Livres en lutte - Tour d'horizon de l'édition alternative

40 ans de slogans féministes, 1970 – 2010

Editions iXe, 2011, 237 p.

66 manifestations en 600 slogans et 100 photographies ouvrent la boîte à souvenirs de 40 ans d’histoire du féminisme en France. Slogans, photos et textes ont été rassemblés par Anne-Marie Faure-Fraisse, cinéaste, Lydie Rauzier et Corinne App. 

Les  slogans (« trésor du féminisme ») font appel à tous les jeux de langage, usant du paradoxe, de formules et d’ images choc, de l’humour, de l’insolence, de la provocation et de la violence. Ils vont trouver toutes les expressions possibles, pancartes, panneaux, banderoles, marionnettes, ballons et chansons.

On peut débattre sur la date exacte de la naissance du mouvement féministe, mais

— « la première grande manifestation, historique, est celle du 20 novembre 1971. Elle a pour objectif que le débat sur l’avortement et la contraception soit prise en main par les femmes elles-mêmes. Pour le MLF naissant, c’est la première épreuve militante » (p.13).

— Le féminisme évolue et « se distingue par la multiplication de groupes centrés sur des thématiques spécifiques », port du voile, droits des homosexuelles et des transgenres, etc.

— Il s’internationalise et la Marche mondiale des femmes (qui a lieu tous les 5 ans) en est un exemple.

Ce petit ouvrage n’est pas qu’un livre d’images, mais un vrai livre d’histoire dont la forme est bien dans l’esprit qui animait toutes ces manifestations !

Marianne Perrenoud

Mais qu’est-ce qu’elles veulent encore !

Manifeste des féministes en mouvements

Editions Les liens qui libèrent,
Paris, 2012, 108 pages

Des représentantes de 45 associations féministes françaises se sont réunies en colloque durant l’été 2011  pour tordre le cou aux « fausses évidences » répandues par l’opinion publique, proposer trente mesures politiques concrètes pour que l’égalité devienne enfin une réalité, et pour proclamer haut et fort que le féminisme est subversif et qu’il représente l’avenir. Ce manifeste sonne clair, avec des arguments massues, des chiffres, des références, des adresses.  Il s’articule autour d’une dizaine de lieux communs, tels que : « le temps partiel c’est bien quand on a des enfants »?; « il suffit de dire non ! »?; « les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus »?; « les femmes immigrées suivent leur mari »?; « le féminisme est une lubie occidentale »… déconstruits en trois coups de cuillères à pot. Et la conclusion s’impose : « Ne lâchons rien ! »

Maryelle Budry