Hôpital de la Providence
Hôpital de la Providence : Plainte des grévistes licenciés déposée à l'OIT
Les ex-grévistes abusivement licenciés par l‘hôpital de la Providence continuent à faire parler d’eux ! Ils·Elles ont décidé d’une journée d’action ce mercredi 10 avril.
Au menu du jour : à 7 h 45 accueil en fanfare des député·e·s se rendant au Grand Conseil neuchâtelois, puis départ vers Lausanne pour rencontrer des collègues du CHUV, de même ensuite aux HUG de Genève et, pour finir, dépôt d’une plainte contre la Suisse à l’OIT en fin d’après-midi !
En effet, parce qu’ils se battaient pour conserver leur CCT, 22 grévistes se sont fait licencier avec effet immédiat le 4 février dernier. Ainsi, un hôpital, financé par les impôts de la collectivité a pu décider, du jour au lendemain, de ne plus respecter la CCT de la santé et de licencier ceux et celles qui lui résistaient… Tout ça avec la bénédiction du gouvernement neuchâtelois et malgré un vote contraire du parlement cantonal !
Si cette scandaleuse histoire a pu se passer à Neuchâtel, c’est notamment parce que la Suisse ne respecte pas les dispositions et normes internationales sur les droits syndicaux. En effet, notre pays a beau avoir ratifié les conventions de l’OIT sur la liberté syndicale, jamais la Confédération n’a rendu sa loi conforme aux protections prévues par le droit international.
En clair : en Suisse, on peut faire grève. Mais si votre patron vous licencie, le tribunal ne le condamnera – au mieux – qu’à payer quelques mois de salaires. Voilà qui n’effraie guère les gros groupes privés, comme dans ce cas le groupe Genolier, repreneur de la Providence – prêts à tout pour faire du profit, en cassant conditions de travail et prestations à la population !
Pour faire respecter le droit de grève en Suisse, les travailleurs·euses concernés et leurs organisations syndicales ont donc, en dernier recours, décidé de porter plainte à l’OIT (Organisation Internationale du Travail) contre la Confédération, afin qu’elle modifie sa législation.
Pierre Vanek