Grèves en cascade à l'Hôpital

Les travailleurs·euses des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) se révoltent!

Situation exceptionnelle, après une longue période de mesures d’économies, de mépris, d’autoritarisme et de refus d’entendre les souffrances et les revendications des travailleurs·euses. Situation intéressante, car après des années de luttes défensives, personnel et syndicats avancent des revendications offensives.

Les catégories d’hospitaliers en lutte, malgré leurs différences, se retrouvent sur une même plateforme revendicative : réévaluation de fonctions, effectifs supplémentaires et prise en compte de leur point de vue sur la situation des services. Soit l’expression d’un fort malaise quant à la reconnaissance de la valeur de leur travail et de leur dignité.

Aux HUG, le plan d’économies Victoria a sabré les effectifs et promu des méthodes aux antipodes des besoins de la population et péjorant les conditions de travail. Cadeaux fiscaux aux riches et comptes de l’Etat avec bonis faramineux, le personnel, qui a fait les frais des politiques d’économie, n’en a pas bénéficié. Pour le Conseil d’Etat et les directions d’institutions ce n’est jamais le moment pour les demandes du personnel : si tout va bien il faut attendre et si les finances se dégradent c’est impossible ! Ainsi, les salaires de nombreuses catégories sont bloqués depuis des lustres. Le Conseil d’Etat veut introduire une nouvelle grille salariale, dite Score, avec augmentation des hauts revenus et moins de salaires pour les autres. Au nom dudit modèle toute réévaluation est renvoyée à plus tard.

Les transporteurs en grève ont eu gain de cause en 2 jours : réévaluation de fonction, hausse d’effectifs et mise en place d’un groupe de travail sur l’organisation de leurs activités.

Les aides-soignant·e·s sont en grève depuis mi-octobre. Des négociations avec le Conseil d’Etat se sont engagées sur des bases inacceptables, les autorités ne concédant qu’une légère augmentation et encore pour une part du personnel, en proposant de supprimer la prime de gériatrie, avec signature d’un accord bloquant toute demande salariale jusqu’en 2013. Le personnel a cependant voté en AG une suspension de grève avec entrée en négociation. Mais un piquet de grève se tient chaque jour entre 7 et 9h. Les délégations se sont rencontrées. Les résultats sont en discussion.

Les nettoyeuses·eurs veulent aussi une réévaluation depuis 1998 et dans un secteur qui a payé le plus fort tribut aux plans d’économie. Effectifs coupés, lourdeur du travail très accrue et activités privatisée au mépris d’exigences d’hygiène et de sécurité à la hausse. Les grévistes exigent une réévaluation salariale, des effectifs en plus et la reprise par les HUG d’activités externalisées.

Les laborantin·e·s n’ont rien eu quand il y a 10 ans la plupart des professions paramédicales ont été réévaluées. Malgré de nombreuses démarches, leurs demandes n’ont jamais été entendues et la construction d’un nouveau bâtiment concentrant les labos des HUG (BAT-LAB) supprimera des postes. Ils ont donc aussi décidé la grève, revendiquant une réévaluation, une augmentation des effectifs et une commission paritaire pour régler divers problèmes dont ceux liés à BAT-LAB. Direction des HUG et Conseil d’Etat refusent pour l’instant de négocier, mais exercent des pressions indignes : menaces de licenciement, de dépôt de plaintes pénales, interdiction d’accès aux lieux de travail, engagement de nettoyeurs privés. Le personnel a donc décidé de durcir la grève.

Le soutien nécessaire du personnel hospitalier et de la population renforcent la combativité et la détermination du personnel en lutte.

AN