Les femmes, éternelles oubliées de l'histoire, sont les parentes pauvres dans le projet de constitution genevoise
Le groupe « Femmes pour la parité » s’engage contre le projet de Constitution genevoise. Nous publions ici un résumé de leur prise de position rédigé par Huguette Junod.
Lors de l’élection des membres de la Constituante genevoise, le 19 octobre 2008, il n’y eut que 14 femmes élues sur 80, soit 17,5 %, un recul de 35 ans du point de vue de la représentation des femmes. C’est pourquoi, issu du Collectif 14 Juin, un groupe de femmes s’est constitué pour réfléchir au principe de la parité et aux dispositions structurelles nécessaires à sa mise en œuvre.
Les femmes représentant 52 % de la population, il apparaît comme évident que leur représentation doit être égale à celle des hommes. Le 8 mars 2009 (Journée internationale des femmes), nous avons remis une « proposition collective » aux président·e·s de la Constituante, munie de 250 signatures de femmes et 250 de signatures d’hommes. Ainsi, nous avons été entendues par deux commissions pour défendre le principe de la parité.
Devant une large majorité d’hommes, de réactionnaires, de vieux et de machos, nous avons entendu des propos pénibles qui voulaient nous renvoyer à nos casseroles. Nous n’avions donc pas beaucoup d’illusions sur l’introduction du principe de la parité dans la nouvelle Constitution, ce qui aurait représenté un magnifique progrès. Pire, le principe d’égalité entre femmes et hommes, purement et simplement aboli dans un premier temps, qui figure à l’art. 15 (au lieu de l’art. 2 dans la constitution de 1947), affaiblit les mesures de sa mise en application.
L’escargot de notre affiche signifie la lenteur avec laquelle les droits des femmes évoluent ; l’escargot fut le symbole de la Journée internationale des femmes de… 1928.
Le groupe « Femmes pour la parité » dit donc NON à une constitution rétrograde et défavorable aux femmes.
HJ