8 mars dans la rue avec les femmes migrantes contre la guerre

8 mars dans la rue avec les femmes migrantes contre la guerre


Les manifestations du 15 février convoquées par le Forum Social Européen de Florence, avant que le FSM de Porto Alegre ne décide d’en diffuser l’appel au niveau mondial, ont été un succès sans précédent. A Berne, nous étions 40 000. Dans le monde, des millions… Elles ont transformé les sondages d’opinion en force sociale active, renforçant à leur tour l’opposition populaire à la guerre. En Europe notamment, les pourcentages de NON à la guerre n’ont cessé de progresser depuis: plus de 90% en Grèce, plus de 85% en Espagne, plus de 70% en moyenne dans le reste du vieux continent.


En Allemagne de l’Est, le mouvement anti-guerre a su reprendre la tradition des mobilisations citoyennes qui ont conduit à la chute du Mur. Chaque lundi, autour de l’église Nikolai de Leipzig, l’un des foyers de la lutte pour le renversement du régime stalinien, se tient un rassemblement anti-guerre. Friedericke Eckloff, militante pacifiste de Rostock, commente ainsi cet engouement: «Il y a treize ans, des masses de gens sont descendus dans la rue en disant ‘nous sommes le peuple’ et maintenant, il disent de nouveau ‘nous sommes le peuple et nous ne voulons pas cette guerre’» (International Herald Tribune, 24 février 2003).


Depuis lors, les actions se multiplient partout dans le monde. Des «boucliers humains» volontaires partent chaque jour pour l’Irak. En Hollande, Greenpeace a bloqué le départ d’un navire de transport militaire états-unien dans le port de Rotterdam, tandis qu’en Italie, des militant-e-s ont arrêté un train chargé de matériel de guerre. Des exemples parmi tant d’autres. Plusieurs syndicats se sont prononcé pour un débrayage européen en cas d’attaque US. Au Tessin, un millier de collégiens sont descendus dans la rue, vendredi 20 février, à l’exemple de Genève quelques semaines plus tôt.


Ce mercredi 5 mars, La National Youth and Student Peace Coalition états-unienne, qui regroupe 180 organisations au niveau national, appelle à une journée de grève étudiante contre la guerre sur le thème: «Des livres, pas des bombes!». Un appel semblable est lancé au Canada et en Espagne. En Suisse, plusieurs actions sont déjà prévues dans ce cadre.


Aux Etats-Unis, un réseau féministe indépendant, Women Against War, appelle à multiplier les manifestations contre la guerre. «Nous élevons nos voix contre la guerre et pour nous opposer à la politique des Etats-Unis afin de réorienter nos ressources et notre énergie pour combattre le racisme, la pauvreté et la violence contre les femmes. Women Against War s’efforce de mettre en évidence les relations entre l’agression militaire US et l’oppression des femmes, particulièrement des femmes de couleur» (www.womenagainstwar.net).


Ce 8 mars, à l’occasion de la journée internationale des femmes, Codepink – Women’s Pre-emptive Strike for Peace appelle à un rassemblement national à Washington. «Nous décrétons l’état d’alerte rose, qui signale un danger extrême pour les valeurs nourricières de soin et de sympathie, auxquelles ont toujours tenu les femmes et les hommes qui aiment. Nous avons choisi le rose, qui est la couleur des roses, de la beauté, qui comme le pain nourrit la vie, la couleur de l’aube d’une nouvelle ère, où la coopération et la négociation prévaudront sur la force».


Symboliquement, le départ de la manifestation est prévu au Malcolm X Park afin d’encercler la Maison Blanche pour exiger la paix. Le manifeste des organisatrices se conclut par un encouragement à «toute action, depuis l’éducation populaire et la prise de parole, jusqu’à la désobéissance civile non violente, pour bloquer la marche à la guerre» (www.codepink4peace.org).


En Suisse, ce 8 mars est préparé depuis plusieurs mois sous le signe de la solidarité avec les femmes migrantes. Soutenons-le activement et participons-y massivement en liant la solidarité avec les femmes migrantes avec la lutte contre la guerre, grande pourvoyeuse de mort, de violence et d’exil. Non à la xénophobie, au racisme et à la guerre, qui se nourrissent aux mêmes sources! Les femmes y sont souvent exposées plus brutalement encore que les hommes.


Anita CUENOD