Forum transfrontalier sur le «Projet d'Agglo»

Forum transfrontalier sur le «Projet d'Agglo» : Premiers pas réussis!

L’enjeu de ce premier forum était de réunir, sur la base d’une critique sociale et environnementale du Projet d’Agglomération franco-valdo-genevoise 2030, la plus grande part des associations et de la société civile engagés sur cette question afin de proposer un nouveau cadre pour l’aménagement et l’avenir de la région. La coordination «Climat et Justice sociale», dans laquelle le groupe écosocialiste de solidaritéS est engagé, y a proposé un document de travail critique du projet d’agglo pour alimenter les discussions. Notre groupe écosocialiste a contribué au débat avec une brochure ad-hoc bien accueillie.

Près de 150 personnes, engagées dans une quarantaine d’associations, et pour près des deux tiers venant de France voisine, ont participé au Forum. Après des interventions sur le logement, l’emploi et le social, la mobilité, l’énergie et la fiscalité, ces thèmes, discutés en groupes, ont fait l’objet d’une synthèse, puis d’un débat final.

L’agglo concerne un territoire de 2 000 km2, 204 communes, plus de 800 000 habitant·e·s, avec, à l’horizon 2030, entre 260 000 et 320 000 habitants supplémentaires et la création de 150 000 emplois au minimum. Le projet officiel s’inscrit dans un modèle de croissance économique linéaire, faisant l’impasse sur le volet social, sur l’effet-frontière et les effets de la crise sur l’emploi et les salaires, et ne tenant pas compte des enjeux écologistes, en particulier climatiques.

Pour une reconquête sociale, écologique et solidaire de l’espace transfrontalier.

Les propositions alternatives doivent être présentées avant l’été 2012 : en effet, le Projet d’Agglo «2e mouture» sera finalisé en juin 2012, pour assurer le cofinancement par la Confédération des infrastructures.

L’idée d’une plateforme commune a été adoptée en principe, en respectant le processus démocratique de chaque association. Les points de convergence actuels sont :

  • limiter le développement des secteurs bancaires, financiers et de négoce au profit d’une relocalisation dans l’agglo de divers pôles d’activités du secondaire et de l’activité économique prioritairement orientée sur des domaines de production socialement et écologiquement utiles,
  • un seuil décent de salaire minimum est nécessaire, ainsi que la lutte contre toutes les formes de travail précaire et de dumping salarial,
  • contrôle du foncier par les pouvoirs publics pour préserver les zones agricoles, pour permettre le développement d’une agriculture de proximité,
  • priorité à la construction de nouveaux logements sociaux bon marché, à la lutte contre la spéculation immobilière, et contre l’éloignement des couches populaires hors des centres urbains,
  • encourager le covoiturage, le transfert modal vers la mobilité douce, avec une priorité au développement de transports collectifs,
  • réduire massivement l’utilisation des énergies fossiles et sortir rapidement du nucléaire, pour limiter les risques écologiques.

Tout comme il n’y a pas d’issue souverainiste nationale aux défis actuels des crises économique, sociale et écologique de dimension planétaire, une issue purement régionale est irréaliste. Pour éviter l’écueil des replis identitaires, nous avons nous avons la responsabilité de renforcer cette conscience d’un combat nécessaire au-delà de nos propres frontières…

Gilles Godinat