel. Les puissances impérialistes misent
sur la succession avec un autre homme fort, même avec une parodie
d’élection pour continuer une politique de compromis avec
Israël.
    Celles et ceux qui nourrissent encore des doutes
liés au caractère prétendument
« anti-impérialiste » ou
« socialiste » du régime bassiste en
Syrie feraient mieux de juger sur pièce. En effet, la Syrie de
Bachar al-Assad est une pièce maîtresse pour Israël
dans la région et le régime syrien a entrepris une
libéralisation de l’économie conforme aux
injonctions des instances financières internationales.

    Ce régime joue sur la division
confessionnelle et brandit la menace, s’il devait tomber,
d’un régime confessionnel sunnite qui serait
discriminatoire à l’égard des autres
communautés. Il faut vaincre les peurs liées à
cette menace et la seule manière de les vaincre c’est
l’unité qui se tisse aujourd’hui dans l’action
sur le terrain, c’est de gagner les minorités, lourdement
frappées par les mesures néolibérales,
créer l’unité avec elles sur la base de leurs
intérêts sociaux et économiques communs.
    La seule solution est le renforcement du mouvement
populaire et l’affaiblissement du régime, fondé sur
la lutte contre les divisions fratricides en faveur d’une Syrie
démocratique et sociale. C’est aux Syriens et aux
Syriennes de décider démocratiquement de l’avenir
de leur société, mais il faut que la gauche
internationale dont nous faisons partie se mobilise pour les droits
démocratiques et sociaux du peuple syrien. C’est ce que
nous sommes venus faire aujourd’hui !

Pierre Vanek